Joseph, issu en ligne directe du roi David, était, selon l'expression de l'Evangile, un "juste", c'est-à-dire un homme accompli, dans toutes les vertus. Il exerçait à Nazareth, dans la Galilée (nord d'Israël), la profession de charpentier. Il épousa Marie, la plus humble et la plus sainte des vierges: ce mariage, dit S. Ambroise, fut saint et parfait, le type d'union de Jésus-Christ avec l'Eglise. Les deux époux vivaient dans la virginité, lorsque Joseph fut averti par un ange de l'accomplissement du mystère de l'Incarnation, dont Dieu, si l'on peut parler ainsi, lui confiait la garde.
Il eut ainsi le privilège d'être le premier homme qui se prosterna devant la crèche à Bethléem, où il vint se faire recenser, berceau de l'Enfant-Dieu, pour lui offrir ses adorations (fête de Noël).
Par un nouvel avis de l'ange, il emmena Jésus avec Marie en Égypte pour l'arracher à la fureur d'Hérode qui condamna à mort tous les enfants mâles âgés de deux ans et au-dessous, qui étaient dans Bethléem et alentour (Saints Innocents).
A la mort d'Hérode, Joseph revint à Nazareth. Comme chef de la Sainte Famille, il présida aux principaux évènements de l'enfance de Notre-Seigneur, tels que l'adoration des Mages, la Circoncision, la Présentation de Jésus au temple. Chaque année, Joseph et Marie se rendaient à Jérusalem pour célébrer la Pâque; dans un de ces voyages, lorsque Jésus avait douze ans, ils le perdirent en route et le retrouvèrent dans le temple prêchant aux docteurs, surpris de sa science divine. Sa mère lui dit: "Nous vous cherchions, fort affligés, votre père et moi". Il lui répondit: "Pourquoi me cherchiez-vous? Ne savez-vous pas qu'il faut que je sois aux choses qui regardent le service de mon père?" Elle parle du père fictif de Jésus, il parle de son père réel; elle parle de Joseph, il parle de Dieu.
Mais après avoir manifesté sa nature divine, l'Enfant Jésus reprit aussitôt l'Observation des devoirs qui convenaient à sa nature humaine et à sa vie cachée. "Il s'en alla ensuite avec eux, dit l'Évangéliste, et vint à Nazareth, et il leur était soumis".
/image%2F1400167%2F20250228%2Fob_9d54be_sainte-famille2.jpg)
Selon la tradition, saint Joseph mourut pendant les commencements de la mission publique du Sauveur. Il expira entre les bras de Jésus et de Marie. Son nom est inséparable de ces deux augustes noms, et tous trois, ils désignent la Trinité terrestre, dont Joseph fut le chef. "Jésus, Marie, Joseph! gravez dans votre coeur ces trois noms célestes, dit saint Léonard de Port-Maurice; répétez-les souvent, écrivez-les partout. Que ce soient les premières paroles que vous enseigniez à vos enfants, et les dernières que prononcent vos lèvres expirantes". [1]
Au Moyen-Âge, le culte de Saint Joseph était à peu près inexistant. Si sainte Thérèse fit beaucoup pour répandre son culte dans la seconde moitié du XVIe siècle, saint François de Sales sera, au XVIIe siècle, un des plus zélés propagateurs d'une dévotion qui sera reprise par saint Vincent de Paul, Bossuet et d'autres. [2]
Cette fête est une occasion de réfléchir sur la vie de cet homme juste et humble, choisi par Dieu pour jouer un rôle crucial dans le mystère de notre rédemption. Saint Joseph est vénéré comme le patron des pères de famille, des travailleurs, de l'Église universelle, et il est un modèle de foi, d'obéissance et de confiance en Dieu.
Cf. https://www.foicatholique.com/2024/03/fete-de-saint-joseph-19-mars.html?m=1
"Ô Marie et Joseph, lys sacrés d'incomparable beauté entre lesquels le Bien-Aimé se repaît... Ô Mère bien-aimée du Bien-Aimé; Ô époux bien-aimé de la Bien-Aimée !... je vous dédie et consacre ce petit ouvrage d'amour à l'immense grandeur de votre dilection..." (S. François de Sales, Traité de l'Amour de Dieu, 1616).
Sources: (1) Mgr Paul Guérin, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Argentré-du-Plessis 2003, p. 169-170 (2) Aimé RICHARDT, Saint François de Sales et la Contre-Réforme, François-Xavier de Guibert, Paris 2013, note 18, p. 200