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12 décembre 2023 2 12 /12 /décembre /2023 01:00
Notre-Dame de Guadalupe, Patronne de l'Amérique Latine (1531)

En 1531, une "Dame du ciel" apparut à un Indien à Tepeyac, une colline située au nord-ouest de l'actuelle ville de Mexico. Elle s’est identifiée comme étant la "Je suis la parfaite et toujours Vierge Sainte Marie, Mère du Vrai Dieu, qui donne la vie et maintient son existence. Il a créé toutes choses. Il est en tous lieux. Il est le Seigneur du Ciel et de la Terre." Elle demanda la construction d'une église sur le site et soumit son souhait à l'évêque du lieu. Une image de la Vierge Marie fut gravée miraculeusement instantanément sur le tilma d'un indigène, un tissu de cactus de mauvaise qualité, qui aurait dû se dégrader en 20 ans mais qui ne montre aucun signe de pourriture 488 ans plus tard, et défie toujours la communauté scientifique sur son origine. L'image semble refléter dans ses yeux ce qui était devant la Vierge Marie en 1531. Les recherches scientifiques rendues possibles depuis cinquante ans environ, grâce aux progrès de nos techniques, obligent à reconnaître que l'on se trouve devant un phénomène totalement inexplicable.

 

La Vierge demande de faire construire une église où elle pourra manifester Dieu et Le donner aux hommes, écouter leurs pleurs, leur tristesse, les soigner et guérir toutes leurs peines. Son message d'amour et de compassion, ainsi que sa promesse universelle d'aide et de protection envers toute l'humanité, ainsi que l'histoire des apparitions, sont décrits dans "Nican Mopohua", un document du XVIe siècle rédigé en langue nahuatl réformé (aztèque). Voici l'histoire de Notre-Dame de Guadalupe.

 

Dans son livre « La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie (Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 237-247), le Père François Brune a proposé une traduction du « Nican Mopohua », le « livre qui raconte » (1), texte daté entre 1540 et 1560, d'après la traduction en espagnol du Père Mario Rojas Sanchez, considérée aujourd'hui comme la plus fidèle.

 

Le texte original contient certaines formes répétitives que l'on retrouve dans beaucoup de langues anciennes, y compris chez Homère (du genre « il prit la parole et dit »), ainsi que des changements fréquents de temps, le récit passant sans transition du passé au présent.

 

L'événement a lieu dix ans après la conquête de Mexico, alors que désormais les flèches et les boucliers étaient déposés et que partout régnait la paix entre les peuples, alors que la foi croissait, avec la connaissance de Celui pour lequel nous vivons : le vrai Dieu.

 

Très tôt, samedi matin, 9 décembre 1531, un pieux indien du nom de Juan Diego, habitant de Cuauhtitlan, membre du peuple de Chichimeca, baptisé à 50 ans par un des premiers missionnaires franciscains, le P. Pierre da Gand, et relevant en tout pour les choses de Dieu, de Tlatelolco, se rendait de son village à Mexico pour y satisfaire sa dévotion, s'instruire des Pères Franciscains dans sa nouvelle foi, en quête de Dieu et de ses commandements.

On savait peu de choses de Juan Diego avant sa conversion, jusqu'à ce que lors de sa canonisation en 2002, une étude anthropologique fût entreprise à la demande de la conférence des évêques catholiques du Mexique par Asunción García, anthropologue espagnol qui a pris en compte les archives disponibles. Selon cette étude anthropologique, il faudra revoir l'idée que Juan Diego ait été un Indien d'origine pauvre. Les traditions orales laissent penser au contraire qu'il s´agissait d´un noble (2), né d'une union royale entre Netzahualpilli, empereur d'Acolhuacan-Texcoco et la princesse Azcaxochitli. D'après la date exacte de sa naissance, les prêtres auraient reconnu en lui le futur prêtre de Tontantzin, la grande déesse Mère des dieux et de Quetzalcoatl, le dieu serpent. [...] Il avait été élevé par son oncle maternel, Axoquetzin, seigneur de diverses cités, et qu'il avait donc reçu une éducation princière. Il avait eu frère jumeau, destiné à devenir prêtre de Tlacanteculli, déeesse de la pluie. On avait la liste des personnalités indiennes et espagnoles qui avaient présidé à la cérémonie très solennelle de son baptême. [...] Il avait alors renoncé à l'une de ses deux épouses, dont on nous donnait les noms ainsi que ceux des enfants qu'elles lui avaient donnés. Il avait [...], avec un autre de ses frères, combattu comme capitaine aux côtés de Cortès, lors de la prise de Mexico. (3)

"Les recherches sur la vie de Juan Diego, [...] avaient considérablement progressé. On avait pu établir une généalogie. Il n'était pas du tout un pauvre paysan, mais le fils d'un empereur; avait été lui-même prêtre de Tonantzin, la Mère des Dieux et prêtre de Quetzalcoatl. [...] Cette généalogie princière était aujourd'hui remise en cause, [...] partiellement, mais [...] de toute façon, il ne s'agissait certainement pas d'un pauvre, mais d'un homme assez fortuné, possédant plusieurs bâtiments, des exploitations agricoles et des ateliers de tissage et de poteries, comportant un personnel assez important. [...] Une ascendance princière n'était pas, par ailleurs, formellement exclue." (4)   

Juan Diego est un homme religieux et dévoué, aimant le silence et s'infligeant des pénitences fréquentes. (5) Ce samedi qui constitue pour lui et les Franciscains un jour très important, car il est dédié plus particulièrement à la Vierge Marie, comme il passait au pied du Tepeyac, la plus haute des collines qui entourent la ville, l'aube pointait déjà. (6)

Notre-Dame de Guadalupe, église d'Irapuato, Mexique.

 

Il entendit chanter comme des chants d'oiseaux merveilleux et nombreux. Quand ils se turent, la colline sembla leur faire écho, résonnant de chants doux et délicieux. (7)

Juan Diego s'arrêta et il entendit qu'on l'appelait du sommet de la colline. La voix disait : « Juanito, Juan Dieguito ».

Alors, irrésistiblement attiré vers le sommet de la colline, il en fit l'ascension, dans une lumière resplendissante bordée d'un iris aux plus vives couleurs. Toute la nature autour participe de cet enchantement. 

Il ne sentait dans son cœur aucun trouble, aucune gêne ; bien au contraire, il se sentait joyeux et tout à fait heureux.

Puis il aperçut une Dame incomparablement belle, souriante et radieuse de bonté. Il admira combien sa parfaite grandeur dépassait toute mesure : ses vêtements brillaient comme le soleil au point de rayonner tout autour, et la pierre, le rocher sur lequel elle se tenait lançait des rayons. Sa splendeur était comme de pierres précieuses, comme un bracelet, le plus beau qui soit ; la terre étincelait avec les splendeurs de l'arc-en-ciel à travers la brume ; et les arbustes, les cactus et les autres petites herbes que l'on trouve généralement là semblaient des émeraudes, leur feuillage comme des turquoises et leurs tiges, leurs épines, leurs piquants luisaient comme de l'or. 

En sa présence, Juan Diego, tout ému, se sent aimé et se prosterne; il écoute son désir, ses paroles.

 

«Juan, Mon fils bien-aimé, dit l'Apparition, où vas-tu?

 

— Ma Dame, ma Reine, ma petite fille, je vais à ta maisonnette de Mexico Tlatilolco pour apprendre les choses de Dieu que nous donnent, que nous enseignent ceux qui sont les images de Notre Seigneur, nos prêtres.

 

— Ta dévotion m'est agréable, reprit l'Inconnue; Sache et tiens pour certain, mon fils le plus petit, que je suis la parfaite et toujours Vierge Sainte Marie, Mère de Dieu très vrai, par qui tout vit, Créateur des hommes, Maître qui est auprès de toutes choses (8), Seigneur du Ciel et Seigneur de la Terre.

Je veux et désire ardemment qu'on me construise ici mon petit temple sacré. (9)

Là, je le montrerai, je L'exalterai, je Le manifesterai, je Le donnerai aux hommes par tout mon amour personnel, mon regard compatissant, mon aide et mon salut. (10)

Car je suis vraiment votre Mère compatissante, la tienne et celle de vous tous qui êtes un en cette terre (11), et de toutes les autres souches d'hommes de toutes sortes qui m'aiment, m'appellent, me cherchent et se confient à moi, car là j'écouterai leurs pleurs, leur tristesse, pour les soigner, guérir toutes leurs peines, leurs misères, leurs souffrances.

Et pour que se réalise le souhait de mon regard compatissant et miséricordieux, va au palais de l'évêque de Mexico.

Tu lui diras que c'est moi qui t'envoie pour que tu lui révèles combien je désire qu'il me procure ici une maison, qu'il m'érige dans la plaine un temple ; tu lui raconteras tout ce que tu as vu et admiré et ce que tu as entendu. »

 

Et aussitôt, il se prosterna devant Elle et lui dit :

 

— « Ma Dame, ma petite fille, oui, je vais pour réaliser ta vénérable volonté, ton vénérable désir ; pour le moment, je te quitte, moi, ton pauvre Indien. »

 

Juan Diego se hâte de transmettre le message, mais le prélat le prend pour un illuminé et le congédie. Diego retourne au Tepeyac, y retrouve la Vierge qui le renvoie une seconde fois auprès de l'évêque. Cette fois, on lui ménage meilleur accueil, mais l'ecclésiastique exige quelque témoignage certain de la volonté du ciel.

 

Le dix décembre, Juan Diego revoit la Vierge qui promet le signe demandé pour le lendemain, mais Diego passe toute cette journée là auprès de son oncle gravement malade. Le douze décembre, pressé de trouver un prêtre à Mexico pour administrer les derniers sacrements au moribond, Diego passe rapidement devant la colline, mais au détour de la route, il se trouve subitement en présence de l'Apparition.

— «Ton oncle est guéri, dit la Très Sainte Vierge, va au haut de la colline cueillir des roses que tu donneras à l'évêque de Mexico.»

 

 

Ce n'était point la saison des fleurs, le gel redoublait et jamais la roche nue du Tepeyac n'avait produit de roses. L'humble paysan obéit néanmoins sans hésiter et trouva un merveilleux parterre de roses fraîches au sommet du monticule. Il en cueillit une brassée, et les tenant cachées sous son manteau, il s'achemina vers l'évêché.

 

Lorsque Juan Diego fut introduit devant le prélat, deux miracles au lieu d'un frappèrent les yeux de l'évêque stupéfait: la gerbe de roses vermeilles et l'image de l'Apparition peinte à l'insu de Diego sur l'envers de son paletot.

Aussitôt que leurs yeux rencontrèrent l'image bénie de la Sainte Vierge, tous les témoins du prodige tombèrent à genoux, muets de joie, sans pouvoir faire autre chose que d'admirer la beauté surhumaine de leur Mère du ciel. Se relevant, l'évêque enlève le manteau des épaules du pieux Mexicain et l'expose dans sa chapelle en attendant d'élever un sanctuaire qui puisse renfermer cette relique sacrée.

Tous les habitants la ville se rassemblèrent à l'évêché pour honorer l'image miraculeuse que Marie elle-même venait de léguer si gracieusement à ses enfants de la terre.

 

Le jour suivant, treize décembre, l'évêque de Mexico se rendit sur la colline de l'Apparition suivi d'un grand concours de peuple. Il voulait voir l'endroit exact où la Très Sainte Vierge s'était montrée à son fils privilégié, Juan Diego. Ce dernier ne crut pas pouvoir le déterminer avec précision. Marie vint le tirer d'embarras par un nouveau miracle: une source jaillit soudainement, désignant le lieu précis de l'Apparition. Depuis, cette source n'a cessé de couler et d'opérer des guérisons miraculeuses.

 

La Reine du Ciel se montra une cinquième fois à son humble serviteur et lui révéla le titre sous lequel elle désirait être invoquée.

— « On m'appellera, dit-elle: Notre-Dame de Guadalupe ». Le mot, venu d'Espagne, mais d'origine arabe, signifie Fleuve de Lumière. Guad en arabe ou guadal, tout comme oued, veut dire rivière, fleuve, cours d'eau (d'où les noms de nombreuses rivières en Espagne comme Guadalquivir). (12) 

En aztèque, le mot signifie "celle qui écrase le serpent". "Il se peut [..] que la mère de Dieu ait utilisé véritablement des termes nahualt, mais assez proches des sons espagnols de Gadalupe, pour que les Espagnols aient assimilé immédiatement le  nom. [...] La Vierge se serait présenté sous le nom nahuatl de 'coatlaxopeuh'. [...] Il ne fallait donc pas forcer beaucoup les rapprochements phonétiques. [...] Coa veut dire 'serpent', tla a la valeur d'un article et xopeuh est le verbe qui signifie 'écraser, piétiner'. La Vierge du Mexique se serait donc présentée sous le nom de 'celle qui écrase le serpent'," explique le P. François Brune. (13)

 

L'ouvrage composé par un collectif d'historiens sous la direction de Jean Sévillia, "L'Eglise en procès", précise que "toute une série de signes parlent aux Aztèques, car la dame apparue sur la colline de Tepeyac a des points communs avec la déesse Tonantzin. Pourtant c'est bien Marie qui se présente comme l''Immaculée Conception, la Mère du Vrai Dieu.' Cette belle métisse est enceinte, elle porte la ceinture des femmes aztèque. Des décorations sur sa robe, ainsi que des étoiles, des reflets dans ses yeux interrogent encore les savants." (14)

La permanence de ce tissu de cactus, intact jusqu'à nos jours, est le plus grands des mystères.

C'est une Vierge qui rappelle aux Espagnols Guadalupe, le sanctuaire d'Estrémadure en Espagne, où selon la légende, une statue qui aurait été sculptée par Saint Luc, aurait été transportée, de Constantinople au 4ème siècle, à Rome et Séville au VIe s., puis à Guadalupe en Estrémadure. Christophe Colomb vénérait la "Virgen de Guadalupe" et vint la remercier pour son aide lors de la découverte du "Nouveau monde".

C'est la Vierge de l'Apocalypse (chap.12) qui combat le Dragon des derniers temps.

[...] La Vierge de Guadalupe annonce la naissance d'un nouveau peuple dans un monde nouveau.

— «No estoy aqui yo que soy tu madre ?» ('Ne suis-je pas ici moi qui suis ta mère') demande-t-elle à Juan Diego.

 

Les conflits ne manqueront pas entre le clergé régulier et séculier, l'Église espagnole et l'Église créole. La formation et l'émergence d'une Église et de son clergé autochtone prendront un siècle. (15)

 

"On pourrait croire d'après le déroulement de cette histoire extraordinaire que l'attitude de l'évêque Zumarraga aurait imposé définitivement, et dans l'allégresse, le nouveau culte de Notre-Dame de Guadalupe. En réalité, [...] [l]es réactions furent très vite négatives. [...] 

 

[Q]ue la Sainte Vierge ait eu l'idée d'apparaître à un indigène à peine catéchisé était pour les missionnaires totalement invraisemblable. [...] Ils étaient venus jusqu'au Mexique pour apporter la vraie religion, le vrai Dieu. C'était à eux d'instruire le peuple. Et voilà que la Mère de Dieu aurait court-circuité leur autorité pour s'adresser directement à un indigène ?

[...] L'évêque avait dû se laisser abuser par quelque tour de sorcellerie indigène, [...] et sous l'apparence du nouveau culte, il s'agissait bien plutôt d'un retour souterrain au paganisme.

 

En effet, jusqu'à l'arrivée des Espagnols, un culte païen était célébré sur cette même colline, celui de la déesse Cihuacoatl que tout le monde appelle 'Tonantzin', signifiant 'Notre Mère'. 

[...] Il faut bien reconnaître que, là, les sceptiques avaient une raison très sérieuse de douter de la réalité des faits.

Près des montagnes, il y avait trois ou quatre endroits où se déroulaient habituellement des sacrifices solennels pour lesquels on venait de très loin. L'un d'eux se trouve ici à Mexico, où se dresse la petite colline du nom de Tepeacac et que les Espagnols appellent Tepeaquilla. Elle s'appelle maintenant Notre-Dame de Guadalupe; à cet endroit il y avait un temple dédié à la mère des dieux qu'ils appelaient Tonantzin; [...] [I]ls (y) faisaient de nombreux sacrifices en l'honneur de cette déesse. 

 

"La forme de sacrifice la plus constante, celle qui se déroulait précisément au Grand temple de Mexico, était ce que certains appellent [...] la 'cardiectomie', l'arrachement du coeur. [...] Le sacrificateur tendait alors le coeur vers le soleil. [...] La victime était aussitôt dépecée, tête, bras et jambes coupés, le tout jeté sur les marches et roulant jusqu'au bas de l'escalier. Les morceaux étaient alors partagés en fonction des rangs sociaux des spectateurs pour être mangés!" (16) Le film Apocalypto (2006) de Mel Gibson représente cette terrible scène. Avant l'arrivée des Espagnols, cette folie meurtrière avait tendance à s'aggraver. Certains spécialistes de la démographie du Mexique avancent des chiffres de victimes effarant, jusqu'à peut-être 250.000 par an. (17)

 

"On comprend mieux, par comparaison avec cette religion de terreur, tout ce que la Vierge de Guadalupe pouvait apporter d'amour et de douceur.

"[...] Voilà qui explique pourquoi la conquête fut relativement si facile. Tous les peuples soumis accueillirent les Espagnols en libérateurs, et de même furent-ils rapidement séduits par la prédication des missionnaires" franciscains, qui tout en affirmant que leurs dieux n'étaient que des "démons" ont eux-mêmes cherché à relever les aspects les plus nobles de leur religion." (18) Les Franciscains séparaient le bon grain de l'ivraie, appliquant ce conseil du Christ, qu'alors qu'un ennemi avait semé de l'ivraie dans le champ de blé, de ne pas enlever l'ivraie tant que la moisson n'était pas prête, sinon on risquait d'arracher également le bon grain. (Mt 13,29)

Les divinités païennes indigènes d'Amérique du sud avaient une double facette, une positive, une négative. Ainsi, les déesses de la fertilité (Tonantzin, Pachamama ou "Terre Mère") avaient une personnalité ambiguë, à la fois généreuse et fertile, mais aussi vindicative lorsqu’elle ne recevait pas leur dû, comme l’explique dans un article de La Croix, l’anthropologue Céline Geffroy Komadina, qui rappelle que « la relation qui s’établit entre elle et les hommes se trouve dans un équilibre si précaire que des manquements au protocole peuvent entraîner des représailles de cette divinité ». Aujourd'hui, si en Occident, la "Pachamama" est popularisée par le développement du chamanisme dans les mouvements de développement personnel et par toute une littérature new age amalgamant à l’excès les cultes de différents panthéons, amérindiens ou grecs (Gaïa) par exemple (le best-seller du développement personnel dans les années 1990, Les Quatre Accords toltèques, en est un exemple), dans les Andes, dans le même temps, le culte de "Pachamama" est devenu l’une des références principales des mouvements indigènes, indissociable du combat de défense de la terre, des langues et des cultures. L’opposition historique à des intérêts industriels, souvent américains, explique qu’elle soit également devenue une référence de l’écologie politique. En témoigne la Déclaration universelle des droits de la Terre-Mère, formulée en 2010 par les peuples amérindiens lors de la Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique. Le culte rendu aujourd’hui à la Pachamama comprend ainsi une part de « réinvention de la tradition », mais traduit néanmoins pour de nombreux Amérindiens un rapport sincère à la terre. (Source : La Croix, L’étonnant regain de popularité de la Pachamama, divinité inca, Mikael Corre, le 19/11/2019 à 15:01 )

 

"Que l'Eglise, finalement ait 'baptisé' la Madone indienne est une preuve non seulement de courage mais de profonde humanité et d'amour de la vérité." (19)

Les chants aztèques célébraient l'amour et l'amitié. Les chants et les fleurs symbolisaient du bonheur de Dieu. "Les Indiens comprenaient que la Mère de Dieu, la nouvelle Tonantzin, loin de leur réclamer de nouveaux sacrifices, venait leur apporter le bonheur même de Dieu. C'est l'aspiration profonde de tout un peuple depuis des siècles qu'elle venait combler. Un accomplissement et une transfiguration de toutes les anciens croyances. (20)

Conformément à la demande de la Mère de Dieu, on éleva une grandiose basilique sur la colline du Tepeyac. Partout où les frères franciscains s'installaient, ils construisaient une église, une école et un hôpital. C'était l'amour des pauvres, des plus démunis, des plus faibles qu'ils apportaient dans ce monde où seul comptait la force. Les habitants les appelaient les pauvres de Dieu et préparaient pour les accueillir des voûtes de verdure tandis que le sol était tapissé de fleurs tropicales. Aussitôt, comme partout ailleurs, les frères faisaient jeter à l'eau ou brûler les statues des idoles, avec tous leurs ornements en or. Aux franciscains allaient bientôt se joindre des dominicains et des augustins. (21) Les Franciscains arrivèrent à Hispaniola (Saint-Domingue) dès la fin du XVe siècle. Les Dominicains y envoyèrent une mission de quatre religieux en 1510. En 1526, un contingent de frères mineurs dit des "Douze Apôtres" toucha le Mexique en mai 1524, et en juin 1526, une autre mission de dominicains, eux aussi au nombre de douze, arriva à Tenochtilan-Mexico. La décision de doter cette région d'un évêque ne fut prise que l'année suivante, et l'érection du diocèse devint effective en 1530. (22)

"Les religieux furent aussi les premiers, et longtemps les seuls à s'intéresser au passé indigène, à son histoire, à l'organisation et à la rationalité de son fonctionnement, au monde de ses croyances. [...] [I]l n'est que de voir l'intérêt témoigné aujourd'hui pour leur oeuvre par les linguistes, les anthropologues et les ethno-historiens pour en saisir tout l'intérêt et surtout la nouveauté dans l'histoire de la pensée européenne." (23)

 

Tout au cours des âges, d'innombrables et éclatants miracles témoignèrent de l'inépuisable bonté de Notre-Dame de Guadalupe. 

Une liste incroyable de miracles, de remèdes et d'interventions lui est attribuée. Chaque année, on estime que 10 millions de personnes visitent sa basilique, faisant de sa ville de Mexico le sanctuaire marial le plus populaire au monde et l’église catholique la plus visitée au monde après le Vatican. (24)

 

La Vierge de Guadalupe, Colline de Tepeyac, Mexico

 

Notre-Dame de Guadalupe, Patronne de l'Amérique Latine (1531)

Un très beau montage video réalisé par FFSP Bordeaux présente les miracles de Notre-Dame de Guadalupe. Miracles que les scientifiques, malgré toute la puissance de la science au XXIe siècle, n'expliquent pas.

 


 

Extraits :

 

"Comme signe miraculeux, alors que nous sommes en hiver, la Vierge Marie fait pousser des roses de Castille sur la colline et lui demande de les cueillir.

— «Toutes ces fleurs seront le signe que tu porteras à l'évêque..., lui dit-elle !». Juan conserva les roses dans son tilma (sorte de poncho), puis alla voir l'évêque.

 

"Lorsqu'ils déplia son tilma devant l'évêque, les fleurs tombèrent par terre... et l'image miraculeuse de la Vierge apparut sur le tissu. 

 

"Tous tombent à genoux pour contempler cette image venant du Ciel.

 

"Juan revoit son oncle, maintenant guéri. Celui-ci lui annonce avoir vu la même Dame au moment de sa guérison. La Vierge lui demande alors d'être appelée 'La Parfaite Vierge, Sainte Marie de Guadalupe.'

 

"En Espagne, le sanctuaire de Guadalupe était l'un des plus vieux du monde catholique; c'était un lieu de pèlerinage très populaire durant les années de conquête. Mais l'origine du nom 'Guadalupe' a toujours été matière à controverse. Il y a néanmoins une croyance qui veut que ce nom fut retenu en raison de la traduction des paroles de la Vierge à l'oncle de Juan Diego... du nahualt (langage employé au Mexique) à l'espagnol. La croyance veut que la Vierge employa le mot aztèque nahualt 'coatlaxopeuh' qui se prononce : 'quatlasupe'... et dont le son ressemble étrangement au mot espagnol 'Guadalupe'. 'Coa' veut dire serpent, 'tla' étant une syllabe accrochée à coa et voulant dire 'le'... alors que 'xopeuh' veut dire écraser ou piétiner. Notre-Dame a voulu se nommer 'celle qui écrase le serpent'.

 

"Grâce à l'image sainte de la Vierge, les pèlerins affluent rapidement à Tepeyac. De 1531 à 1541, neuf millions d'Indiens se convertissent à la foi catholique! Le visage de Notre Dame de Guadalupe est un mélange des races indienne et espagnole. La ceinture à double pan et la large robe désignent une femme enceinte. La robe est rose ornée de motifs indigènes et d'une cape bleue étoilée d'où sortent des rayons de lumière.

"Les éléments de cette image ont de nombreuses autres significations !

"L'image mesure 1,43 m depuis la tête jusqu'aux pieds. Toutes les proportions du corps humain y sont conservées à la perfection. Le visage est parfaitement ovale; les traits des yeux, du nez et de la bouche sont parfaits. On reconnait la Vierge de l'Apocalypse : "Elle reçut les deux ailes du grand aigle pour s'envoler au désert" (Ap 12,1-14)

 

"Malgré une étoffe de qualité inférieure, l'humidité de la région, et la vénération directe du public durant 116 ans sans aucune protection..., la conservation des couleurs est la même depuis près de 500 ans.

"Un orfèvre chargé de nettoyer le cadre de l'image en 1791, laisse tomber... une goutte d'acide citrique sur l'image. Cet acide corrode le cuivre et l'acier. Mais l'image n'a pas été transpercée et les traces de la réaction chimique s'effacent peu à peu depuis ce temps...

"En 1921, durant les persécutions, on fait exploser une bombe dans la basilique pour se débarrasser de l'image. L'explosion détruisit le marbre de l'autel, mais la vitre protégeant l'image ne fut même pas fêlée.

 

Notre-Dame de Guadalupe : le tilma en fibres de cactus est intact après 500 ans. Pigments colorés du tilma inconnus.

 

Les informations sensationnelles annonçant que l'image n'adhérerait pas à la toile, mais flotterait devant elle à quelques centièmes de millimètres de distance; le médecin qui aurait posé son stéthoscope sur le ventre de la Vierge dans cette image et constaté un battement correspondant à celui du coeur d'un bébé prêt de naître; la température du tissu qui serait celle d'un corps humain vivant, sont des fausses informations selon le Père François Brune qui rapporte que lors de son voyage à Mexico, "aucun des chercheurs" qu'il a rencontrés "n'a confirmé ces 'découvertes'. Ils [...] ont au contraire mis nettement en garde contre ces amateurs de sensations." (25)

 

Les conditions d'impression de l'image sur le tissu sont absolument incompréhensibles. La toile ne comporte aucun apprêt, de colle à poisson ou de poudre de craie comme il est d'usage pour toute peinture. 

Il est impossible qu'elle ait été peinte : les couleurs utilisées ne sont ni d'origine minérale, ni végétale, ni animale. Il n'y a aucune trace de pinceau. Deux fibres colorées prises dans l'image ont été analysées en 1936 par un prix Nobel de Chimie. Sa conclusion est formelle : il n'y a pas de colorants d'origine minérale, végétale ou animale. (26)

Le poncho en fibre de cactus aurait dû tomber en poussières en moins de 20 ans. Or, il est toujours en parfait état depuis bientôt 500 ans ! Avec le temps, l'humidité s'évapore et la peinture commence à se craqueler.

 

"Plus on s'éloigne de l'image, plus les détails sont clairs et plus elle paraît grande. Par exemple, les étoiles de la robe se voient à peine lorsqu'on regarde l'image de près; de loin, elles sont éblouissantes.

 

"Même si les paupières de la Vierge sont baissées, ses yeux ne sont pas complètement fermés.

"De nombreuses observations scientifiques au cours du XXe siècle nous ont permis de découvrir le reflet de... personnages dans les yeux de la Vierge sur le Tilma. En agrandissant deux mille fois les yeux, on aperçoit treize personnes très distinctement. Ces images représentent l'hypothèse selon laquelle la Vierge Marie aurait été corporellement présente dans la pièce, mais invisible aux yeux des hommes. Dans ses yeux se reflètent tous les assistants à la scène qui sont dans son champ de vision. Les reflets donnent une impression de profondeur qui était totalement impossible à peindre en 1531 !!! Nul peintre n'aurait pu respecter les lois d'optique à la perfection. De plus, ces lois ne furent découvertes que trois siècles plus tard.

 

"Lorsqu'on envoie un rayon lumineux de différentes façons dans l'un des yeux, celui-ci reflète la lumière exactement comme le ferait un oeil physique... comme si l'oeil imprimé était matériel !!!

 

Des recherches ont abouti à des constatations fantastiques. Les planétariums actuels reconstituent le ciel tel qu'il était en n'importe quel point du globe et à n'importe quelle époque. "Il y a quelques années, l'astronome Armando Garcia a calculé la carte du ciel du solstice d'hiver de cette année-là du 12 décembre 1531, à 10h40, heure de Mexico. Puis, il a projeté cette carte sur la manteau bleu de la Vierge Marie. Les résultats sont miraculeux. Toutes les principales étoiles des constellations se superposent avec celles de son manteau. Voici la carte du ciel superposée sur l'image entière de la Vierge. La constellation brillante aux pieds de la Vierge est Orion (planétarium Spitz Junior, construit par Armonic Reed Corporation, observatoire Laplace de Mexico) :

 

Notre-Dame de Guadalupe : carte du ciel le 12 décembre 1531 à 10h40.

 

Quantité d'autres observations durent faites par les astronomes. Ils utilisèrent aussi le planisphère Bravo et celui d'Accu Star et un autre réalisé par la marine des États-unis.

D'après le récit du Nican Mopohu, c'est à peu près à ce moment-là que Juan Diego a développé son manteau devant l'évêque Zumarraga, en laissant rouler à terre toutes les fleurs.

L'astronome Daniel Flores Guttierrez, astronome UNAM, a expliqué pour une émission KTO (un peu plus loin ci-dessous) que les étoiles sur le manteau de la Vierge représentent exactement la voûte céleste au jour du miracle, mais vu de l'espace et non de la terre, le 12 décembre 1531.

Une émission KTO présente l'ensemble des connaissances actuelles sur la Vierge du Mexique, la Vierge de Guadalupe :

Sur la tête de la Mère de Dieu apparaît la Couronne Boréale; sur sa poitrine, à la hauteur de ses mains jointes, le signe de la Vierge; sur son ventre, légèrement arrondi par une grossesse proche de son terme, le signe du Lion, dont l'étoile principale s'appelle Regulus, c'est-à-dire "le petit roi"; à la hauteur des genoux le signe des Gémeaux et, sous les pieds et l'ange soutenant la lune, le géant Orion. Nous avons donc deux symboles exprimant la même idée de la naissance du maître du monde. 

Sur le côté gauche de la cape (à droite pour nous observateurs), on voit les constellations du sud, quatre étoiles qui font partie de la constellation du Verseau (les constellations du Nord figurent sur le côté droit de son manteau, à gauche pour nous); les étoiles à l'Est se trouvent sur le haut de l'Image et celles à l'Ouest sur la partie inférieure.

Au-dessous, on observe la constellation de la Balance et à la droite une des étoiles du Scorpion. À hauteur du bras on remarque deux étoiles de la constellation du Loup, et à l'extrême celle de l'Hydre. Vers le bas on observe le carré légèrement incliné du Sagittaire. Et on observe parfaitement la Croix du Sud. Dans la partie inférieure, solitaire, resplendit Sirius. Du côté droit de la cape, on note la présence des constellations du Nord. Sur l'épaule de Marie, on peut voir un fragment de la constellation du Bouvier. En suivant vers le bas, on voit parfaitement la constellation de la Grande Ourse et l'entourant à droite la constellation de la Chevelure de Bérénice, et en dessous celle du Lièvre. À gauche, Thuban, qui est l'étoile la plus brillante de la constellation du Dragon. En-dessous deux autres étoiles faisant partie de la Grande Ourse, et un peu plus bas trois étoiles de la constellation du Taureau.

 

Le nombre d'or. Les grands artistes construisent leurs oeuvres selon des lignes géométriques qui échappent au regard mais qui sont sous-jacentes à la composition, mettant en valeur tel ou tel détail particulièrement signifiant. On retrouve ce nombre dans l'organisation de la matière, la disposition des atomes dans les divers composés chimiques, dans la forme des cristaux de différents minéraux. Ce nombre d'or, inscrit au coeur de toute harmonie est lui aussi miraculeusement inscrit dans les dimensions de l'Image, avec une partie manquante au haut de la toile. 

 

Juan Diego vécut en ermite dans une hutte près de la chapelle où l'image miraculeuse fut placée. Les documents de l'époque montrent qu'une de ses fonctions fut de raconter inlassablement les apparitions à tous les pèlerins qui venaient sur sa colline.

Il mourut, à 74 ans, un 9 décembre. Exactement 17 ans après la première apparition. L'évêque de Mexico meurt à 73 ans, le 12 décembre de la même année. Exactement 17 ans après le miracle des roses et de l'apparition de l'image.

 

Les apparitions de Notre-Dame de Guadalupe ont joué un rôle capital dans la formation du Mexique. Le rôle de la Guadalupe pendant la lutte pour l'indépendance en est une illustration éclatante. Son rôle est certainement appelé encore à se développer en un siècle d'incroyance et de sécularisme. Aujourd'hui, cette image miraculeuse est appelée à jouer un rôle véritablement universel.

 

En janvier 1737, une épidémie de peste désolait la ville de Mexico. Les autorités religieuses et civiles eurent l'idée de demander l'aide de la Vierge de Guadalupe. Le clergé refusa d'abord de s'adresser à Notre-Dame de Guadalupe; il cherchait plutôt à acclimater parmi les Indiens le culte des Vierges espagnoles auxquelles il était habitué. Cependant, les Indiens, eux, se sentaient davantage attirés par la Vierge de Guadalupe. Au cours du XVIIe et du XVIIIe siècle, son culte s'était tellement développé parmi les Indiens et les métis qu'il était devenu, de fait, la manifestation religieuse la plus importante du Mexique.  Mais pour les autorités civiles, c'était un peu comme détrôner leur propre Vierge pour introniser à sa place celle des Indiens (rebeca Lopez Mora, Guadalupe de mexico, el fin de una epidemia y el inicio de un reinado, Historica, Coleccion V.) Beaucoup fuyaient la capitale et allaient s'établir sur les hauteurs de la Guadalupe. Leurs maisons étaient bientôt si nombreuses qu'elles réunissaient les deux agglomérations. Or, parmi ses habitants, on ne déplorait aucun décès dû à l'épidémie, ce qui démontrait le pouvoir de protection de l'image miraculeuse. [...] Des neuvaines étaient célébrées et l'image miraculeuse allait de paroisse en paroisse.

Le chapitre de la cathédrale entreprit alors les démarches pour que la Vierge de Guadalupe soit reconnue comme Patronne principale de la ville de Mexico. Un édit royal autorisa cette  reconnaissance le 27 avril 1737, soit 206 ans après l'apparition. Peu à peu, les autres cités du Mexique adoptèrent aussi la Vierge de Guadalupe comme Patronne et protectrice (1746). (27)

 

Benoît XIV proclame Notre-Dame de Guadalupe Patronne du Mexique le 25 avril 1754, en citant à son sujet le Psaume 147,20 : "Il (Dieu) n'en a fait autant pour aucune nation"; phrase aujourd'hui célèbre dans tout le Mexique.

En 1810, durant la guerre du Mexique pour l'Indépendance contre l'Espagne, son image précéda les Insurgés dans la bataille. (Niceto de ZAMACOIS, Historia de Mexico, Barcelona-Mexico, 1878-1882, VI, 253, cité in Eric R. WOLF, The Virgin of Guadalupe : A Mexican national symbol, p. 64 ). La bannière de la Guadalupe mène les insurgés ; et leur cause est appelée "sa loi." (Luis GONZALEZ y GONZALEZ, El Optimismo nacionalista como factor en la independancia de Mexico, Estudios de historiografia americana, Mexico 1948, p. 194, cité in Eric R. WOLF, The Virgin of Guadalupe : A Mexican national symbol, p. 68 ). Le Père Miguel Hidalgo y Costilla rejoignit les premiers groupes révolutionnaires en s'emparant de l'image de la Guadalupe pour en faire la bannière des Insurgés. "L'intuition de Hidalgo", écrit l'historien D. Luis Castillo Ledon, "d'adopter la Vierge de Guadalupe comme drapeau de l'armée libératrice, était, sans aucun doute, une grande pensée politique. Comme le mouvement qu'il venait de lancer devait s'appuyer sur les masses indigènes et métisses, il comprit que la seule idée de liberté était un peu abstraite pour entraîner les foules. Il fallait l'unir à la religion et adopter un symbole qui représentât, à la fois, les croyances de la multitude et le sentiment national." (28) Détail révélateur : à la fin de la guerre, le traité de paix fut appelé très officiellement "Traité de Guadalupe-Hidalgo".

 

En 1828, le Congrès de Mexico déclarait le 12 décembre, fête nationale.

Le 2 février 1848, c'est à la sacristie de la basilique de la Guadalupe que fut signé le traité de paix mettant fin à la guerre avec les États-Unis, et le traité porte aussi le nom de "traité de Guadalupe".

Emiliano Zapata et ses rebelles agrariens combattirent sous son emblème dans la Grande Révolution de 1910 (Antonio POMPA y POMPA, Album del IV centenario guadalupano, Mexico, 1938, p. 173, cité in Eric R. WOLF, The Virgin of Guadalupe : A Mexican national symbol, p. 64.

 

Le 4 août 1910, la Vierge de Guadalupe est proclamée Patronne de toute l'Amérique latine par Pie X. Pie XI renouvela cette proclamation.

 

En 1926, le pouvoir mexicain, alors aux mains d’un parti à la fois nationaliste, agrarien, socialiste et anticlérical, mit en œuvre, dans un pays dont l’immense majorité de la population est catholique, une législation s’attaquant à l’Église (nationalisation des lieux de culte et des biens ecclésiastiques, laïcisation forcée des écoles, interdiction du droit de vote et du droit d’être élu pour les membres du clergé, prohibition de l’habit ecclésiastique, expulsion des congrégations enseignantes, interdiction des organisations professionnelles catholiques, obligation pour les prêtres d’aller pointer dans les commissariats…) L’épiscopat se résout à suspendre le culte, sur tout le territoire mexicain, jusqu’à l’abrogation des lois antireligieuses. Mais les paysans, privés de messe et de curé, ne l’entendirent pas ainsi. Ils prirent les armes, quand ils en avaient, ou s’emparèrent de celles de l’armée gouvernementale. L’insurrection finira par toucher la moitié du pays, 50.000 hommes composèrent l’armée des Cristeros, sous le commandement du général Enrique Gorostieta Velarde et de prêtres. L’affrontement dura trois ans dans sa phase aiguë, mais se poursuivit de façon sporadique au cours des années 1930, laissant un bilan final de 250.000 victimes dans les deux camps. C’est une guerre qui, comme tous les conflits, possède ses coulisses géopolitiques et diplomatiques, de Washington – où les États-Unis veillent à la sécurité de leurs concessions pétrolières au Mexique – à Rome – où le pape souffre pour ses fidèles Cristeros mais, à la poursuite des combats, préfère un compromis permettant de rouvrir les églises. Les mexicains se battaient, derrière leurs drapeaux frappés de l’image de la Vierge de Guadalupe au cri de ¡Viva Cristo Rey! ("Vive le Christ Roi !"). (Jean Sévillia, Boulevard Voltaire, 12 mai 2014)

 

À partir de 1926, les autorités ecclésiastiques se préoccupèrent de conserver le cadre originel des apparitions. En raison des circonstances politiques, elles décidèrent de tenir secret le lieu exact où reposait la dépouille de Juan Diego. On peut cependant affirmer qu'elle se trouve dans les murs de la chapelle des Indiens ainsi que celle de Juan Bernardino.

 

En 1932, le gouvernement socialiste mexicain essaya d'interdire les pèlerinages. Les miracles dérangent ! Tout cela en vain : le régime mexicain a changé, le communisme a disparu.

 

Le 10 décembre 1933, Pie XI procédait solennellement à Rome au couronnement de l'image de la Guadalupe. Pie XII, Paul VI rendirent également hommage à la Vierge de Tepeyac.

 

Durant les terribles séismes de 1985, beaucoup vinrent se réfugier pour un temps au pied de la colline comme l'avaient fait les habitants en 1737.

 

"Béatifié le 6 mai 1990, Juan Diego est canonisé le 31 juillet 2002 par le pape Jean-Paul II. Saint Juan Diego est fêté le 9 décembre.

 

Depuis l'apparition, cinq basiliques se sont succédées sur la colline de Tepeyac.

 

"Dernier événement majeur sur la colline de Tepeyac... : le 24 avril 2007 à la basilique Notre-Dame de Guadalupe à Mexico, après la décision du conseil municipal de cette ville de légaliser l'avortement jusque-là interdit, un nouveau miracle est survenu. À la fin de la messe offerte pour les enfants avortés non-nés, l'assistance de la basilique se demandait ce qu'attendait d'elle la Très Sainte Vierge de Guadalupe. Tandis que beaucoup de fidèles prenaient des photographies de l'ayate de Tepeyac exposé et vénéré dans la Basilique, l'image de la Vierge a commencé à s'effacer pour donner place à une lumière intense qui émanait de son ventre, constituant un halo brillant ayant la forme d'un embryon.

"Avec un cadrage et un grossissement important il est possible d'apprécier la position de la lumière qui provient réellement du ventre de l'image de la Sainte Vierge et n'est ni un reflet, un artefact. L'ingénieur Luis Girault qui a étudié l'image ainsi réalisée a confirmé l'authenticité du négatif et a pu préciser qu'il n'avait été ni modifié ni altéré, par superposition d'une autre image par exemple. Il a découvert que l'image ne provient d'aucun reflet, mais sort littéralement de l'intérieur de l'image de la Vierge."

 

Le site accueille aujourd'hui 20 millions de pèlerins chaque année. C'est aujourd'hui le plus grand centre de pèlerinage catholique au monde.

La dévotion qui s'étendit à l'Amérique du Nord, Etats-Unis et Canada, commence maintenant à atteindre l'Europe.

La "Guadalupana" est la patronne du Mexique, de l'Amérique latine et de toute l'Amérique, des Philippines, des peuples indigènes et des enfants à naître. (29)

Lors de son Voyage apostolique au Mexique du 12 au 18 février 2016, le Pape François s'est rendu au sanctuaire marial de Notre-dame de Guadalupe pour la prier et lui confier l'Année sainte du jubilé de la Miséricorde: 

Notes

 

(1) Document le plus ancien narrant les événements, aujourd'hui reconnu comme étant l'oeuvre d'Antonio Valeriano, un Indien cultivé qui enseignait alors au collège franciscain Santa Cruz de Tlatelolco.

(2) "La canonisation de Juan Diego, acte de justice pour les Amérindiens", Zenit,‎ 6 février 2002   

(3)  François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 114-115.

(4) François Brune, José Aste TÖNSMAN, Le Dernier miracle de la Vierge du Mexique, le Secret des Yeux, Editions du temps présent, Collection Mutation, Agnières 2011, p. 19-22.  

(5) Missel du Dimanche 2020, Nouvelle traduction liturgique, Année A, Artège Bayard Éditions, p. 89.

(6) Le Père M.R. Sanchez signale en note que cette insistance sur la nuit finissante et l'aube qui pointe signifie très clairement, dans la culture pré-hispanique, le commencement de toute choses, le salut de la civilisation, le début de quelque chose de très important pour le monde entier. On retrouverait le même symbole dans d'autres cultures, à commencer par le christianisme lui-même.

(7) La littérature ancienne nous apprend que la fondation des cités comportait toujours des chants.

(8) Littéralement "Maître du voisinage et de l'immédiateté", traduit parfois "maître du voisinage immédiat". L'idée semble Bien celle de la proximité de Dieu auprès de chacun. La mère de dieu reprend ici les termes mêmes qui étaient employés pour désigner une divinité, sans nom propre, en l'honneur de laquelle le roi de Texcoco avait érigé une tour sans statue. La Vierge marque bien ainsi que le vrai Dieu ne vient pas pour détruire mais pour réaliser ce que les Aztèques avaient pressenti. Le Père François Brune indique qu'il emprunte ces renseignements précieux au Frère Bruno Bonnet-Eymard, "La Vierge Marie au Mexique", La Contre-Réforme catholique au XXe siècle, supplément de septembre 1980, nouvelle édition en 1981, p. 3 ; "L'Étoile Notre-Dame", n° 55 de janvier 1998 ; Le Journal de la Confrérie de Notre-Dame de France, n°28, 1997.

(9) Dans son ouvrage, le P. François Brune signale que "le frère Bruno B.-E. nous précise que le terme employé ici est un diminutif du terme utilisé normalement pour désigner les deux temples qui se trouvaient au sommet du Grand temple de Mexico. La Mère de Dieu n'en demande pas tant."

(10) Les Indiens connaissaient déjà des divinités qui se présentaient comme « Mère de Dieu » ou « Mère des dieux » ou encore « Notre Mère ». Elles étaient vénérées pour elles-mêmes. La Vierge Marie, elle, ne fait que renvoyer vers le Créateur.

(11) L'appel à l'unité et l'harmonie entre les diverses ethnies composant le pays et ici extrêmement fort. Le Père François Brune y voit volontiers, « tant l'expression nahualt semble forte, une allusion à l'unité de toute l'humanité conçue comme un seul et unique être à l'image de la Sainte Trinité », la diversité dans l'unité.

(12) P. François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 123.

(13) P. François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 233-234.

(14) L'Eglise en procès, La Réponse des historiens, sous la direction de Jean SÉVILLIA, Tallandier, Le Figaro, Paris 2019, p. 223-224.

(15) Bernard LAVALLÉ, Au nom des Indiens, Une Histoire de l'évangélistion de l'Amérique espagnole, Paris, Payot 2014.

(16) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 90-91.

(17) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 92.

(18) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 98-99.

(19) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 205-207; 224.

(20) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 131-132.

(21) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 102-103.

(22) Bernard LAVALLÉ, Au nom des Indiens, Une Histoire de l'évangélistion de l'Amérique espagnole, Payot, Paris, 2014, p. 67.

(23) Bernard LAVALLÉ, ibid., p . 368.

(24) In Defense Of The Cross

(25) François BRUNE, José Aste TÖNSMAN, Le Dernier miracle de la Vierge du Mexique, le Secret des Yeux, Editions du temps présent, Collection Mutation, Agnières 2011, p. 30-31.

(26) François BRUNE, José Aste Tönsman, Le Dernier miracle de la Vierge du Mexique, le Secret des Yeux, ibid., p. 39.

(27) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 111 et p. 138.

(28) D. Luis CASTILLO LEDON, cité dans  François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 138.

(29) https://www.kath.net/news/83280

 

Sources générales : (1) L'Évangile au quotidien ; (2) François Brune, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008; (3) François BRUNE, José Aste TÖNSMAN, Le Dernier miracle de la Vierge du Mexique, le Secret des Yeux, Editions du temps présent, Collection Mutation, Agnières 2011; (4) L'Église en procès, La Réponse des historiens, sous la direction de Jean SÉVILLIA, Tallandier, Le Figaro, Paris 2019, p. 223-224; (5) Missel du Dimanche 2020, Nouvelle traduction liturgique, Année A, Artège Bayard Éditions, p. 89; (6) In Defense Of The Cross.

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commentaires

T
<br /> <br /> Mentionner aussi qu'Elle fut la protectrice, l'inspiratrice et la bannière de rassemblement des Cristeros.<br /> <br /> <br /> <br />
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