Marion Sigaut, historienne, auteur, nous parle du règne de Louis XV, de ses deux ouvrages "La marche rouge" et "Mourir à l'ombre des Lumières, l'énigme Damiens".
On apprend au sujet des enlèvements d'enfants, dans les années 1750, que ceux-ci étaient envoyés à l'Hôpital général de Lille, lieu de renfermement des mendiants et miséreux, mais aussi siège d'un réseau pédophile tenu par des magistrats de l'époque, des magistats tout-puissants capables de faire prévaloir leur avis sur celui du roi pour agraver la peine et le supplice de Damiens, mort écartelé, pour tentative d'assassinat de Louis XV en 1757.
Quelques autres éclairages sur saint Vincent de Paul, qui souhaitait faire tout ce qui est humainement possible pour soulager la misère humaine, et en face de lui, on trouvait la "Compagnie du Saint-Sacrement", organisation secrète de notables et de bourgeois qui au XVIIIe siècle regroupaient les juges jansénistes, opposants à l'"absolutisme royal"..., mais malgré tout "plus papistes que le pape, plus royalistes que le roi"...et qui tenaient d'une manière absolutiste l'Hôpital général, sans aucun contrôle. Molière a parlé d'eux sous le nom de bigots, d'hypocrites, pour qui les miséreux étaient des "fainéants". Le supplice de Damiens était pour les juges une manière de dissuader toute recherche à leur encontre. Des magistats qui avaient des moeurs guère éloignées de ceux des juges d'aujourd'hui.
La marquise de Pompadour, également abordée, fut véritablement la "corruptrice du roi".
Edit Christroi 05/03/2012 10:05. Un message de Marion Sigaut m'informe à propos des enlèvements d'enfants dans les années 70 à Paris que ceux-ci étaient envoyés à la Salpêtrière et non à Lille.