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Saint-Séverin, Eglise de Chateau-Landon (77) |
Saint Séverin naquit en Bourgogne, vers le milieu du Ve siècle. Devenu religieux très tôt, il s'adonna au jeûne et à la prière au monastère d'Agaune à Saint-Maurice en Valais (Suisse), dont il devint abbé, et qu'il gouverna pendant plusieurs années avec autant de sagesse que de prudence.
Le roi Clovis, informé qu'un grand nombre de malades recouvraient tous les jours la santé par la vertu des prières de Séverin, l'envoya chercher, en 504, pour obtenir la guérison d'une fièvre opiniâtre dont l'art des plus habiles médecins n'avait pu le délivrer. Le saint partit après avoir pris congé de ses moines, auxquels il annonça qu'ils ne le reverraient plus.
A Nevers, il guérit Eulalius, évêque de cette ville, lequel était devenu sourd et muet. Il rendit la santé à un lépreux qu'il rencontra aux portes de Paris. Arrivé chez le roi, il le couvrit de son habit, et la fièvre le quitta aussitôt. (1) Séverin refusa rémunérations et cadeaux mais demanda l'ouverture des prisons et le soulagement des pauvres. Puis Séverin et les compagnons reprirent le chemin du retour. (2)
Le prince pour témoigner à Dieu sa reconnaissance, fit distribuer aux pauvres d'abondantes aumônes et mit effectivement tous les prisonniers en liberté.
Séverin, jugeant que sa présence n'était plus nécessaire à Paris, reprit le chemin de son monastère. Il était pas loin de Castrum Nantonis (Château-Landon, aujourd'hui en Seine-et-Marne), qui était alors dans le diocèse de Sens. Arrivé au lieudit "la Croix du Bourdon" il dit à ses compagnons : "Ici sera mon repos éternel". Deux saints prêtres anachorètes y servaient Dieu dans un petit oratoire qu'ils s'étaient bâti à l'écart, au lieu-dit "la montagne de Château-Landon" (3). Il les pria de le recevoir chez eux. Un ermitage fut aménagé dans la partie est de l'éperon rocheux ainsi qu'une petite église en bois. Et, après les avoir édifiés par l'éclat de ses vertus, il mourut le 11 février 507.
Inhumé dans la chapelle, Héraclius, archevêque de Sens prévenu, alerta lui-même Clovis. Il insista auprès du roi pour faire construire une église à dédier à ce saint qui lui avait si justement rendu la santé. Mais Clovis mourut à son tour quatre ans plus tard sans avoir pu tenir ses engagements.
C'est le fils de Clovis, Childebert Ier qui régna sur le Gâtinais à partir de 524 qui exauça enfin le voeu de Clovis en 545. L'église de Château-Landon fut consacrée par saint Léon en 558. (4) Styles carolingien, pré romain, romain, gothique s’y côtoient. Elle a été classée Monuments historiques en 1840.(5)
De nombreux miracles vinrent attester de la faveur de l’higoumène Séverin auprès du Seigneur.
Par la suite, ce fut un lieu de pélerinage annuel et des bâtiments conventuels furent rattachés à l'église qui abrita une petite communauté de religieux en 558.
Saint Eloi fit une châsse en argent massif. pour y déposer les reliques de Séverin. Elles y furent déposées en 636. D'une grande valeur, ce reliquaire, attisa de nombreuses convoitises au cours des siècles.
Les abbés, pour protéger le reliquaire avaient pris l'habitude lorsqu'un danger menaçait l'abbaye de le cacher à l'intérieur des murs de la ville. C'est ainsi que, lors de l'invasion des Saxons, il put être sauvé alors que l'abbaye disparaissait dans les flammes. En remerciement, une église fut construite à l'endroit même de la cachette en 774 et prit le nom de Saint Etienne.
L'Abbaye royale de Saint-Séverin (photo-ci-dessous) fondée au VIe siècle autour de l'église mérovingienne de Chateau-Landon (77) fut incendiée par les Saxons deux siècles plus tard; et au IXe siècle, par les Normands. (6)
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L'Abbaye Royale de Saint-Séverin, Château-Landon.

Eglise Saint-Séverin, Paris
L'église Saint-Séverin à Paris, détruite par les Vikings au IXe siècle, fut reconstruite au XIe siècle. Elle est gothique, belles gargouilles en façade extérieure. Portail principal du XIIIe. (7)
A la fin XIIe siècle, l'Université de Paris, créée par Philippe Auguste, attire maîtres et étudiants de toute l'Europe. L'Ile de la Cité est surpeuplée ; la rive gauche les accueille. Avec l'église Saint-Julien, Saint-Séverin devient la paroisse des étudiants et le siège des assemblées générales de l'Université.