La désinformation du "Monde", autour du saccage de Maaloula par des rebelles djihadistes "syriens", le 6 septembre 2013, décryptée par Daniel Hamiche : L’Agence de presse "Fides" répond à des allégations scandaleuses parues dans un blogue du quotidien "Le Monde" minorant les exactions commises par les islamistes du "front al-nosra" à Maaloula.
À la suite de mon post d’hier, reprenant une dépêche de l’Agence Fides, sur le bobard du massacre de tout un village chrétien près d’Alep, Ignace Leverrier, ancien diplomate qui dirige le blogue Un œil sur la Syrie qui ne cachant pas son soutien aux rebelles syriens, a laissé à la mi journée un commentaire dans lequel il renvoie à un article paru sur son blogue le 19 septembre et signé de Frantz Glasman, enseignant en sciences politiques à l’Université de Paris Panthéon-Sorbonne, article minorant, autant que faire se peut, les exactions commises par les islamistes du Front Al-Nosra dans une cité Maaloula à peu près vidée de ses habitants au moment de son investissement. Je laisse à l’auteur de cet article la responsabilité de ses opinions (NdCR. Opinions contredites par le grand mufti de Syrie, Ahmad Badreddin hassou, responsables spirituel de l'islam sunnite , qui a confirmé les infos de Fides en émettant, le 7 septembre 2013, un édit proclamant "une journée spéciale de jeûne pour les fidèles musulmans « notamment en solidarité avec les tragiques événements de Maaloula – le village chrétien sis au nord de Damas attaqué par des islamistes au cours de ces derniers jours – personne d’entre nous ne s’attendait à ce qu’en Syrie, on puisse en arriver à l’extrême de profaner les églises et de frapper les symboles de la Chrétienté. Nous sommes très tristes – ajoute le mufti – lorsque l’islam est utilisé comme une idéologie extrémiste qui en arrive à vouloir l’élimination de l’autre. La majeure partie des musulmans syriens a toujours considéré les chrétiens comme des frères ».), toutefois j’ai été scandalisé d’y lire une dépréciation du travail accompli par l’Agence Fides dans sa couverture des événements survenus à Maaloula, pour ne rien dire du nôtre allusivement jeté dans le même sac de réprobations généreusement distribuées par Frantz Glasman. Voici un extrait de son article :
« Suite à l’attentat-suicide du 4 septembre contre le checkpoint de l’armée, les rebelles s’emparent sans grande résistance du village. Conscients que la prise de Ma’aloula focalisera l’attention des médias, ils enregistrent aussitôt plusieurs vidéos dans lesquelles ils réitèrent l’absence de toute intention agressive à l’encontre de sa population chrétienne et affirment que la protection des lieux de culte chrétiens fait partie de leur préoccupation. La propagande du régime se met malgré tout en marche. Les rebelles sont accusés d’avoir procédé au pillage et à l’incendie des églises et des monastères du village. L’agence de presse du Vatican, Fides, ne tarde pas à relayer ces rumeurs – comme elle le fait d’ailleurs sans beaucoup de discrimination depuis le début du conflit – pointant du doigt “des groupes armés de la galaxie djihadiste”. Ces accusations sont catégoriquement démenties par l’higoumène du monastère de sainte Thècle, sœur Pelagia Sayyaf, mais rien n’y fait. Les médias et les sites internet chrétiens maintiennent leur version des faits et continuent de diffuser des informations aussi dépourvues de fondement que volontairement alarmistes… ».
J’ai, évidemment, signalé sans tarder à l’Agence Fides cette grave et gratuite attaque contre son honnêteté. L’Agence Fides m’a répondu ce matin et m’autorise à publier la réponse officielle de sa rédaction. La voici :
« À propos de la situation concernant les événements de Maaloula, l’Agence Fides confirme la version des faits fournie dans différentes dépêches sur la base de récits et témoignages provenant de sources locales parmi les laïcs et les religieux habitant la petite ville ».
- Daniel Hamiche
Lire entre autres dépêches consacrées à Maaloula sur Fides :
. Dépêche du 7 septembre 2013, "SYRIE - Appel du Patriarche melkite au G20 : « arrêtez les groupes armés en Syrie et choisissez la conférence de Genève »". Extrait :
"Le message envoyé à Fides par le Patriarche explique avec amertume : « Village après village, la Syrie brûle, détruite à cause des infiltrations de militants armés, sans identité et sans visage, mais capables de terrorisme, d’homicides et d’actes criminels. Maintenant, est arrivé le tour de Maaloula, oasis de paix où vivaient en sécurité chrétiens et musulmans. Maaloula est soumise à des saccages, à des meurtres et à des massacres. Maaloula, ville syrienne historique, terre où est parlée la langue de Jésus Christ, ville d’églises, de monastères et de sanctuaires : pourquoi est-elle assiégée depuis des mois ? Quelle est sa faute ? Où est l’UNESCO ? Où sont les institutions culturelles ? Où sont les hommes de culture, les intellectuels, les artistes, les universités ? »."
. Dépêche du 7 septembre 2013 "SYRIE - Prière et jeune pour la paix à la Mosquée des Omeyyades en communion avec le Pape pour le grand mufti de Damas", qui évoque le saccage de Maaloula. Extrait :
"Damas (Agence Fides) – Une intense célébration de prière et de jeûne pour la paix a lieu aujourd’hui à 13h00 en la grande mosquée des Omeyyades de Damas. Ainsi que l’a appris Fides, le moment de prière a été voulu et sera présidé par le grand mufti de Syrie, Ahmad Badreddin Hassou, responsable spirituel de l’islam sunnite, en présence de chefs religieux sunnites, shiites, alaouites, ismaélites, druzes ainsi que de représentants d’autres religions, tels que des juifs et des chrétiens.
Interpellé par l’Agence Fides, le grand mufti Ahmad Badreddin Hassou, qui ces jours derniers avait envoyé une lettre au pape (voir Fides 04/09/2013), a expliqué le sens de l’initiative : « Nous prierons avec les intentions du Pape François, afin de demander à Dieu qu’Il nous aide à trouver le chemin de la paix. La paix passe par la réconciliation et le pardon réciproque entre les syriens ». Le mufti a émané un édit proclamant pour aujourd’hui, 7 septembre, une journée spéciale de jeûne pour les fidèles musulmans « notamment en solidarité avec les tragiques événements de Maaloula – le village chrétien sis au nord de Damas attaqué par des islamistes au cours de ces derniers jours – personne d’entre nous ne s’attendait à ce qu’en Syrie, on puisse en arriver à l’extrême de profaner les églises et de frapper les symboles de la Chrétienté. Nous sommes très tristes – ajoute le mufti – lorsque l’islam est utilisé comme une idéologie extrémiste qui en arrive à vouloir l’élimination de l’autre. La majeure partie des musulmans syriens a toujours considéré les chrétiens comme des frères ».
Le mufti affirme que la Syrie est, comme la Terre Sainte, « berceau du Christianisme » et à ce propos, il rappelle à Fides un pèlerinage qu’il a effectué à Bethléem « où j’ai eu l’honneur d’aller. Au Sanctuaire de la grotte, une religieuse âgée me demanda : Qu’est-ce que tu fais ? Je répondis : je prie parce que je suis dans un lieu saint. Et elle se mit à prier à côté de moi ». « Damas n’est pas loin de ces lieux saints – ajoute le mufti – parce que le Dieu Tout-Puissant l’a choisie comme lieu où ouvrir les yeux et le cœur à l’Apôtre Paul. Notre père commun, Abraham est arrivé jusqu’à la province de Damas ».
« Nous, musulmans syriens – poursuit Ahmad Badreddin Hassou – sommes fiers non seulement de protéger les chrétiens mais d’être le cadre dans lequel la Chrétienté a pu s’exprimer et se répandre dans le monde comme message de paix, en ce que Jésus Christ est le Prince de la Paix. C’est pourquoi, aujourd’hui, dans la mosquée des Omeyyades, où sont conservées les reliques du prophète Jean Baptiste, lieu de pèlerinage commun pour les chrétiens et les musulmans, notre prière pour la paix sera unie au Pape à Rome, en communion avec tous les croyants d’autres dénominations et avec tous les hommes de bonne volonté »."
. Dépêche du 6 septembre 2013, "SYRIE - Appel du Patriarche grec melkite en faveur de Maaloula, lieu sacré pour les syriens". Extrait :
"Damas (Agence Fides) – La croix qui surmontait la coupole du monastère des Saints Serge et Bacchus n’existe plus. Elle a été supprimée par des groupes armés de la galaxie djihadiste qui, mercredi, ont attaqué et envahi Maaloula. ... Les églises Saint Léonce et Saints Côme et Damien ont-elles aussi été touchées. Ainsi que l’a appris Fides, les groupes armés qui, depuis trois mois, se trouvaient sur la colline qui domine le village, en sont descendus et ont attaqué le barrage militaire se trouvant à l’entrée du village, tuant les militaires présents. Ils sont ensuite entrés dans le village, ouvrant le feu sur les maisons et blessant trois civils.... Le Patriarche indique à Fides que « 80% de la population du village, terrorisée, s’est enfuie à Damas. Hier, les évacués, meurtris, sont venus pleurer au Patriarcat gréco-catholique avant de se rendre au Patriarcat grec orthodoxe."
. Syrie : les “rebelles” ont pris d’assaut et saccagé le village chrétien de Maaloula
. Les "rebelles syriens" en Syrie transforment les villages conquis en abattoirs