Léger ou Léodgar (francisation du germanique Leudgari, de "leud", peuple, gens, et "gari", lance) naquit vers l'an 616, en Alsace.
La famille de Léger était alliée à la famille royale des Francs. Elevé à la cour de Clotaire II, il fut nommé abbé de Saint-Maixent vers 649.
Sainte Bathilde l'appela dans son conseil de régence, pendant la minorité de Clotaire III.
Nommé évêque d'Autun en 659, il rétablit la paix dans ce diocèse, déchiré par les factions. Il décora les églises et les enrichit de vases et d'ornements précieux. Il entreprit aussi de grands travaux civils, répara les édifices publics et les murs de la ville, dont on admire encore aujourd'hui des restes importants.
A la mort de Clotaire III (673), qui ne laissait pas de fils, Léger se prononça en faveur de Childéric II, son frère aîné, tandis qu'Ebroïn, maire du palais de Neustrie, tentait de lui donner pour successeur son autre frère Thierry. Childéric prit pour ministe le sage évêque. Tant qu'il suivit ses conseils, il fut adoré de ses peuples. Mais bientôt, fatigué de ses fermes remontrances, il le relégua dans le monastère de Luxeuil. Délivré à la mort de Childéric vers 673, Léger rentra dans sa ville épiscopale. Cependant Ebroïn ayant fait proclamer roi Clovis III qu'il disait fils de Clotaire, envoya une armée assiéger Autun. Léger, pour éviter aux habitants les horreurs d'un siège, sortit de la ville et se livra à son ennemi. Par les ordres du féroce Ebroïn, on lui creva les yeux, on lui coupa les lèvres et une partie de la langue ; on le fit marcher pieds nus sur des caillous tranchants; on l'exposa sur la place publique aux regards de la foule indignée de tant d'atrocités (676). Ebroïn, voyant que ce spectacle devenait dangereux, confia la garde du martyr au comte Vaneng, qui le traita avec la plus profonde vénération et le plaça dans le monastère de Fécamp, qu'il avait fondé. Mais Ebroïn ne cessa de le persécuter, jusqu'à ce qu'il le fît saisir et assassiner secrètement, dans la forêt d'Iveline, le 2 octobre 678.
Le martyr expira en priant Dieu pour ses persécuteurs et ses bourreaux.
Le cardinal Pitra a écrit sa vie, véritable monument d'érudition et de style.
Sources : (1) Mgr Paul Guérin, Vie des saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Saint-Etienne 2003, p. 614; (2); (3)