Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 23:59

Ne l’appelez plus « République de Hongrie » : sa nouvelle Constitution est entrée en vigueur dimanche et elle est devenue, tout simplement la Hongrie. Une patrie, cela existe indépendamment de sa forme politique.

La Hongrie, donc, est devenue par la volonté des deux tiers de son Parlement un Etat qui fait référence explicite à Dieu dans sa Constitution. « Dieu bénisse les Hongrois » dit-elle – et ce n’est rien à côté de son long préambule qui rattache le pays à ses racines et à son identité chrétienne, un cri de fierté (traduit intégralement sur mon blog le 19 avril dernier).

 

« Nous sommes fiers de ce que notre roi saint Etienne ait établi l’Etat hongrois sur des fondations fermes il y a mille ans, et qu’il ait fait de notre pays une partie de l’Europe chrétienne. »

 

La nouvelle Constitution affirme solennellement l’humanité de l’embryon dès la conception :

 

« La dignité humaine est inviolable. Chacun a droit à la vie et à la vie humaine, la vie du fœtus sera protégée depuis la conception. Les pratiques eugénistes visant la sélection des personnes, transformant le corps humain et ses parties en source de profit, et le clonage reproductif des êtres humains sont interdits. »

 

Mais elle réserve également le mariage à « un homme et une femme », elle protège la famille, la propriété, l’héritage, soutient la natalité. Et tout en affirmant l’indépendance des Eglises, elle précise : « L’Etat coopérera avec les Eglises dans la poursuite d’objectifs au bénéfice de la communauté. »

 

Et, non moins important, elle impute la responsabilité des crimes du communisme jusqu’en 1989… aux dirigeants communistes tels qu’ils se sont ressuscités dans le « parti socialiste ».

 

On parle beaucoup d’objectifs « personnels » du Premier ministre Viktor Orban, qui verrouille le pouvoir de son parti, met les médias au pas et concrétise ses vues sur des territoires perdus au début du XXe siècle. Mais quoi qu’il en soit c’est une Constitution qui s’inscrit clairement dans la reconnaissance de la loi naturelle.

 

Preuve que même au sein de l’Union européenne, on peut affirmer avec indépendance et souveraineté des vérités à contre-courant…

 

Oui, mais cela n’ira pas sans difficultés. Orban est accusé d’« isoler » son pays au sein de l’Union, face aux Etats-Unis et au FMI dont il a pourtant eu grand besoin dans des passes économiques très difficiles. C’est pourquoi Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et président des Libéraux au Parlement européen, considère la nouvelle Constitution comme le « cheval de Troie d’un système politique plus autoritaire fondé sur la perpétuation du pouvoir d’un seul parti ».

 

Comme si l’Union européenne, union soviétoïde d’un genre nouveau, n’était pas en train de confisquer les droits des peuples d’une manière à la fois plus radicale et plus insidieuse ! Comme si un pays qui a vécu pendant des décennies sous la botte communiste n’avait pas le droit de choisir de rompre aussi définitivement que possible avec cette tyrannie effrayante ! Hilary Clinton s’est inquiétée de « l’état de la démocratie » en Hongrie, parce que face à l’idéologie, la volonté de la majorité n’a strictement aucune importance.

 

 

Viktor Orban continue de l’affirmer, cette souveraineté, en refusant de se soumettre à Bruxelles sur la question de la banque centrale : celle-ci se doit d’être « indépendante », selon les exigences de la Commission. Vendredi dernier, la réforme de la Banque centrale adoptée a fait passer de deux à trois le nombre d’adjoints du président et retire à celui-ci la prérogative de les choisir, au profit du chef du gouvernement. Le conseil monétaire de la Banque centrale passera de sept à neuf personnes, ses deux membres extérieurs supplémentaires étant, comme quatre autres, nommés par le Parlement, donc par le Fidesz.  

Bien entendu, Bruxelles a mis en garde la Hongrie contre l’ensemble de sa Constitution que la Commission entend « évaluer », particulièrement irritée à cause du chapitre sur les crimes communistes, de l’adoption d’une nouvelle loi qui réduit d’environ 300 à 14 les communautés bénéficiant de subventions publiques au profit de religions historiques comme le catholicisme, les nouvelles devant se faire agréer par le Parlement, et de l’exigence d’une majorité des deux tiers au Parlement pour instituer de nouvelles taxes.

 

Voilà donc la Hongrie sous surveillance, et susceptible d’être sanctionnée.

 

En attendant, elle fait preuve d’une belle vigueur.





JEANNE SMITS

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
Vive la Hongrie !
Répondre

Articles RÉCents

  • Saint Achille de Larissa, Évêque († 330)
    Nous le trouvons pèlerin à Jérusalem au tombeau du Christ et à Rome aux tombeaux des Apôtres. C'est dans la Ville éternelle qu'il reçut la grâce de la prédication apostolique. De retour dans son pays, il fut un évêque très attentif aux pauvres, aux malades...
  • Sainte Estelle, martyre (3ème siècle)
    Illustration: dans l'église de saint-Hilaire de Villefranche en Saintonge, un tableau représente Saint Eutrope bénissant Sainte Estelle. Stella (étoile) honorée à Saintes (Poitou-Charentes) comme ayant subi le martyre au troisième siècle. Elle fut rendue...
  • Sainte Solange († 880), Vierge, martyre, Patronne du Berry
    Sainte Solange, Patronne du Berry et des enfants, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 179. Jeune et jolie bergère près Bourges (Cher), fille d'un pauvre vigneron, Solange est d'humeur joyeuse. Solongia (ou Solange, comme...
  • Léon XIV : un pape qui se subordonne à sa fonction dans sa première homélie
    "Les choix du pape Léon XIV de prendre un nom traditionnel et d'apparaître dans des vêtements papaux traditionnels - comme Benoît XVI l'a fait et comme François ne l'a pas fait - sont des signes modestes mais encourageants d'un homme qui se subordonne...
  • Saint Pacôme († 348)
    Saint Pacôme, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 154 Saint Pacôme, Instituteur des Cénobites , naquit en 292 en Égypte, dans la Haute-Thébaïde, de parents idolâtres, comme une rose au milieu des épines. Ses parents l'élevèrent...
  • Habemus Papam ! le cardinal américain Robert Prevost élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025
    MAJ permanente Le cardinal corse Mgr Dominique Mamberti a fait l’annonce en latin : "Habemus papam !", "Nous avons un pape !". L’Archevêque américain Robert Francis Prevost a été élu pape ce 8 mai 2025 et prendra le nom de Léon XIV, a annoncé le Vatican....
  • Sainte Gisèle († 1060)
    Sainte Gisèle, Épouse de saint Étienne de Hongrie et mère de saint Émeric (+1060) Sainte Gisèle étaient l'épouse du roi saint Étienne de Hongrie, un prince d'une grande bonté et qui, dit-on, était toujours d'humeur joyeuse. Elle participa avec lui à l'évangélisation...
  • Saint Prudence († 861)
    Originaire d'Espagne, il quitta le territoire des Sarrasins pour l'Empire carolingien. Il abandonna son nom de Galando pour prendre celui d'un de ses compatriotes, le poète chrétien du IVe siècle, Prudence. Comme lui, il fut un bon écrivain et un auteur...
  • Sainte Judith
    ou Jutta von Sangerhausen (vers 1200 - † 1260) Originaire de Thuringe et devenue précocement veuve, elle quitta son pays et sa parenté pour rejoindre son frère qui était grand maître de l'Ordre Teutonique. Elle passa le reste de sa vie près de lui, à...
  • Saint Sylvain, Evêque de Gaza, martyr (+ 311)
    C'était un homme doux et pacifique qui servit l'Eglise comme prêtre durant de longues années. Evêque de Gaza en Palestine, il refusa de se cacher durant les persécutions de l'empereur Dioclétien. Parce qu'il refusait de renier sa foi, il fut soumis à...