Le rôle de préteur en dernier ressort de nos banques centrales modernes est consubstantiel au monopole monétaire. C’est sans doute à Henry Thornton (1), dès 1802, que revient le mérite d’avoir compris ce principe.
En substance : puisque la banque centrale – par définition – détient le monopole d’émission des billets de banques, c’est à elle qu’incombe le devoir de prévenir les paniques bancaires en prêtant des liquidités aux banques commerciales. Sept décennies plus tard, alors que la Bank of England s’est vue attribuer ce monopole (2), c’est Walter Bagehot (3) qui va identifier le talon d’Achille du système : cette garantie apportée aux banques impécunieuses créé un aléa moral en les encourageant à prendre des risques inconsidérés.
... [L]e leitmotiv de l’intervention publique depuis que l’État s’est mis en tête réguler l’économie : chaque nouvelle couche d’interventionnisme créé de nouveaux problèmes qui ne peuvent, dans l’esprit de ceux qui nous dirigent, trouver d’autre solution qu’une nouvelle réglementation, une nouvelle taxe ou une énième instance de contrôle qui, à son tour, créera ses propres effets pervers et ainsi de suite. À la fin du processus, on conclura que le marché ne fonctionne décidément pas et que la seule solution, c’est une planification pure et simple. C’est lassant. > le blog de Georges Kaplan (Guillaume Nicoulaud) via http://www.ndf.fr/poing-de-vue/03-07-2013/le-serpent-qui-se-mort-la-queue
Sources :
1. Henry Thornton, An Enquiry into the Nature and Effects of the Paper Credit of Great Britain (1802).
2. Par le Bank Charter Act de 1844.
3. Walter Bagehot, Lombard Street (1873). Bagehot fût le premier rédacteur de chef de The Economist.