Le coup d'Etat atlantiste organisé et soutenu par les pays Occidentaux à Kiev est très grave. Des nouvelordremondialistes commencent à annoncer une guerre mondiale et feignent regretter que les Occidentaux se soient autant impliqués dans les affaires intérieures de l'Ukraine alors qu'ils parlent de "grave crise", de "guerre mondiale", la veulent et la préparent depuis des années.
Avec le repli tactique hier de Poutine qui a demandé aux Pro-Russes est-Ukrainiens de reporter le référendum d'autodétermination prévu dimanche 11 mai, tout en affirmant qu'il avait "retiré" ses forces de la frontière, se pose la question de savoir comment se terminera ce qui a tout l'air d'un piège mortel pour la paix en Europe ?
On pourrait trouver un début de réponse dans le discours que le président russe prononcera demain 9 mai pour la parade militaire sur la Place Rouge à Moscou, qui célèbre la victoire patriotique russe sur le nazisme en 1945.
Sous des devants de recul (la demande de repousser le référendum), Poutine effectue un repli tactique très habile que seul les politiciens occidentaux dont la stratégie purement médiatique se résume à l'annonce de fausses nouvelles et l'échange de récriminations factices, n'ont pas vu venir. Poutine dit au monde qu'il n'est pas derrière les évènements en Ukraine, au contraire des Occidentaux qui ont piloté le coup d'Etat depuis Washington et Bruxelles.
Poutine fait d'une pierre deux coups
(1) on ne peut plus reprocher à la Russie d'être derrière la guerre civile en Ukraine. On ne peut plus dire que les est-Ukrainiens obéissent à un pays étranger. Poutine coupe l'herbe de l'inversion accusatoire de la classe médiatico-politique occidentale.
(2) Le référendum est-ukrainien prend de la valeur devant la communauté internationale, face au "droit international"... à géométrie variable, base des autoproclamées démocraties occidentales à l'ONU.
Poutine montre qu'il est pour la "déescalade", le "pas dans le sens du dialogue" ... et une "solution négociée" entre les pays Occidentaux, l'Ukraine... et la Russie.
Comme en Syrie après sa proposition de mettre les "armes chimiques" syriennes sous contrôle international pour leur destruction, Poutine coupe l'herbe sous les pieds des belliqueux et des fomenteurs de chaos qui n'ont (pour le moment) plus d'argument.
Tandis qu'en Occident les chancelleries crient victoire et claironnent que Poutine a demandé aux Est-Ukrainiens de reporter le référendum, Poutine dit aux pro-Russes est-ukrainiens que c'est à eux de jouer et de décider pour eux mêmes de leur destinée, mais qu'il se pliera à la volonté du peuple "source ultime de toute autorité". (Cf. Discours pour l'intégration de la Crimée dans la Fédération de Russie le 18 mars 2014).
Les troupes russes n’étaient évidemment pas positionnées à la frontière russo-ukrainienne pour envahir l’Ukraine, mais n'y étaient que comme point de fixation pour l’adversaire, et de monnaie d’échange au fil des "négociations". Et non dans une stratégie d’attaque.
Nous ne sommes qu'au deux tiers de la partie dont la fin ne devrait se jouer que dans quelques semaines lorsque le Stalingrad des fascistes atlantistes à Kiev sera complet. Une nouvelle déculottée monumentale par désarmement complet des belliqueux et une nouvelle victoire russe sans combat comme en Crimée.
Poutine met donc en attente le référendum pour focaliser l'attention sur les élections présidentielles ukrainiennes à venir le 25 mai qu'il laissera se dérouler tranquillement... et dont il a dit qu'il jugeait "absurde" de les tenir dans un tel contexte de violences. Il laisse délibérément pourrir la situation créée par les Occidentaux avec malheureusement une probable augmentation du bilan humain consécutive à l'"opération antiterroriste" décidée par Kiev-Washington-Bruxelles.
L’anarchie qui sortira des élections, des niveaux importants d'abstention, le lancement probable d'une nouvelle révolution de couleur si Timochenko perd les élections, l'augmentation exponentielle des victimes et des crimes de guerre finiront de donner à Poutine tous prétextes pour intervenir.
Publiée le 8 mai 2014
Des soldats de l'armée ukrainienne font la guerre au peuple ukrainien.