Le cardinal Vingt-Trois, mal informé, et totalement à côté de la plaque ce coup-ci - ce que nous déplorons par rapport à d'autres prises de position du cardinal où nous l'avions trouvé mieux inspiré -, dit d'une manière étonnante, au micro de Radio Notre-Dame dans un Entretien du 29/10/2011, ne pas savoir si la "pièce de théâtre" "Sur le Concept du visage du Fils de Dieu" (consistant à jeter des excréments sur le visage du Christ) est blasphématoire.
Puis aussitôt après, à propos de l'action de protestation du vendredi 21 octobre des jeunes catholiques, il qualifie ces jeunes de "groupuscule qui se réclame de l'Eglise catholique sans aucun mandat et qui est en fait un groupuscule rattaché au mouvement lefebvriste fait de la foi un argument de violence. C'est exactement le contraire de ce que nous avons voulu faire. L'authenticité de la foi cela n'est pas de s'imposer par la violence, c'est de s'imposer par la conviction et par l'appel à la liberté. On ne fait pas un appel à la liberté en jetant des oeufs pourris sur les gens ou de l'huile de vidange".
Il faudra expliquer deux choses au cardinal Vingt-Trois :
(1) Il ne s'agit pas pour ces jeunes catholiques de faire un "appel à la liberté" (ou que sais-je d'autre ?), mais de protester et défendre ce que nous avons de plus cher, Notre Père, et l'honneur de Notre Seigneur.
Nous pensons qu'il est effectivement important d'éviter de tomber dans le piège de la réponse violente, ce qui nous sera aussitôt reproché, sans même qu'aucune information sur la réalité de la provocation ne soit présentée, dans une sorte de procès soviétique à charge. Toutefois, l'usage de la violence pour faire cesser l'outrage est une légitime défense. Il n'y a pas de liberté d'expression contre la liberté d'expression ou la liberté religieuse (article 18 et article 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme: "Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites" (art. 18) ; "Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés" (art.30).
(2) Il n'y a pas que des catholiques à protester contre une "pièce de théâtre" dont le thème consiste à jeter des excréments sur le visage du Christ. Des croyants musulmans, des chrétiens et des non-chrétiens, des athées mêmes sont choqués par cette représentation visant à vexer les chrétiens.
Que diraient ces bonnes âmes si un artiste "inspiré" venait à créer à son tour une "pièce de théâtre" déclinée sur le même thème (ou le même type de provocation), mais avec un rabbin à la place du visage du Christ ? La pièce serait-elle elle aussi subventionnée par la mairie de Paris ?
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