Un très beau reportage diffusé sur arte sur l'évangélisation de la Bavière (Allemagne) au VIIIe siècle, terre d'expansion carolingienne, par une fratrie de religieux anglo-saxons : Willibald, Wunibald et Walburge.
Missionnaires au pays des Francs
(Allemagne, France, Italie, 2012, 52mn)
ZDF
Réalisateur: Peter Prestel
Source video (pour regarder le documentaire en grand écran) : http://fr.gloria.tv/?media=446532
Au VIIIe siècle, l'Occident entre dans une nouvelle ère. Pour étendre et stabiliser le royaume franc, les premiers souverains carolingiens s'allient avec l'Église contre les autres peuples barbares. Enjeu politique autant que religieux, la christianisation des parties orientales de l'empire est confiée à des missionnaires. Une fratrie de nobles anglo-saxons compte parmi les pionniers de ce mouvement d'évangélisation. Willibald, Wunibald et leur soeur Walburge s'établissent ainsi en Bavière, alors peuplée de païens et de chrétiens hérétiques. Ils fondent des monastères, convertissent nobles et petites gens et contribuent à la mise en place de structures politiques nouvelles.
On connaît la vie de ces trois religieux, canonisés et objet d'une dévotion fervente tout au long du Moyen Âge, grâce aux chroniques d'une femme de lettres, Hugeburc. Le documentaire plonge dans cette époque troublée, durant laquelle les bandits guettaient les pèlerins au coin des bois, et illustre par des reconstitutions, commentées par des médiévistes, la naissance de l'Occident chrétien.
Hugeburc est une moniale chroniqueuse anglo-saxonne qui, seconde moitié du VIIIe siècle, écrivit les Vies des missionnaires Willibald, premier évêque d'Eichstätt (à partir de 741) et de Wynnebald (ou Wunibald), fondateur du monastère de Heidenheim, près d'Eichstätt où Hugeburc fut moniale.(1)
Willibald en 728 s'agrégea à la communauté bénédictine du Mont-Cassin (Italie), et acquit rapidement la réputation d'un compteur passionnant, les gens se déplaçaient jusqu'à son abbaye pour l'écouter. Il se faisait inviter à Rome pour décrire les péripéties de son pélerinage aux hôtes les plus distingués de la Curie. Même une fois qu'il eut rejoint la mission de Boniface en Allemagne et fut promu au siège épiscopal d'Eichstätt en Bavière, il continua à raconter les récits d'un voyage entrepris alors qu'il n'était encore qu'un jeune homme. Cette version orale d'un vieux prélat fut mise par écrit une quarantaine d'année après l'accomplissement du pélerinage, par sa nièce, la nonne Hugeburc.
Pour souligner l'authenticité de ces Vies, Hugeburc, nièce de Willibald, prit soin de préciser qu'elle consulta deux diacres de l'évêché, qui avaient maintes fois entendu les récits de leur évêque. Il semble qu'on puisse se fier à ce texte au regard d'une version indépendante, la Vita sancti Willibaldi. Le Hodoeporicon de Willibald-Hugeburc reste un document fiable, d'autant plus qu'après une lecture attentive on n'y décèle ni contradictions ni erreurs.(2)
Sources:
(1) http://books.google.fr/books?id=yNNt_cmH3lMC&pg=PA208&lpg=PA208&dq=Hugeburc&source=bl&ots=oHlsB2WJx5&sig=KU7GVxItmGU719X0kfhYpNih7Mk&hl=fr&sa=X&ei=iBWZUZDRB_HM0AWQk4GAAQ&redir_esc=y#v=onepage&q=Hugeburc&f=false
(2) http://books.google.fr/books?id=BsZhjwZGRjUC&pg=PA33&lpg=PA33&dq=Hugeburc&source=bl&ots=S7OBXGToF_&sig=l3lf4k01vO2HVXFaJUR7MKjoIvE&hl=fr&sa=X&ei=iBWZUZDRB_HM0AWQk4GAAQ&redir_esc=y#v=onepage&q=Hugeburc&f=false