Les textes ci-dessous sont tirés de différents articles publiés sur le site francophone Iran-Resist qui "remet en question l'objectivité des articles qui paraissent dans les medias français".
En Iran, aujourd'hui, plus personne ne croit aux récits des crimes du Shah, largement relayés en 1979 par les journaux alignés comme Le Monde, aux côtés des partisans de Khomeiny.
Les opposants au régime du Shah affirmaient que ce dernier détenait plus de 100.000 prisonniers politiques (" la prise de la Bastille" de l'époque !) Sachant qu’une grande prison comme Fleury-Mérogis a une capacité de l’ordre de 3500 détenus, il y aurait eu donc une trentaine de centres de détention politique à l’époque du Shah, soit un par ville de grande ou moyenne importance. Or, nous n’en connaissons qu’un seul, la prison d’Evine située à Téhéran qui avait une capacité maximale de 3000 prisonniers. D’ailleurs, à la libération de tous les prisonniers politiques quelques mois avant la chute du régime impérial, on n’en dénombra que 240.
Récemment, Mohsen Makhmalbaf, le cinéaste officiel du régime des Mollahs (et porte-parole du Mouvement Vert), déclarait dans une interview que le Shah en personne venait en prison pour le torturer. Comme tous les islamistes, barbus ou en cravate, Makhmalbaf n’hésite pas à raconter des histoires des plus rocambolesques dans la pure tradition des Jihadistes. Ce qu’il ne dit pas par contre, c’est qu’à l’âge de 16 ans, il était un petit caïd de quartier et que pour des raisons uniquement crapuleuses et non politiques, il abattit un pauvre gardien de la paix pour lui voler son pistolet. Pour ce meurtre, il ne fit que cinq ans de prison et à la chute du Shah, se proclama révolutionnaire et devint même le personnage fétiche des festivals de film.
Ahmad Bani-Ahmad, d’abord député pendant le régime impérial, s’est rallié à la révolution islamique avant le départ du Shah par des discours enflammés hostiles au roi demandant sa démission ou par des discours hostiles aux derniers gouvernements en place. Ses discours ont été décisifs pour agiter la rue et ou le Parlement. Au même moment, il a créé un parti social démocrate (mais musulman) pour s’intégrer à la révolution islamique. Il a par la suite essayé de s’approcher de Khomeiny et des autres révolutionnaires en créant la commission d’enquête pour le recensement des "victimes du Shah". Ses efforts n’ont pas été appréciés. Il a dû quitter le pays et s’exiler en France.
D’après une enquête réalisée en 1980 par le régime, mais rendue publique seulement en 2003 par Emâd-ol-Din Baghi, « de 1963 (date de la première révolte de Khomeiny) jusqu’à la victoire de révolution islamique en 1979, seules 341 personnes ont été tuées ou sont décédées pour toutes causes confondues : affrontement avec les forces de l’ordre, exécution (après procès), suicide ou mort naturelle en prison ».
L’enquête menée Ahmad Bani-Ahmad, un opposant au Shah, et soumise à ce dernier le 18 mars 1980 ajoutait que ces « 341 personnes ne pouvaient en aucun cas être considérées comme des prisonniers d’opinion » car ils ont trouvé la mort en liaison avec des actions terroristes. L’enquête précisait que l’on ne connaissait « pas un seul cas de prisonnier d’opinion malmené en prison par la Savak » et en concernant la place Jaleh, elle réduisait le nombre des tués de 86 à 64.
Emâd-ol-Din Baghi a avoué ouvertement que les résultats de cette enquête furent longtemps cachés du public, car ils étaient en totale contradiction avec les dires des leaders de la révolution, à commencer par Khomeiny.
Le faiseur du régime est à présent dans le camp opposé. Bon nombre des auteurs de propos incriminants ont depuis des années avoué qu’ils avaient menti. Ces propos ont cependant été dits et publiés en persan. De fait, le Shah est resté un criminel pour les Occidentaux. En 1979, prenait fin le contrat pétrolier de 25 ans liant le consortium américano-britannique à l’Iran. Vous devinez la suite ! Grâce à ce contrat, les Etats-Unis empochaient 40% des revenus pétroliers iraniens, la Grande-Bretagne 47%, la Hollande 7% et la France 6%. En 1972, le Chah avait annoncé que ce contrat ne serait pas reconduit. La même année, 2 organismes humanitaires -le britannique Amnesty et une association d’opposants islamistes iraniens épaulés par les Américains- ont lancé une virulente campagne sur les violations des droits de l’homme en Iran. Le Chah avait alors ouvert les prisons iraniennes aux inspecteurs de la Croix-Rouge, un organisme non politisé échappant au contrôle de Washington et Londres, pour montrer que les accusations étaient fausses : il y avait une trentaine de prisonniers et aucune torture, le fait a été par la suite reconnu par le régime des mollahs. C’est alors qu’a commencé la campagne médiatique des mêmes opposants iraniens (membres Nehzat Azadi) dépeignant le Chah comme un tortionnaire avec 100,000 prisonniers politiques : elle était menée principalement par Le Monde. Le quotidien français est devenu l’instrument de la campagne de pression sur le Chah. Washington prit ses distances avec le Chah pour se rapprocher de Khomeiny décrit par Le Monde comme le Gandhi iranien ! Le Monde a alors commencé une seconde campagne d’information sur l’isolement politique du Chah donnant ainsi le signal du lâchage du souverain par ses différents « alliés » occidentaux sapant ainsi le moral de ses soutiens intérieurs. Washington aujourd'hui veut une alliance avec les mollahs pour accéder à l’Asie Centrale, mais aussi pour prendre le contrôle des forces intégristes de cette région pour les retourner contre la Chine. Téhéran ne veut pas de ce rapprochement car il devrait alors organiser des élections plus démocratiques (ouvertes à tous les Iraniens), c’est-à-dire surtout aux militants en fuite de Nehzat Azadi, islamistes bcbg qui pourraient alors prendre le pouvoir de l’intérieur, restituant cette république à ses créateurs américains.
En 1979, on voulait renverser le Chah qui avait de grandes ambitions pour son pays et la région, mais de nos jours, on ne veut pas renverser les mollahs, mais les remettre dans le droit chemin derrière les Etats-Unis. Il en résulte une drôle de communication où il n’est plus question de violations des droits de l’homme par les mollahs, mais encore de violations des droits de l’homme par le Chah, dont la fin qui aurait été due à ces violations est citée sans cesse comme l’exemple de ce qui pourrait arriver de pire aux mollahs !
Quand les Américains ont décidé de renverser la monarchie pour la remplacer par un régime instable, l’Iran était un pays apaisé, avec un projet pour travailler avec la gauche, un véritable centre de réflexion pour imaginer une nouvelle gouvernance. L’Iran grouillait de projets industriels, politiques, universitaires, culturels. Un grand nombre d’Iraniens ne le savaient pas (ils l’auraient su sans ce chambardement), ils l’ont appris en exil de la bouche des rares survivants qui avaient échappé à la lame des révolutionnaires islamiques et leurs alliés. Le 16 janvier 1979, le Shah d’Iran quitta le pays alors que l’ensemble de la classe politique et quelques grandes figures de l’opposition lui demandaient de rester et d’envoyer l’armée mater les révolutionnaires. Il fit le choix de ne pas donner cet ordre de feu et il quitta le pays pour un exil sans retour.
Car telle est la vérité : le Shah a refusé que son armée ouvre le feu sur les Iraniens, il n’existe d’ailleurs aucune photo montrant des soldats iraniens faisant feu sur des manifestants. Bien que l’idée puisse paraître farfelue aux Français, tous les Iraniens le savent y compris les mollahs. D’ailleurs, ces derniers répètent souvent « nous ne sommes pas comme le Shah ». Le sujet ne fait même plus débat en Iran. S’il y a débat, il est de savoir pourquoi il n’a pas donné cet ordre, si on doit l’en blâmer, ou pas, pourquoi il a quitté le pays… Au moins n'aura-t-il pas fini comme le saint roi Louis XVI qui lui aussi refusa de tirer sur les émeutiers de 1789... payés par la franc-maçonnerie !
D’après ses détracteurs, « le Shah venait tout juste après Hitler et Staline dans ses crimes ». Faisons donc une comparaison. Ce sont 30 à 40 milles personnes qui sont passées par les armes lors de l’épuration à la Libération en France. Peut-on trouver un exemple de cette ampleur dans les faits attribuables au Shah d’Iran ?
Dans ces années-là, il était plus facile d’être un opposant en Iran que dans n’importe quel pays de l’Europe de l’Est, qu’en Chine, qu’en Corée (du Nord ou du Sud), à Taïwan, sans parler d’autres pays d’Asie comme Le Viet-Nâm, la Thaïlande ou la Malaisie. En Turquie et au Pakistan, les deux super-vassaux des Etats-Unis dans la région, le nombre des victimes de l’opposition politique ne se compte pas en quelques centaines, mais en plusieurs centaines de milliers. Ne parlons même pas des pays arabes ou d’Afrique. Oublions également la Grèce des Colonels ou la dictature de Salazar au Portugal.
Etre séparatiste était moins dangereux à Téhéran qu’à Belfast. Aux Etats-Unis, une fois communiste dans sa vie, on était banni à tout jamais, alors qu’en Iran on pouvait espérer devenir Impératrice (Farah Diba) ou Premier Ministre (Hoveyda). Pire encore, et c’est le reproche qu’on ferait au Shah d’Iran, on pouvait être en intelligence avec l’ennemi et trahir son pays, et gracié très facilement.
Le régime du Shah ne s’effondrât pas par excès, mais par laxisme. C’est sur ce point que les Iraniens jugent sévèrement l’ancien régime.