Le président russe Vladimir Poutine, dans une conférence de presse le 17 juillet 2014 aux accentuations très chrétiennes, a déploré le fait que "quoiqu'ils (les Etats-Unis) fassent, il y a des problème partout" et a averti que "ceux (aux Etats-Unis) qui poussent les autres pays vers de tels développements ne devraient jamais oublier que le sang des soldats de l'armée régulière (en Ukraine), le sang des combattants de la résistance (au Donbass), et celui des civils en premier lieu, est sur leurs mains, de même que les larmes des mères, des veuves et des orphelins". Extrait :
"Concernant les dix-quinze dernières années, ils mènent une politique étrangère agressive, et à mon avis qui manque de professionnalisme, parce que quoiqu'ils fassent, il y a des problèmes partout. Il suffit de regarder: il y a des problèmes en Afghanistan; l'Irak est en train de s'effondrer; la Libye est en train de s'effondrer. Si le général el-Sisi n'avait pas pris le contrôle de l'Egypte, l'Egypte serait probablement elle aussi dans la tourmente à présent. En Afrique, il y a des problèmes dans de nombreux pays. Ils se sont impliqués en Ukraine, et il y a des problèmes là-bas aussi. Il serait bon que tout le monde comprenne que nous devons nous appuyer sur les principes fondamentaux du droit international et du droit local.
... Nous devons traiter les institutions étatiques avec le plus grand soin. Quand elles sont traitées avec mépris, cela entraîne des conséquences graves : désintégration et conflits internes, comme nous l'observons actuellement en Ukraine. Ceux qui poussent les autres pays vers de tels développements ne devraient jamais oublier que le sang des soldats de l'armée régulière, le sang des combattants de la résistance, et celui des civils en premier lieu, est sur leurs mains, de même que les larmes des mères, des veuves et des orphelins. Ils sont sur leur conscience, et ils n'ont moralement pas le droit de rejeter cette responsabilité sur les épaules de quiconque.
Voici ce qui devrait être fait conjointement: appeler toutes les parties du conflit en Ukraine à cesser immédiatement les hostilités et à commencer les pourparlers. Mais malheureusement nous ne voyons pas cela de la part de nos partenaires, d'abord et avant nos partenaires américains qui au contraire, il me semble, poussent les autorités actuelles de l'Ukraine vers la poursuite d'une guerre fratricide et la pousuite des opérations punitives. Cette politique n'a aucune perspective.
Quant aux diverses sanctions, j'ai déjà dit qu'elles ont généralement un effet boomerang, et sans aucune doute, dans ce cas, conduisent les relations russo-américaines dans une impasse et les endommagent gravement. Je suis certain que cela est nocif pour les intérêts stratégiques à long terme de l'administration américaine et du peuple américain. Il est très regrettable que nos partenaires suivent cette voie, mais la porte menant au processus de négociation pour surmonter et dépasser cette situation reste ouverte. J'espère que la raison et le désir de régler tous les problèmes par des moyens pacifiques et diplomatiques prévaudront.
A propos de l'aide financière du FMI à l'Ukraine, le président russe a déclaré :
Nous sommes a priori favorables à toute assistance économique fournie à l'Ukraine, y compris l'aide fournie par le FMI. Dans le même temps, je tiens à souligner que les règles du Fonds monétaire international stipulent qu'il ne doit pas fournir d'aide financière à un pays en guerre. J'estime que c'est une mesure juste, et je pense qu'elle devrait être appliquée dans le cas de l'Ukraine. Parce que généralement, dans un pays en guerre, l'argent est donné à un pays dans un certain but, mais il est finalement utilisé pour d'autres choses. L'argent est alloué pour soutenir l'économie et la sphère sociale, mais en réalité il est dépensé dans des opérations militaires et ainsi détourné. C'est, je crois exactement ce qui se passe en Ukraine avec le premier versement du FMI. Par exemple, une grande partie de ce financement devait être utilisé pour soutenir le secteur banquier et financier. Mais d'après mes informations, la plupart de ces fonds ont été transférés aux banques privées des oligarques ukrainiens. Où est cet argent maintenant ? A quoi a-t-il servi ? Dans quelles poches a-t-il fini ? C'est quelque chose que le FMI et le grand public en Ukraine, ainsi que les pays qui lui apportent de l'aide doivent savoir.
Par conséquent, nous devons d'abord mettre fin aux hostilités et ensuite donner de l'argent.
... Nous sommes favorables à une assitance financière pour l'Ukraine, mais pas pour les oligarques ukrainiens et les voleurs, non, pour le peuple ukrainien.