Les économistes Olivier Delamarche, associé et gérant de Platinium Gestion, et Marc Riez, directeur général de Vega Investments, étaient reçus dans Intégrale Placements par Guillaume Sommerer et Cédric Decoeur sur BFM Business, le 16 septembre 2013. Ils s'opposent sur le pronostic de l'évolution prochaine de l'économie américaine et européenne.
Pour Olivier Delamarche, nous sommes à la veille d'un "effondrement total. On est là tout heureux parce que chaque jour on nous donne notre piquouse". Il parle de "bulle gigantesque sur à peu près tous les actifs qui va nous péter à la figure". Le Quantitative easing (QE), assouplissement quantitatif (planche à billet), pratiqué massivement par la FED depuis 2008, alors que les autres problèmes n'ont pas été réglés et que rien n'a été entrepris pour assasinir le système, nous conduit dans le mur. Les Etats-Unis n'ont rien fait depuis la crise financière de 2008 pour assainir son économie, hormis l'impression de monnaie à raison de 85 milliards de dollars par mois, ce qui, à part faire monter la bourse, n'a eu "aucun effet économique, on le sait maintenant, on en a la preuve", dit-il. "On a continué exactement comme avant et même plus qu'avant". Bien loin d'éviter le cataclysme financier, cette pratique a gonflé la bulle financière dans une économie aujourd'hui où "tout est hors contrôle". "Quand ça pètera, ce n'est pas une correction que vous allez avoir, on va vous rétamer votre patrimoine. Le sujet ce n'est pas la baisse de 5% de QE, le sujet c'est l'effondrement, parce qu'on a trop joué, parce qu'on a rien fait. La situation aujourd'hui par rapport à 2007, c'est pire encore. Aujourd'hui, en proportion on a plus de prêts leveragés (nouveau nom des prêts subprime à l'origine de la crise de 2008 NdCR.) qu'en 2007, ça représente 45% des prêts: dix points de plus. Il y a juste un problème... Mais personne n'en parle!", ajoute-t-il.
(Dans la video à partir de 06:15) L'économie américaine sous perfusion depuis 2008 :
. De décembre 2008 à mars 2010 : QE 1 89 milliards de dollars par mois
. Novembre 2010 à juin 2011 : QE 2 75 milliards par mois
. Août 2011: QE 3 40 milliards par mois pendant 4 mois,
. puis 85 milliards parmois de nouveau depuis décembre 2012.
Pour Marc Riez, d'un avis différent, l'assouplissement quantitatif a permis de voir "une économie américaine qui redémarre lentement". Grâce au QE 3, "l'économie américaine marche mieux aujourd'hui qu'il y a trois quatre ans" dit-il, en oubliant de préciser qu'il faudra rembourser la dette et les intérêts... Il explique que le QE a permis de créer des "conditions pyschologiques" qui ont permis "aux entrepreneurs, aux investisseurs de revenir jouer quelque chose sur l'avenir". Olivier Delamarche lui répond que "la com ne suffit pas". En Europe, en dépit des déclarations de Mario Draghi, le Portugal s'effondre, la Grèce a encore besoin de 40 milliards, l'Espagne ne s'est pas redressée et l'Italie continue d'avoir ses problèmes.
Mis à jour. 21 septembre 2013. 11h12. USA-2013: Vers une crise Financière pire que celle de 2008
Publiée le 3 janv. 2013
"Un krach va se produire aux Etats-Unis. En 2013, 2014 ou plus tard... Cet effondrement fera passer celui de 2008 pour une balade dans un parc". Ces propos inquiétants, voire alarmistes, émanent de Peter Schiff, économiste américain reconnu et ancien conseiller du président Bill Clinton. En 2006 déjà, il avait prédit la crise des subprimes. Son argumentation est que la Banque centrale américaine, la Fed, manipule les taux d'intérêt et affaiblit le dollar pour stimuler l'économie avec du crédit gratuit. Après la crise de 2008, le gouvernement a imprimé beaucoup de dollars pour renflouer les banques et en soutenir le marché immobilier, augmentant ainsi la dette de milliers de milliards de dollars. Les gens peuvent donc acheter des choses qu'ils n'ont pas le moyen de s'offrir. A terme, prédit-il, une crise financière éclatera aux USA, éclipsant celle de la zone euro. Les réactions de Georges Ugeux, banquier et ancien vice-président de la Bourse de New York, qui bien que confirmant l'effet placebo du quantitative easing, "cela ne sert absolument à rien", estime que la crise viendra davantage de l'Europe et de l'Italie, et Myret Zaki, rédactrice en chef adjointe de Bilan et auteur de "La fin du dollar" qui confirme les propos de Peter Schiff et affirme que "la situation est réellement grave car on n'a pas permis à des banques de faire faillite assez tôt, on n'a pas relevé les taux d'intérêt pour refléter le risque réel de l'économie assez tôt. Si on avait gérer l'économie comme il faut avant, il y aurait eu une petite crise, mais comme on a reporté sans cesse, la dette américaine a triplé dans des proportions gigantesques, elle était à peu près à 6000 milliards en 2002, maintenant elle approche des 18000 milliards, c'est tout à fait ingérable. On est en train de donner au problème des proportions qui vont être très difficiles à rattraper."
Par rapport à l'Europe, Myret Zaki rappele que "le déficit bugétaire américain est aujourd'hui à plus de 10%, alors qu'en Grèce il est à 7,8%. La crise américaine est vraiment la forêt que cache l'arbre européen, c'est-à-dire que de l'échec de l'Europe dépend la solvabilité américaine. Les Etats-Unis ont besoin que l'Europe et l'euro continuent d'être en crise, que l'Euro soit peu crédible pour qu'ils continuent d'aller mieux. Cela permet à la dette américaine de tenir le coup. Mais le jour où l'Europe se stabilise, ce sera très dangeruex pour l'économie américaine."
En 1913, il n'y avait pas de dette de l'Etat américain ou très peu. Du jour où l'Amérique consentit à se financer auprès de banques privées la dette explosa.
En 1940, la dette de l'État fédéral américain en milliards de $ était de 50,6. En 2012, elle est de 16 433... Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_des_%C3%89tats-Unis#.C3.89volution
Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_des_%C3%89tats-Unis#Montant_de_la_dette
La FED évoque un « défaut De Paiement » des USA et met en garde contre une grave récession
La Maison blanche a invité les services publics à se préparer à une éventuelle cessation de paiement, faute de compromis au Congrès d'ici le 30 septembre sur les dépenses de l'Etat.
L'administration du président Barack Obama a peu ou prou épuisé ses ressources d'endettement avec un plafond de 16.700 milliards de dollars, mais elle a pour le moment évité tout défaut en mettant en oeuvre des mesures exceptionnelles.
Les États-Unis se dirigent vers une nouvelle crise risquant de provoquer un catastrophique défaut de paiement, Barack Obama accuse l'intransigeance des républicains.
Le 1er octobre, de nouveaux crédits doivent être votés pour 2014 ; et la mi-octobre, les USA auront atteint le "plafond la dette".
Source: http://zebuzzeo.blogspot.fr/2013/09/la-fed-evoque-clairement-un-defaut-de.html
Fed : la planche à billets américaine a-t-elle rempli sa mission de sauvetage? (Latribune.fr)
Le 15 septembre 2008, la banque d'affaires Lehman Brothers se déclare en faillite et provoque la panique sur les marchés financiers en raison de son caractère systémique.
Le premier programme d'assouplissement monétaire, le QE1, est mis en place en novembre 2008. Il mêle achat par la banque centrale de 500 milliards de dollars d'obligations hypothécaires, afin d'injecter des liquidités dans l' immobilier, un secteur clé pour l'économie américaine, et achat de 100 milliards de dollars de titres de dette publique afin d'endiguer la hausse des taux aux États-Unis. A cette époque, on agit dans l'urgence pour éviter un krach complet de l'économie. Le programme s'achève en mars 2010.
Mais la reprise n'est pas jugée suffisamment solide par le président de la Fed, Ben Bernanke, à l'origine du QE 1. Un second programme, appelé QE 2, est mis en place pour acheter pour 600 milliards de dollars de bons du Trésor américain (titres de dette souveraine), avec pour objectif de favoriser une baisse des taux d'intérêts pour encourager la reprise du crédit et donc une hausse des investissements. En juin 2011, comme prévu, le programme prend fin, mais l'économie n'est toujours pas repartie.
Insatisfait de la liquidité du marché immobilier, qui ne repart toujours pas, et toujours dans une logique de maîtrise du rendement exigé sur les emprunts d'État, la Fed se lance dans un programme inédit : le QE3. Sa particularité, en plus de prévoir de racheter pour 40 milliards de dollars de titres hypothécaires et pour 45 milliards de dollars d'emprunts d'État chaque mois, est qu'il est illimité dans le temps.
Si elle n'indique pas de fin pour ce programme, la Fed fixe un critère, celui du taux de chômage. Ben Bernanke annonce en effet que la Fed maintiendrait le QE3 tant que le taux de chômage n'atteindrait pas 6,5%. Puis, il explique qu'il pourrait y mettre fin lorsqu'il atteindrait environ 7%. Ce qui rend les investisseurs extrêmement nerveux chaque fois que des signes de reprise du marché de l'emploi se font sentir. Le taux de chômage se situe aujourd'hui à 7,3%, contre 8,1% il y a un an.
"L'impact d'une politique accommodante n'est jamais évident à évaluer car les délais de transmission de la politique monétaire à l'économie réelle sont longs", explique Julien Thomas, économiste chez Natixis. Et certains effets ne peuvent être que marginaux. Ce qui est sûr, c'est que cela a permis de manière efficace le retour des investisseurs sur les marchés après le sauve-qui-peut général de 2008, selon la plupart des analystes.
Si l'on considère par ailleurs que l'objectif inavoué de Ben Bernanke était de recréer de la confiance sur le marché de l'immobilier, d'où était partie la crise, alors la mission est en partie accomplie. Les prix de l'immobilier ont en effet rebondi d'environ 10% depuis leur creux d'il y a un an et demi. Et la baisse des taux de refinancement à permis aux emprunteurs d'alléger la charge des intérêts qu'ils payent à chaque échéance.
"Forcément, quand les taux d'intérêts sont historiquement bas, cela réduit la charge d'intérêts qui pèse sur les ménages", selon l'économiste. Ce qui libère d'un côté du pouvoir d'achat et de la capacité d'investissement et amenuise le risque de défaut de l'autre, avec les effet d'entraînement sur l'économie que cela implique.
Toutefois, l'assouplissement de la politique monétaire n'a pas à proprement parler provoqué de reprise significative du crédit. "Globalement le crédit progresse, mais les ménages, eux, continuent de se désendetter", explique Julien Thomas.
Peut-on attribuer la baisse du chômage à la Fed ?
Une chose est sûre, le chômage a fortement baissé depuis la mise en place du programme. Ce qui pourrait donner l'impression que la Fed en est responsable. Mais rien n'est moins sûr. En effet, cette baisse du chômage n'est "attribuable qu'aux deux tiers aux créations d'emplois et à un tiers au recul du taux d'activité (63,2% en août, au plus bas depuis 1978)," temporise une note de BNP Paribas.
En fait, l'augmentation du nombre de découragés, qui ont abandonné toute recherche d'un emploi, les départs à la retraite des "baby boomers" et l'explosion des temps partiels sont en partie responsables de cette baisse du taux de chômage en trompe l'oeil. La baisse du taux d'activité serait d'ailleurs, pour certains, plutôt le signe que l'économie ne va pas si bien.
Surprise: la Fed maintient sa politique monétaire ultra-accomodante et évoque "un défaut de paiement des Etats-Unis" (Latribune.fr | 19/09/2013, 07:50)
Alors que les analystes s'attendaient à une modeste réduction des injections de liquidités de la banque centrale, c'est à la surprise générale que la réserve fédérale américaine qu'elle continuait à faire marcher l'impression de monnaie et de maintenir les 85 milliards de dollars de rachats d'actifs mensuels.
Contre toute attente, la Fed a annoncé mercredi qu'elle poursuivait sa politique monétaire ultra-accomodante, dite de "quantitative easing". La réserve fédérale américaine achètera donc chaque mois pour 85 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres hypothécaires, jugeant que le resserrement actuel des conditions du crédit, "s'il continuait, pourrait ralentir le rythme de la reprise de l'économie et du marché du travail", d'après le communiqué de son Comité de politique monétaire (FOMC)
[L]e président de la Fed Ben Bernanke a notamment cité au cours d'une conférence de presse deux dates butoirs qui approchent: le 1er octobre, début de la nouvelle année budgétaire, avant laquelle de nouveaux crédits doivent être votés par le Congrès, et la mi-octobre, quand le Trésor américain aura atteint le "plafond" légal de la dette américaine.
Or, une fermeture des services non essentiels de l'Etat fédéral (un "shutdown", déclenché pour la dernière fois en 1995) et un défaut de paiement des Etats-Unis "pourraient avoir de très graves conséquences pour l'économie et les marchés financiers", a expliqué le président de la Fed. "La politique de la Fed est de faire tout ce qu'elle peut pour maintenir l'économie sur une trajectoire stable". Le Comité a donc décidé "d'attendre davantage de preuves de la reprise", a déclaré Ben Bernanke, le communiqué du FOMC qualifiant le rythme d'expansion de l'économie américaine de "modéré".