Camille de Lellis vint au monde en 1550, dans une petite ville du royaume de Naples (Italie). A peine fut-il né qu'il perdit sa mère. Il n'avait encore que six ans lorsque la mort lui enleva son père, qui avait servi en qualité d'officier dans les guerres d'Italie.
Ayant appris à lire et à écrire, il embrassa aussi la profession des armes, à laquelle il renonça pour toujours en 1574.
Il avait contracté une violente passion pour le jeu, et y fit des pertes considérables. Sa misère le fit entrer dans un couvent de Capucins, où il servit de commissionnaire. Un jour, en revenant d'une course faite à cheval, pour le service du monastère, il fut pénétré d'un vif rayon de la lumière divine et se jetta à terre, saisi d'un profond repentir, en versant un torrent de larmes : « Ah ! Malheureux que je suis, s'écria-t-il, pourquoi ai-je connu si tard mon Dieu ? Comment suis-je resté sourd à tant d'appels ? Pardon, Seigneur, pardon pour ce misérable pécheur ! Je renonce pour jamais au monde ! »
Camille se vit obligé pour vivre de se mettre au service des ouvriers qui travaillaient à bâtir un couvent de capucins. Malgré ses égarements, Dieu ne l'abandonna point, le malheur amena des réflexions salutaires, et une exhortation touchante que lui fit un jour le gardien de la maison acheva sa conversion.
Transformé par la pénitence, Camille fut admis au nombre des novices et mérita, par l'édification qu'il donna, le nom de frère Humble. Dieu permit que le frottement de la robe de bure rouvrît une ancienne plaie qu'il avait eue à la jambe, ce qui l'obligea de quitter le couvent des Capucins. Il se rendit à Rome dans le dessein de se dévouer entièrement au soin des malades.
Camille entra à l'hôpital Saint-Jacques de Rome pour se faire soigner. Il fut si frappé par la détresse des autres malades qu'il s'y engagea comme infirmier. L'indifférence de ses collègues vis-à-vis des malades le bouleversa. Il entreprit de réformer tout cela.
En prenant soin des malades, ce sont les plaies du Christ qu'il soignait. Sa charité rayonnante lui attirait de jeunes disciples. Ces volontaires, qui se réunissaient pour prier ensemble et rivalisaient de tendresse envers les malades, constituaient le noyau initial des Clercs Réguliers des Infirmes que l'on appellera familièrement par la suite les "Camilliens". La mission de ces nouveaux religieux, pères et frères, était "l'exercice des œuvres spirituelles et corporelles de miséricorde envers les malades, même atteints de la peste, tant dans les hôpitaux et prisons que dans les maisons privées, partout où il faudra." Pour mieux établir son Institut, Camille devint prêtre. Partout où se déclarait une peste, il accourait ou envoyait ses frères. Il fut lui-même affligé de diverses infirmités, dont la complication et la durée exercèrent beaucoup sa patience, sans ralentir l'ardeur de sa charité. Il finit par mourir d'épuisement à Rome.
Camille se confessait tous les jours, avec les plus vifs sentiments de componction.
Pendant une peste affreuse, le Saint fit des prodiges de charité ; il allait partout à la recherche de la misère, se dépouillait lui-même et donnait jusqu'aux dernières ressources de son monastère. Dieu bénissait le désintéressement de son serviteur, car des mains généreuses arrivaient toujours à temps pour renouveler les provisions épuisées.
Il mourut saintement, le 14 juillet 1614.
PRATIQUE. Visitez et consolez les pauvres malades.
Sources:
(1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 199; (2); (3) Nominis; (4); (5) Zenit