François Hollande n'a cessé de déclarer pendant sa campagne “moi Président, je n'augmenterai pas les impôts”. Lors de sa prestation télévisée sur France 2 jeudi soir 28 mars 2013, il assura encore la main sur le coeur... "qu'aucun effort supplémentaire" ne serait demandé aux Français. 18 jours plus tard, le 15 avril, son ministre de l'Economie venait le démentir sur l'augmentation des impôts en 2014.
François Hollande l'assurait, il n'y aurait pas de nouvelle hausse d'impôts en 2014. Et d'ici là, "aucun effort supplémentaire ne sera demandé aux Français" en 2013. C'est en tout cas ce qu''il déclara sur France 2 ce 28 mars 2013.
Cela dit, les Français devaient être déjà bien sollicités en 2013 avec 6 milliards d'euros supplémentaires grâce à la TVA, cet impôt inéquitable puisque payé par tous sans distinction de ressources. Au 1er juillet 2013, la TVA sur les services à la personne est passée de 7 % à 19,6 %, avec un effet dévastateur sur les commandes des clients.
Au 1er janvier 2014, le taux de TVA normal passera de 19,6 à 20 %. Le taux intermédiaire sur la restauration, l'hôtellerie, les transports, la rénovation des logements, sera augmenté de 7 à 10 %. Le secteur de la Restauration a tiré la sonnette d'alarme le 5 août dernier. Avec une baisse de fréquentation de 13,2% en moyenne par rapport à la même période de 2012, la restauration commerciale a connu une "chute historique" d'activité en juillet 2013 en France, après un premier semestre déjà mauvais. Les conséquences de cette nouvelle hausse de taxes "pourraient être plus désastreuses que prévu et entrainer des suppressions d'emplois dans notre secteur". En mai, le syndicat SNRTC avait déjà tiré la sonnette d'alarme sur le fait que la restauration avait déjà perdu 10% d'emplois en deux ans. En 2012, le SNRTC représentait 1700 établissements, plus de 37.000 salariés en France et près de 2,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires hors taxes.
Le ministre du Travail Michel Sapin l'a redit vendredi matin 29 mars sur France Inter, la taxe sur la valeur ajoutée va bien augmenter en 2014... Si le montant des nouveaux taux n'est pas encore fixé - les taux "normal" et "intermédiaire" devraient augmenter et celui "réduit" pour les produits de première nécessité devrait être baissé-, une chose est sûre, cela devrait rapporter entre 6 et 7 milliards d'euros supplémentaires par an.
La question de la fiscalité écologique ensuite. Si elle doit toucher les entreprises, les ménages sont eux aussi concernés. Elle devrait rapporter quelque 3 milliards d'euros à l'horizon 2016. En attendant, si la date de son application reste floue, la ministre de l'Environnement et de l'Energie Delphine Batho a mis en place un comité mi-décembre 2012.
Concernant les prélèvements pour financer la Sécurité sociale, "nous en reparlerons", a éludé François Hollande, laissant augurer une probable hausse. "Quant aux collectivités locales, elles sont libres, maîtresses de leurs décisions" (entendez "d'augmenter leurs impôts"), a précisé le chef de l'Etat.
À peine quatre mois plus tard. Ce 10 août, pendant que les Français sont en vacances..., le ministre de l'Economie Pierre Moscovici dément à nouveau "Moi président", revoit à la baisse la prévision de croissance et (après la forte augmentation des impôts en 2013, jusqu'à 9 % d'augmentation d'impôt sur le revenu en 2013) a confirmé une nouvelle hausse des prélèvements obligatoires dans le budget 2014 ! Le ministre table désormais sur un PIB en 2013 compris entre -0,1% et + 0,1%. Il affirme toutefois que l'économie française est bien sortie de la récession !
Confirmant une information des Echos, le ministre avait admis le 15 avril dernier qu'il y aurait une hausse, en volume, des prélèvements obligatoires de 0,2 à 0,3 point en 2014. Avec 46,5 %, la France atteint un record historiques des impôts. Le gouvernement avait jusqu'ici promis que les prélèvements obligatoires seraient gelés au-delà de 2013... Les promesses n'engagent que ceux qui y croient dit-on, surtout en politique !
Il se passe «quelque chose» dans l'économie française, a encore déclaré mercredi François Hollande. «La reprise est là» a-t-on également entendu toute cette semaine. Mais dans un entretien publié par le journal Nice Matin, le ministre de l'Économie n'est pas si positif: tout en répétant que la France était «sortie de la récession», il a annoncé avoir revu à la baisse sa prévision de croissance pour l'année en cours, estimant désormais que le produit intérieur brut du pays devrait évoluer entre -0,1% et +0,1%. Il a également déclaré que le budget 2014, - qui sera révélé dans quelques semaines - prévoirait une hausse des prélèvements obligatoires équivalant à 0,3% du produit intérieur brut.
Le gouvernement avait jusqu'à présent envisagé une légère croissance de l'ordre de 0,1% de l'économie du pays, une prévision que les économistes avaient jugé unanimement comme très insuffisante pour redresser la courbe du chômage...