Le grand prêtre de la religion nihiliste maçonnique Vincent Peillon peut bien pontifier "la Révolution n'est pas terminée", il n'en demeure pas moins qu'elle l'est. La Révolution est "terminée" (François Furet). Elle est même "morte" pour Patrice Gueniffey. Et si elle bouge encore, la loi Taubira pourrait bien lui porter l'estocade.
- « Si la Révolution a fondé une nouvelle société, tout à fait différente de ce qu'était l'ancienne, néanmoins la Révolution s'est montré incapable de fonder un régime politique stable et durable.
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Dire que "la Révolution française est morte" aujourd'hui, c'est biensûr faire allusion au fameux "La Révolution française est terminée" lancé par François Furet en 1978.
- La Révolution française est en passe de cesser d'être un des mythes fondateurs de notre identité collective et de passer d'avoir la réputation d'avoir été l'acte inaugural de notre modernité politique et sociale ou l'année zéro de notre histoire moderne, réputation qu'elle a eu si longtemps.
- ... Pour les libéraux, la Révolution française c'est la fin de l'histoire : tout a été dit avec les Droits de l'homme et le régime constitutionnel. Pour les socialistes, la Révolution française devrait être le début de l'histoire, puisque les promesses de 89 n'ont pas toutes été réalisées et à leurs yeux, une autre révolution est nécessaire. ... La chute du communisme en 1989-1991 a entraîné celle du mythe de la Révolution française en tant qu'annonciation d'une future révolution.
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- Ce qui a disparu c'est la croyance à l'efficacité de l'action politique qui se trouvait au coeur du message délivré par la Révolution française. Et plus généralement par l'histoire de l'avènements de nos Etats démocratiques. En effet, la Révolution française avait porté cette croyance à l'efficacité de la politique à un point de paroxysme. Elle avait cru que la volonté humaine a une efficacité illimitée, c'est-à-dire que l'on pouvait absolument tout changer. Les évènements se sont alors chargés de montrer qu'en réalité en politique on ne peut pas tout faire, que les choses résistent, ne se laissent pas faire sans limites. » (Patrice Gueniffey, Conférence du 3 octobre 2011).
- « En mettant la volonté du peuple (Volonté générale) au-dessus de la loi pour renverser la loi existante, les révolutionnaires ont détruit l'idée même de la loi. Par la suite, on a gardé cette Volonté générale pour renverser la constitution révolutionnaire. A partir de là, dit-il, il n'y a plus de loi qui tienne devant la volonté supérieure du peuple ou de ceux qui sauront incarner le peuple... Dès lors comment fonder la loi ? Comment fonder une nouvelle légitimité politique sur une destruction de l'ancienne ? Les révolutionnaires essaient un peu toutes les formules pour essayer de résoudre une question et une seule : comment refonder une légimité politique sur la destruction de l'ancienne ? Et c'est dans ce problème que s'épuise la Révolution depuis 1789 jusqu'à aujourd'hui d'ailleurs » (Patrice Gueniffey, exposé à la Procure le 28 mai 2011).
La réponse est que la fondation de la légitimité politique sur la "Volonté générale" qui peut décider de tout (souveraineté nationale, article 3 de la DDH de 1789), aboutit à un nihilisme d'Etat déconstruisant le réel et la nature elle-même. On le voit aujourd'hui avec la loi Taubira : "la Volonté générale ne pouvait que finir par vouloir changer toutes les lois, aujourd'hui la loi naturelle, demain peut-être les lois de la gravitation universelle" (Jean-Claude Martinez). Cette "légitimité" politique est un non-sens, une aporie.
En ces temps troublés voyant la famille et la société attaquées de toutes parts au nom d'une volonté politique délibérée de « réforme de civilisation » (Christiane Taubira), il est urgent de sortir de l'incohérence et de la folie, et de (re)fonder une légitimité politique sur un socle plus "stable" (P. Gueniffey) que la "Volonté générale" ou la "souveraineté nationale". Il s'agit de reconnaître qu'il existe un Ordre naturel, un Ordre moral supérieur à la loi civile qu'il s'agit de rechercher et de respecter sous peine de tomber dans l'idéologie (loi Taubira) et le totalitarisme.
Si le franc-maçon Vincent Peillon a pu déclaré que la franc-maçonnerie est la religion de la république et écrire un livre pour cautionner son nihilisme réduisant l'homme à un objet de consommation, la ventre de la femme à un code barre, et les enfants à un droit pour des adultes en mal d'amour, on peut bien déclarer à notre tour que le christianisme est la religion historique de la France et qu'il le redeviendra très bientôt du fait même qu'ils sont allés trop loin dans l'idéologie. Le Christ-Roi, la loi naturelle, apparaissent à nouveau comme le fondement politique le meilleur et la meilleure garantie des droits réels de la personne humaine, ceux des plus faibles et des pauvres.
- Patrice Gueniffey : "La Révolution est morte" (Conférence du 3 octobre 2011)
- Franc-maçonnerie "religion de la république" (Vincent Peillon)
- La crise de légitimité de François Hollande peut conduire à une crise du régime (Jacques Sapir)
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