Saint Jean de Dieu, fondateur des Frères de la Charité (1495-1550), Père de l'hôpital moderne
« C’est un fou ! », un aliéné ou un révolutionnaire. Il croit à l’accompagnement thérapeutique et aux soins palliatifs. Il a une manière de parler aux malades, de tenir la main des mourants et de calmer les malades mentaux qui inquiète les partisans des saignées et des camisoles de force. Son père vendait des melons et des olives, et lui, João Cidade, est un pauvre portugais qui se retrouve vagabond pendant 33 ans.
A huit ans, pour des raisons que l'on ignore, le petit portugais Joao Ciudad fait une fugue et se retrouve, vagabond, sur les routes. Pendant 33 ans, il va mener une vie d'errance : enfant-volé puis abandonné par un prêtre-escroc, il parcourt l'Espagne.
Tour à tour berger, soldat dans l'armée de Charles Quint, valet, mendiant, journalier, infirmier, libraire... Le vagabond, un moment occupé à guerroyer contre les Turcs en Hongrie, se retrouve à Gibraltar. Et c'est là qu'un sermon de saint Jean d'Avila le convertit, le 20 janvier 1539. Il en est bouleversé et confesse publiquement son égarement. Il en est si exalté qu'on l'enferme avec les fous. Là, il découvrit la misère de ceux-ci et décida d'humaniser les hôpitaux.
Ses collaborateurs étaient des pécheurs, des assassins, tous repentis. Son action envers les plus démunis fut couronnée de succès lorsque nombre de prostituées qu'il aidait changèrent de métier. Tout ce qu'il a découvert et souffert, va le faire devenir bon et miséricordieux pour les misérables. Il collecte pour eux, ouvre un hôpital, crée un Ordre de religieux, l'Ordre de la Charité.
L'hôpital qu'il a fondé à Grenade donnera naissance aux Frères Hospitalier de Saint Jean de Dieu. Les "Frères Hospitaliers", qui portent son nom encore aujourd’hui, sont créés. Son hôpital prend bientôt de prodigieux accroissements, des aides financières de dernière minute viennent régulièrement sauver cette oeuvre de la charité. On vit bien alors que cet homme, traité partout d'abord comme un fou, était un saint.
Pour procurer des aliments à ses nombreux malades, Jean, une hotte sur le dos et une marmite à chaque bras, parcourait les rues de Grenade en criant: "Mes frères, pour l'amour de Dieu, faites-vous du bien à vous-mêmes." Sa sollicitude s'étendait à tous les malheureux qu'il rencontrait; il se dépouillait de tout pour les couvrir et leur abandonnait tout ce qu'il avait, confiant en la Providence, qui ne lui manqua jamais.
Un jour, un pauvre qu'il soignait disparut en lui disant: "Tout ce que tu fais aux pauvres, c'est à Moi que tu le fais."
A 55 ans, Saint Jean de Dieu (1495-1550) meurt d’épuisement. Au moment de mourir, il dira :" Il reste en moi trois sujet d'affliction : mon ingratitude envers Dieu, le dénuement où je laisse les pauvres, les dettes que j'ai contractées pour les soutenir."
Il a été proclamé par Léon XIII, patron des malades et des hôpitaux en 1886, et par Pie XI, patron des infirmiers et infirmières en 1930.
Les institutions créées par lui devinrent en France « l’Assistance Publique ».
Musée de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris
Hôtel de Miramion
47, quai de la Tournelle, 5ème arr.
Sources : 1, 2, 3, 4
-----------------------------------------------Quelques mots sur la charité publique au dit "Moyen Âge" et sous l'"Ancien Régime", la fameuse "dîme", redevance collectée en faveur de l'Eglise... qui a donné lieu dans la propagande des mythographes républicains aux calomnies les plus éhontées.
Il faut savoir que "[l]es œuvres charitables et sociales qui sont aujourd'hui à la charge de l'Etat et des communes, c'est-à-dire en réalité à la charge des contribuables, l'Eglise de l'Ancien Régime les alimentait presque uniquement de ses fondations et de ses revenus." (Source : Jean Guiraud, Histoire partiale histoire vraie, tome III, L'Ancien Régime, 5° édition, Gabriel Beauchesne & Cie Editeurs, Paris 1914, p. 354.)
"Les ennemis de l'Eglise insistent sur l'établissement de la dîme ecclésiastique dès les premiers siècles de notre histoire nationale et la présente comme un ignoble impôt au clergé, nous répondons en énumérant les services que, grâce à cette dîme, le clergé rendit à la civilisation dans le haut Moyen-Âge, la dîme servait à alimenter la charité paroissiale, pendant plus de 1200 ans, le budget de l'Eglise fut en même temps celui de l'assistance et de la charité publiques:
- les aumônes, l'hospitalité (les Hospitaliers, les règles de saint Benoît, règle bénédictine, les nombreuses congrégations hospitalières),
- œuvre d'assistance et d'enseignement (scolarisation gratuite...),
- œuvres de piété ou de charité,
- constructions de cathédrales,
- aumônes épiscopales,
- hospitalité monastique,
- asiles pour les pauvres,
- hospices pour les vieillards, les enfants abandonnés, les orphelins,
- l'Ordre de Saint Antoine,
- le soin des lépreux, léproseries, ordre de Saint –Lazare…,
- le soin des aveugles,
- les "Maison-Dieu", les "Hôtels-Dieu", la nourriture, les soins des malades, des sans-abris, des mendiants, des étrangers (Saint Jean de Dieu), les hospices pour les voyageurs, les ordres de Saint-Jacques, de Roncevaux,
l'excellente tenue des hôpitaux au dit "Moyen Âge", l'architecture hospitalière, les soins de propreté et d'hygiène, les distributions quotidiennes de pains aux pauvres, aux orphelins, aux veuves, aux infirmes et aux vieillards (abbaye de Cluny), la science médicale, etc…, toutes choses que les ennemis de l'Eglise, comme par hasard, oublient de signaler…
Les règles hospitalières du Moyen Âge appellent presque toujours les malades, "nos seigneurs les malades", vrais représentants du Christ souffrant.
C'était surtout sous la direction des évêques, protecteurs nés des faibles et des malheureux, que se développait le mouvement charitable, ils créaient ces Hôtels-Dieu que l'on retrouve à l'ombre de toutes les cathédrales. Dans la plupart des pays d'Europe, les maladreries étaient sous la juridiction directe des évêques." (Jean Guiraud, ibidem., p. 210.)
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