Le pape François veut que le Saint-Siège se mobilise contre les formes modernes d'esclavage qui touchent 27 millions de personnes. Il a annoncé aujourd'hui qu'il organisait une conférence sur ce sujet en 2015, après la réunion d'un groupe d'experts.
Réunis pendant le weekend, les Académies pontificales des Sciences et des Sciences sociales, et la Fédération internationale des associations médicales catholiques (Fiamc), et une soixantaine d'observateurs, religieux et laïcs, ont formulé une cinquantaine de propositions pour lutter contre toutes ces formes d'esclavage moderne qui touche à 75% des femmes et des enfants, selon les experts. Dont la prostitution, le travail forcé, les trafics d'organes et autres trafics aux mains d'organisations criminelles internationales.
Lors d'une conférence de presse, Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, chancelier de l'Académie pontificale des sciences, a expliqué aujourd'hui que "certains observateurs jugent que la traite des personnes dépassera d'ici dix années les trafics de drogue et d'armes, devenant l'activité criminelle la plus lucrative au monde".
Selon le professeur américain Marcelo Suarez-Orozco, un expert interrogé par Radio Vatican, le trafic des êtres humains, même s'il est difficilement mesurable, rapporte quelque 30 milliards de dollars.
Le pontife argentin ne cesse de dénoncer la "mondialisation de l'indifférence" qui favorise le trafic d'êtres humains, "esclavage le plus répandu du XXIe siècle".
Selon des chiffres communiqués au colloque, chaque année 2 millions de personnes sont victimes de trafics sexuels, dont 60% de filles.
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