Décidément, entre les "Femen", les communistes et les nationalistes, l'Empire a de bien curieuses affinités !... Après Poutine, c'est au tour de Ianoukovitch, le président ukrainien, de faire les frais de l'impérialisme des "droits de l'homme". Un assemblage hétéroclite de communistes points levés, de nationalistes ukrainiens (bras tendus ?) et de "femen" en France demandent aujourd'hui sa démission. Une nouvelle "révolution orange" se lève-t-elle en Ukraine, c'est-à-dire une entreprise de déstabilisation politique pure et simple pilotée depuis Washington, parce que ce pays a refusé l'inféodation à l'Empire ?
Selon "La Voix de la Russie" qui couvre l'évènement, "les sentiments « oranges » submergent à nouveau l’Ukraine. Le but manifeste est de provoquer les élections législative et présidentielle anticipées."
On entend déjà des déclarations acrimonieuses des politiciens européens à l’endroit du président ukrainien mais ce n’est que le début d’une grande offensive contre Kiev, estime Andreï Souzdaltsev, doyen adjoint de la faculté d’économie et de politique mondiales du Haut collège d’économie :
Il s’agit des pressions manifestes parce qu’en réalité l’Occident n’a pas besoin d’Ukraine mais estime qu’à travers elle il peut contrôler la Russie. La trace russe existe bien dans cette histoire d’association entre l’Ukraine et l’Europe. On pense généralement que cela porterait un coup dur au prestige de la Russie et aux perspectives d’intégration eurasienne. C’est pour cette raison que les pressions sur Ianoukovitch ne feront que s’accroître.
L’opposition ukrainienne refuse de prendre en compte le fait que l’Ukraine n’intéresse l’UE que du point de vue de consommation. En effet, c’est un très grand marché qui permettra d’injecter du sang nouveau dans l’économie européenne en pleine stagnation. Dans ce contexte, les tentatives de l’Occident de faire porter à la Russie la responsabilité de l’échec du Sommet de Vilnious, relèvent d’une provocation pure et simple et il en va de même du soutien idéologique accordé à l’opposition ukrainienne qui aspire à monter en Ukraine une nouvelle révolution sous la bannière de la nébuleuse euro-intégration.
Ukraine : des milliers de pro-Européens défient le pouvoir à Kiev (Le Figaro)
Les partisans du rapprochement entre l'Ukraine et l'Union européenne ont manifesté à Kiev aujourd'hui, bravant l'interdiction des autorités de défiler sur la place de l'Indépendance. Selon Le Figaro, "[P]lus de 100.000 manifestants se sont dirigés en colonne vers le centre, brandissant drapeaux ukrainiens et européens et scandant des slogans hostiles au président Viktor Ianoukovitch".
Ce dernier a refusé de signer un accord d'association avec l'Union européenne, provoquant la stupeur de Bruxelles mais aussi de quelques Ukrainiens qui organisent depuis chaque jour des manifestations.
Devant la foule, le chef de file de l'opposition, (le boxeur NdCR.) Vitali Klitchko (dont le père était colonel de l'armée de l'air soviétique) a réclamé la démission du président. «Ils ont volé notre rêve. Si ce gouvernement ne veut pas accomplir la volonté du peuple, alors ce gouvernement n'a plus de raison d'être, de même que ce président! Il y aura un nouveau gouvernement et un nouveau chef de l'Etat», a-t-il affirmé.
L'opposant nationaliste Oleh Tyahniboh affirme lui que ses partisans occupent l'Hôtel de ville de Kiev.
La police tente de disperser les manifestants s'étant regroupé près du palais présidentiel à coup de gaz lacrymogènes. Des opposants ont utilisé un tracteur pour tenter de se frayer un passage au travers des barrages de sécurité protégeant les accès au palais. Au moins 5 policiers et 3 manifestants ont été blessés.
Action des Femen à Paris
Samedi matin (30 novembre 2013, NdCR.), les forces de police ont violemment dispersé un rassemblement d'un millier de personnes, place de l'Indépendance, à Kiev, symbole de la Révolution orange de 2004. De nombreux manifestants ont été blessés. En réaction, l'opposition ukrainienne a appelé à la grève générale, et demande le départ du président Ianoukovitch, ainsi que l'organisation de nouvelles élections présidentielles.
À Paris, le mouvement Femen, originaire d'Ukraine, a organisé une action devant l'ambassade du pays. Cinq militantes, dont la leader Inna Shevchenko, ont uriné sur une photo du président Ianoukovitch, le torse recouvert de l'inscription «Yanukovych piss off!» («Ianoukovitch, dégage!»). «Nous sommes venues pour dire à l'Europe que nous avons besoin d'aide», a expliqué Inna Shevchenko. Pour l'Ukraine, «ça n'est pas seulement un moment difficile, c'est un aussi un moment dangereux».
Après le dissident nationaliste russe Navalny, qualifié de "meilleur opposant à Poutine", et soutenu par l'Oligarchie, un autre militant "nationaliste" ukrainien, chef du parti nationaliste Svoboda (Liberté), le député de l'Ukraine Olyag Tiagnibok a annoncé aujourd'hui le début d'une grève nationale, en parlant sur la place de l'Indépendance. « Nous commençons une grève nationale », a-t-il dit. « A partir de ce moment, nous restons sur la place de l'Indépendance ».
Le chef du mouvement Troisième république ukrainienne, et ex-ministre de l'Intérieur Iouri Loutsenko, a déclaré que les manifestations massives dans le pays ont dégénéré en une révolution...