Le "Prism Gate", du nom d'un vaste programme d'espionnage élaboré par la NSA depuis 2007, est ce scandale qui frappe les Etats-Unis suite aux révélations d'un ex-agent consultant de l'Agence de Sécurité Nationale (NSA) Edward Snowden, 29 ans, qui a disparu depuis hier à Hong Kong sans laisser signe de vie... Snowden a révélé la semaine dernière des programmes secrets de surveillance des Américains. Il a mis en cause Google, Microsoft, Yahoo, Facebook, PalTalk, Aol, Skype, youtube, Apple, tous les géants de l'internet,... qui bien évidemment ont nié avoir octroyé à tout service de renseignement américain un accès direct à leurs réseaux.
Selon le site Lecho.be, Prism permet au services de renseignement de surveiller en temps réel les données circulant sur les serveurs des grands groupes informatiques. La sénatrice démocrate Dianne Feinstein, présidente de la Commission de renseignement et poids lourd du Congrès, a réclamé l'extradition d'Edward Snowden en parlant d'"acte de trahison"... La Russie de son côté a fait savoir qu'elle était prête à examiner une demande d'asile de l'américain.
Dans ce qui est sans doute un de ses derniers entretiens réalisé le 6 juin 2013, Edward Snowden explique qu'il a "eu accès à des listes complètes de tous ceux qui travaillent à la NSA, de la communauté du renseignement tout entière, et des agents infiltrés partout dans le monde, les emplacements de chaque bureau, ce que sont leurs mission." ... Et que "la plus grande crainte" qu'il a "quant à l'issue de ces divulgations pour l'Amérique" est que "rien ne changera". "Les gens vont voir dans les medias toutes ces divulgations, ils sauront que le gouvernement va se donner des pouvoirs de façon unilatérale, pour un plus grand contrôle sur la société américaine et la société mondiale. Mais ils ne seront pas prêts à prendre les risques nécessaires pour se lever et se battre pour changer les choses et forcer leurs 'représentants' à prendre réellement position dans leurs intérêts".
Le "Mouvement pour la Vérité" se demande "Où est passé le héros anti-illuminati Edward Snowden ?" :
- "Alors que les journalistes français ne semblent pas avoir compris l’enjeu exceptionnel de ce scandale majeur, alors que les médias alignés francophones sous-estiment ou font semblant de sous-estimer cet énorme complot des élites intiées contre le Monde Libre, le Mouvement pour la Vérité se demande où Edward Snowden a bien pu passer : s’est-il caché pour échapper aux collabos du NWO et demander l’asile politique à la Russie (Poutine vient de lui proposer) ou à d’autres pays indépendants ? A-t’il été incarcéré illégalement par quelque cellule noire de la CIA et de quelques autres bras armés de la finance mondiale ?"
Nouvelles de France évoque également le scandale Prism :
- En substance, tout part d’un certain Edward Snowden qui, il y a quelques jours, a permis de montrer, preuves à l’appui, que la NSA et la CIA espionnent directement toutes les sources de données informatiques comme Facebook, Twitter, Google, tous les appels téléphoniques qui passent, sans jamais calmer l’appétit de ces agences de renseignements. Bien évidemment, cette révélation n’étonne pas, à proprement parler : tout le monde se doutait déjà que les divers services d’intelligence des Etats-Unis récupéraient toutes les données qu’ils pouvaient, de toutes les façons possibles, y compris celles dont la légalité est douteuse (voire inexistante). Mais la preuve apportée, voilà un pavé dans la marre d’Obama (dont on se souvient qu’il avait, en son temps de sénateur, vertement tancé Bush pour ses écoutes). Effet secondaire amusant : les obamolâtres, nombreux dans la presse ici et outre-Atlantique, doivent faire face à un nombre assez conséquent de scandales de plus en plus importants qui remettent largement en question le mythe comique de président intègre qu’ils s’étaient employés à construire, par différentiel avec un Bush à la probité elle-même très discutable. Pour le moment, c’est surtout Internet qui s’en donne à cœur joie ; on attend les éditoriaux outrés ou larmoyants de ces journalistes qui n’ont toujours pas compris que le président actuel n’a rien à envier aux précédents en terme de mauvaise foi ou de pratiques douteuses.
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- Pendant ce temps, le fond de l’affaire (l’espionnage industriel d’une grande puissance à des échelles jamais atteintes auparavant), il faudra sans doute des jours, voire des semaines pour que les conséquences et implications soient pleinement comprises. Les spécialistes de la sécurité informatique savaient déjà que les principaux fournisseurs de services américains pouvaient, sur simple demande de leur gouvernement, livrer tout ou partie d’informations confidentielles. Pas étonnant, dès lors, que bien des firmes européennes, chinoises ou japonaises pour ne citer que ces acteurs économiques, aient choisi de ne surtout pas héberger de données dans les magnifiques « clouds » hébergés chez l’Oncle Sam.
- Il n’empêche : compte-tenu de l’importance américaine dans le réseau internet, tôt ou tard, des données en transit d’un point à l’autre du globe ont de bonnes chances de passer par les routeurs américains, et par voie de conséquence, d’être interceptées, analysées voire stockées pour le compte de l’une ou l’autre agence de renseignement des États-Unis. À la limite, si la fibre commerciale américaine reprend le dessus, ils pourraient même envisager de commercialiser une telle fonctionnalité. Ça ne rendra pas l’opération plus éthique, mais certainement plus profitable.
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- ... [T]oute cette affaire permet de montrer deux choses : la première, évidente, est que l’État (qu’il fut américain, français ou autre ne change rien) ne reculera jamais lorsqu’il s’agira d’utiliser les technologies à son profit. Aucune constitution, aucun garde-fou juridique, aucune éthique gouvernementale ne permettra d’assurer un comportement restreint, idoine ou tout simplement moral de sa part. Dès lors qu’il existera la possibilité pour lui d’obtenir un moyen supplémentaire d’asservir sa population, il l’utilisera. Le fait d’être dans une démocratie plutôt qu’une dictature changera marginalement la vitesse à laquelle les services étatiques mettront en place ces moyens. Quant aux raisons invoquées, elles seront toujours, invariablement, les mêmes : échangez-moi un peu de votre liberté (dont vous ne savez que faire, enfants) en l’échange d’un peu plus de sécurité. Et plus l’État s’occupe de sécurité, plus il fait de l’individu un petit animal craintif ayant peur du lendemain, plus il sera facile au plus froid des monstre froid de s’approprier toute la liberté de chacun.
- La seconde, c’est que, dans ce tableau assez noir subsiste heureusement quelques zones de lumière. Aussi puissante soit l’organisation qui décide ainsi d’espionner chacun, aussi phénoménaux soient les moyens techniques, humains, financiers dont elle dispose, il se trouvera toujours un ou plusieurs individus pour dire « Stop », pour pointer du doigt les dérives, pour dénoncer les abus, pour révéler les abominations. Tout libéral, bien sûr, comprendra cette dernière remarque, et tout individu, libéral ou non, comprendra aussi ce que de telles dénonciations, que de telles révélations peuvent comporter comme risque sur celui qui les faits. Rien qu’à ce titre, le jeune Snowden mérite le plus grand respect pour le courage dont il a fait preuve, courage qui l’amènera, au mieux, devant les tribunaux de son pays, ou à une vie d’exil et de fuite, ou, pire encore, à une mort louche, suicidé au fin fond d’une forêt avec trois balles dans le buffet. Le terme héros, largement galvaudé de nos jours, n’est probablement pas trop fort pour désigner un type qui aura choisi ainsi de foutre sa vie en l’air, aussi ouvertement, en l’échange d’une révélation ou pour avoir fichu un doigt dans l’œil de Big Brother.
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- Source et suite: http://www.ndf.fr/poing-de-vue/12-06-2013/le-panoptique-du-xxie-siecle
Add. jeudi 13 juin 2013. L'auteur des fuites sur le programme secret américain de surveillance électronique a accordé, mercredi (12 juin 2013, NdCR.), un entretien à un journal de Hong Kong. Il indique qu'il ne quittera pas la ville.Hong Kong.
Interviewé mercredi dans un endroit tenu secret, le jeune homme de 29 ans affirme ne pas vouloir quitter le territoire autonome du sud de la Chine. «Ceux qui pensent que j'ai commis une erreur en choisissant de me rendre à Hong Kong ne comprennent pas mes intentions: je ne suis pas ici pour fuir la justice, mais pour révéler des faits répréhensibles… Je ne suis ni un traître, ni un héros, je suis un Américain» clame-t-il. «Tremblant à chaque instant pour sa sécurité et celle de sa famille», il confie avoir eu maintes occasions de s'enfuir de Hong Kong, mais faire le choix d'y rester pour affronter le gouvernement américain. «Mon intention est de demander à la justice et à la population de Hong Kong de décider de mon destin, je n'ai aucune raison de douter de votre système» souligne t- il. Comme pour rallier les habitants de Hong Kong à sa cause, il continue en affirmant que la place financière est, elle aussi, victime du piratage informatique américain à outrance depuis des années…. «Nous piratons les systèmes centraux des réseaux -comme d'énormes routeurs internet, en général-qui nous donnent accès aux communications de centaines de milliers d'ordinateurs sans avoir à pirater chacun d'entre eux».
«Parmi les cibles de la NSA, des centaines sont visées depuis 2009 à Hong Kong ou en Chine», affirme Edward Snowden en s'appuyant sur des documents que le South China Morning Post a consultés, sans toutefois avoir pu vérifier leur authenticité. «Non seulement Washington le fait, mais il a tellement peur que cela se sache qu'il est prêt à utiliser tous les moyens pour empêcher ces informations d'être rendues publiques», poursuit Edward Snowden. Il affirme savoir, «selon une source fiable, que le gouvernement américain est en train d'exercer des pressions intimidantes auprès des autorités hongkongaises pour le faire extrader, conformément au traité qui lie les deux pays, et le faire taire au plus vite». Suite à la publication de cette nouvelle interview tonitruante, les autorités locales se refusent toujours à tout commentaire.
... En attendant, Hong Kong se passionne pour les tribulations du jeune fugitif américain, dignes d'un roman d'espionnage. Des centaines de militants hongkongais ont appelé à manifester samedi devant le consulat américain et le siège du gouvernement hongkongais pour empêcher son éventuelle extradition. Le club hongkongais des correspondants de presse estime, lui, que l'affaire est un test important sur la volonté de Hong Kong de faire respecter la liberté d'expression et de la presse sur son territoire.
- Prism: Snowden recruté pour espionner la NSA (journal) (25 juin 2013)