« Au début de la Révolution, personne ou presque n'imaginait sérieusement que la France pût un jour cesser d'être une monarchie. [...] L'idée de transformer la France en république ne rassembla, jusqu'à Varennes au moins (jusqu'au complot de Varennes devrait-on dire lorsqu'on précise que c'est le franc-maçon La Fayette qui suggéra à Louis XVI de s'enfuir en empruntant tel chemin pour le faire arrêter et juger pour haute trahison... Mémoires pour servir à l'Histoire du Jacobinisme, Augustin Barruel, Nldr.), qu'une poignée de sectateurs. [...] Longtemps ils passèrent inaperçus. [...] On commença à parler de l'existence d'une faction républicaine vers le printemps 1790, au moment d'ailleurs où le roi finissait d'être dépouillé de toute prérogative caractéristique de la souveraineté. » ( P. Gueniffey, Histoire de la Révolution et de l'Empire , Perrin, Collection Tempus, Paris 2011, p. 89.)
La conspiration républicaine du 10 août 1792
Le 10 août 1792, journée au cours de laquelle fut envahie l'Assemblée ainsi que le Palais des Tuileries (siège du pouvoir Exécutif pris d'assaut), un directoire secret entre les amis de La Fayette et de Brissot lâcha des « manifestants » préparés politiquement et militairement pour susciter cette insurrection parisienne non spontanée (Cf. Gérard Maintenant, Les Jacobins, collection Que sais-je? PUF, Paris 1984, p. 52-58) qui devait aboutir à la proclamation de la « république » en septembre 1792.
« Dès lors, on les entend dire dans leur club, ce que Brissot écrivait ensuite aux généraux de sa Révolution: 'Il faut incendier les quatre coins de l'Europe, notre salut est là' (Voyez Considér. sur la nature de la Révol. par M. Mallett du Pan, p. 37).
[...] L'historien pourra trouver toute l'histoire de cette atroce révolution du 10 août, dans les discours du député Louvet (journaliste, conventionnel régicide, député aux Cinq-Cents): 'nous la voulions, nous autres jacobins, parce qu'à coup sûr la paix tuait la république...' » (Jean-Baptiste Louvet, dit Louvet de Couvray, cité in A. Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, Editions de Chiré, Chiré-en-Montreuil 2005, tome 2, p. 473.)
Le génocide vendéen montre ce fait historique d'un pouvoir révolutionnaire et républicain parisien qui massacra la population française qui eut le tort de s'opposer et de se lever devant des dispositions et une politique extraordinaire inconnues jusqu'ici (levée en masse, conscription obligatoire, impôts, lois liberticides d'atteinte à la liberté religieuse, liberté d'association, etc.). En voici un petit résumé.
Le 1er octobre 1793, un « rapport sur la Vendée » à la Convention dite « nationale », du député membre du Comité de Salut Public (CSP), Barère, prescrit l'anéantissement et l'extermination de la Vendée.
Une loi du même jour de la Convention dite « nationale » créée l'Armée de l'ouest en vue de l'« extermination des brigands vendéens ». Le mot « extermination » est employé par les « élus » de la dite « république ». Le mot « brigand » désigne tous les habitants de la Vendée qualifiés collectivement de « race impure qui souille territoire de la République ».
Ce même mois d'octobre 1793, le CSP prend la direction du génocide mis en œuvre par « petits bouts de papiers » (Reynald Secher, Du Génocide au Mémoricide). Le 27 novembre 1793, le CSP nomme Turreau général de l'armée de l'Ouest.
Barrère à la convention en décembre 1793 déclare encore :
« Les colonnes infernales (de Turreau) ont pour consigne de PASSER A LA BAIONNETTE TOUS LES HABITANTS, y compris FEMMES ET ENFANTS, qu'elles rencontreront sur leur passage…, de BRÛLER TOUS LES VILLAGES, METAIRIES, BOIS ET LANDES, après en avoir enlevé tous les subsides, grains et fourrages. »
Ces mots sont repris et mis en ordres par le général révolutionnaire Turreau en date du 17/01/ 1794 cité par Gautherot et par Grignon.
Le 21 Janvier 1794, Turreau lance ses « colonnes infernales » pour exterminer la Vendée.
L'un des chefs de ces colonnes, Amey, va jusqu'à faire jeter dans les fours de campagne les femmes et les enfants qu'on lui amène : « C'est ainsi, dit-il, que la 'République' doit faire cuire son pain! »
Un autre chef républicain, Beysser, se vante « de porter au milieu des combats et des revues un pantalon fait avec la peau préparée et tannée des Vendéens qu'on écorchait après la bataille. » Les républicains prirent des vendéens et en firent des peaux tannées.
Les troupes républicaines, massacrent jusqu'à des enfants de quelques jours, tel le petit Bossard de la Rabatelière; ailleurs, - et le fait s'est produit plusieurs fois... - on éventre les bébés vendéens qu'on tient suspendus au bout des baïonnettes.
« A Châtillon, à l'endroit dit des quatre routes, les soldats républicains égorgent une mère et son nourrisson; ils enfilent ensuite l'enfant avec une broche et le font rôtir au foyer, en mettant la broche dans la main de la mère après lui avoir coupé la tête. » (Gautherot, L'épopée Vendéenne, p. 403.)
« Une fois entre deux noyades (celles de Nantes par Carrier), s'étant rendus à Clisson, ils dressèrent un immense bûcher, placèrent dessous des barils vides et dessus cent cinquante femmes qu'ils firent brûler pendant la nuit. La graisse de ces malheureuses remplit les barils qui furent transportés à Nantes et vendus au commerce. " Cette opération économique, écrivit Carrier, produisait une graisse mille fois plus agréable que le Saindoux. » (Crétineau-Joly, Histoire de la Vendée militaire, II, 72.)
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Le 28 février 1794, aux Lucs sur Boulogne, 110 enfants âgés de moins de 7 ans furent massacrés. (Cf. Marie Auguste Huchet, "Le massacre des Lucs-sur-Boulogne et le martyrologue du curé Barbedette, 1983)
Les Républicains, une fois entrés dans le village, rassemblèrent la population devant l'église. Les villageois n'étaient guère en mesure de se défendre, la population comptait principalement des vieillards, des femmes, des enfants. Matincourt choisit de ne pas faire de quartier ; il souhaita que l'opération se fasse en économisant le plus de cartouches possibles. Les soldats firent entrer la population dans l'église jusqu'à ce que l'église s'avérant trop petite pour pouvoir contenir toute la population, les Républicains mirent leur baïonnette au canon, chargèrent et massacrèrent toutes les personnes restées à l'extérieur. Les portes de la chapelle furent refermées, emprisonnant les civils à l'intérieur. L'église fut incendiée et des tirs de canons provoquèrent son éboulement. |
Le 28 février 1794, c'est le jour du grand massacre aux Lucs : le républicain Chapelain, marchant à la suite des assassins du général Cordelier, ceux-là même qui venaient de ravager la petite bourgade, notait dans son carnet-journal : « Aujourd'hui journée fatigante, mais fructueuse. Pas de résistance. Nous avons pu décalotter, à peu de frais, toute une nichée de calottins qui brandissaient leurs insignes du fanatisme. Nos colonnes ont progressé normalement. »
Le massacre des Lucs, ressemble au drame d'Oradour sur Glane. Dans la chapelle, plus de 500 noms sont gravés sur des plaques de marbre blanc. Ils furent brûlés vifs. Des familles entières ont péri. La chapelle Notre Dame du Petit Luc est un endroit bien émouvant, où chaque nom nous rappelle qu'en ces lieux l'homme s'est vautré dans l'ignominie. Et cette ignominie a vu la naissance de la république dite "française".
Les colonnes infernales avaient pour mission de détruire les rebelles et les soldats les poursuivaient à travers toute la campagne.
« J'ai fait fûreter les fossés, les haies et les bois. C'est là que je les ai trouvés blottis, tout a été passé par le fer. » (général Grignon, chef de la 1ère colonne).
Les gens qui étaient restés dans les villages n'étaient pas mieux traités : incendiés avec leurs maisons, ou fusillés, ou tués à coups de sabre et de baïonnettes, pour épargner la poudre et pour faire durer le plaisir.
Les tueurs étaient des tortionnaires qui coupaient des membres et des têtes, éventraient les victimes et les torturaient.
« Monsieur Morinière, sa femme et deux domestiques, sur leur refus de crier Vive la République, eurent la langue arrachée, les yeux crevés, les oreilles coupées... Un voisin, sa femme et sa soeur furent suspendus par le menton à des crampons de fer. »
En mars 1794 le nombre des victimes est de 118 à La Chapelle-Basse-Mer et de 563 aux Lucs. (Chiffres Extrait de "Les paysans en guerre" de Jean Gallet)
Le 7 février 1794, aux Landes-Genusson, une centaine de femmes, d'enfants, de vieillards sont massacrés. A une jeune fille qui préfère la mort à la souillure, on arrache un à un les ongles puis les seins.
Pendant que les bandes républicaines assassinaient, violaient, incendiaient, pillaient, liquidaient les habitants de la Vendée, la République perpétuait les mêmes exécrables forfaits dans toute la France, à Paris, à Lyon, à Angers, à Nantes, à Rochefort, etc. (Marquis de la Franquerie, La Vierge Marie dans l'Histoire de France, éd. Résiac, Montsûrs 1994, p. 219-220.)
Pendant que le peuple français était génocidé, les banquiers internationaux faisaient leur blé. Les descendants des républicains de 1789 liquidèrent la monarchie russe en 1917 avec l'aide des banques de Wall street et du lobby des trafiquants de monnaie internationaux.
Ils font la même chose aujourd'hui dans le Donbass (Ukraine) avec le soutien des banques, de l'ONU, de l'OTAN et de l'Union européenne, en liquidant les habitants, violant, torturant le peuple qui s'oppose au coup d'Etat atlantiste à Kiev, comme le peuple vendéen s'était opposé au coup d'Etat de 1792-1793.
Parmi les premier décrets de l’Assemblée dite « nationale », il y a la suppression de tout le droit social (les communautés de métiers) et la libéralisation du prêt à intérêt jusque-là interdit comme délit (usure) par un millénaire en accord avec les règles de l'Eglise.
La première Banque dite « de France » peut enfin naître sous Napoléon, prince de la Révolution. Elle arrive chez nous, un siècle après celle d'Angleterre. Elle marque la date de naissance de la ploutocratie des banksters internationaux.
Les ordres de liquidation de la Vendée vinrent d'en haut, de l'Assemblée dite « nationale » (une assemblée d'escrocs et d'assassins en grande majorité francs-maçons) et du Comité de Salut public (premier organe du gouvernement révolutionnaire).
Au total, la « République » « française » est née dans un bain de sang caché (mémoricide : aucun manuel scolaire d'histoire n'en parle, il s'agit de sauver la « république ») planifié et organisé.
Un coup d'Etat soutenu par la banque.
Le génocide vendéen fut accompagné d'une guerre européenne déclenchée à l'instigation des girondins (Brissot était l'agent de la banque britannique. Cf. R. Sédillot, Le Coût de la Terreur, Vérités et Légendes, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 1990, p. 213, 214. Il était également accéssoirement secrétaire général et trésorier de chancellerie du duc d'Orléans, Grand Maitre du Grand Orient de France... Cf. Bernard Faÿ, La Grande révolution 1715-1815, Le Livre contemporain, Paris 1959; p. 183, 345 et suivantes, 367, 369, 407). La guerre européenne révolutionnaire se termina à Waterloo en 1815 avec le décollage de la dynastie Rothschild, l'avènement de la finance internationale et des banques centrales.
L'addition des pertes dues à la Révolution et à l'Empire est de 400 000 morts pour les guerres jusqu'en 1800; un million pour les guerres napoléoniennes; 600 000 pour les guerres intestines; et l'échafaud pour mémoire. […] Deux millions de morts" (René Sédillot, Le coût de la Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin Mesnil-sur-l'Estrée 1987, p. 24-28).
S'agissant du bilan humain du « génocide en Vendée », l'historien René Sédillot explique :
« L'estimation totale des victimes varie du simple au sextuple: au plus bas 100 000, au plus haut 600 000. Les 117 000 disparus que retient Reynald Secher (Le Génocide franco-français: la vendée-Vengé, P.U.F.) ne concernent que les départements de la "Vendée militaire". Le nombre le plus élevé est celui de Pierre Chaunu, qui s'exprime en maître démographe, celui aussi dont fait état Alexandre Sanguinetti dans son Histoire du soldat. Il s'entend pour les bleus et blancs confondus, pour les tués à l'arme blanche, au fusil de chasse, au fusil modèle 1777, pour les victimes de la maladie, de la disette sur une terre brûlée, des exécutions sommaires, pour les blessés qui succombent dans l'impossibilité où l'on est de les soigner: les guerres civiles sont inexorables.
On retiendra ici un nombre médian, de l'ordre de 400 000. Il concerne à la fois les insurgés morts au combat (les résistants à l'oppression), en Bretagne et en Vendée, les morts du camp républicain, et ceux des autres provinces de l'Ouest – de la Normandie à la Gironde…
Ce tragique décompte doit être encore complété par les victimes de multiples luttes fratricides, notamment dans le Lyonnais, en Provence ou en Corse; par les victimes des Terreurs blanches: celle de 1795 au temps des Compagnons de Jéhu, celle de 1815 au temps des "Verdets", lors de l'assassinat du maréchal Brune à Avignon, du général Ramel à Toulouse. Tous ces règlements de comptes entre Français portent le bilan global des guerres civiles aux alentours de 600 000 unités.
Refaisons l'addition des pertes dues à la Révolution et à l'Empire:
400 000 morts pour les guerres jusqu'en 1800;
un million pour les guerres napoléoniennes;
600 000 pour les guerres intestines;
et l'échafaud pour mémoire.
Voilà nos deux millions de morts. » (René Sédillot, Le coût de la Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin Mesnil-sur-l'Estrée 1987, p. 24-28).
Près de 80% des personnes guillotinées sous la Révolution étaient des petites gens. Les ouvriers ont été envoyés par charrettes entières à la guillotine.
« Les décapitations [...] concernent pour 28% des paysans, pour 31% des artisans et des ouvriers, sans doute pour plus de 20% des marchands ... 8 à 9% des nobles, pour 6 à 7% des membres du clergé... » (René Sédillot, Le Coût de la Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 1984, p. 24.)
Au XIXe siècle, c’est tout le régime manufacturier mis en place par la Ière république qui a été un génocide social.
« La Révolution aura fait reculer la législation sociale de trois-quarts de siècle. » (René Sédillot)
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“Vendée, du génocide au mémoricide” : entretien avec Reynald Secher [audio]
La première logique totalitaire apparaît sous la "Révolution française" (Stéphane Courtois)