Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault renonce à augmenter la CSG mais augmente les côtisations, ainsi que la durée de côtisation. Au final : le salarié est pénalisé une nouvelle fois, son pouvoir d'achat est diminué. Une réforme que le Premier ministre qualifie de "responsable", "juste", "équilibrée" et "structurelle". Une seule mesure intéressante, la création d'un compte mis en place à partir de 2015 pour les salariés exerçant des métiers pénibles, compte qui devrait leur permettre de suivre une formation pour se reconvertir, travailler à temps partiel en fin de carrière ou partir plus tôt à la retraite. Mais il faudra bien que quelqu'un paye et ce sera les entreprises qui, déjà au bord de l'asphyxie, financeront "à partir de 2016", via "une contribution payée par toutes les entreprises au titre de la solidarité inter-professionnelle et modulée en fonction de la pénibilité propre à chaque entreprise", a annoncé Ayrault.
Le Premier ministre a mis un terme au suspense concernant le dossier des retraites en dévoilant mardi sa réforme qui met à contribution actifs, entreprises et retraités, officialise un allongement de la durée de cotisation et crée un compte pour les métiers pénibles.
Dans une déclaration à Matignon, Jean-Marc Ayrault a indiqué que la durée de cotisations requise pour une retraite à taux plein serait progressivement relevée, d'un trimestre tous les trois ans à partir de 2020. Elle atteindra 43 ans en 2035: il n'y a "pas d'autre solution", a-t-il affirmé, assurant qu'il n'y aurait pas d'allongement ultérieur, au-delà de 2035.
La durée de cotisation est actuellement fixée à 41,5 ans pour la génération 1956.
Cette mesure "s'appliquera à tous: salariés du privé, fonctionnaires et agents des entreprises publiques", a précisé Jean-Marc Ayrault.
Pour des économies plus immédiates, les cotisations vieillesse acquittées par les entreprises et par les salariés seront augmentées progressivement sur quatre ans: 0,15 point en 2014, puis 0,05 supplémentaire en 2015, 2016 et 2017, soit au final 0,3 point pour les actifs comme pour les employeurs en 2017.
Le gouvernement a finalement renoncé à augmenter la CSG pour financer le déficit des régimes de retraite.
Les retraités seront également mis à contribution: les majorations attribuées aux parents de trois enfants seront soumises à l'impôt, ce qui n'était pas le cas auparavant et ce, pour tous les régimes.
Il a qualifié la réforme présentée de "responsable", "juste", "équilibrée" et "structurelle".