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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 18:25
Dans l'encyclique Quadragesimo Anno (1931), Pie XI souligne deux conséquences du pouvoir discrétionnaire des maîtres de l’argent sur l’économie :

- la « déchéance du pouvoir politique (…) tombé au rang d’esclave et devenu le docile instrument (…) de toutes les ambitions de l’intérêt ».

- l’ « internationalisme ou impérialisme international de l’argent, funeste et exécrable, pour lequel là où est la fortune, là est la patrie ».

Cette double caractéristique des temps modernes : le développement de l’usure sous de nouvelles formes, la domination de l’économie et de la politique par les puissances d’argent a été reconnue aussi bien par des hommes de finance et des hommes politiques (trop peu nombreux hélas !) que par des doctrinaires de ces deux disciplines. Nous en citerons quelques-uns :

 

René de la Tour du Pin (1889) : « Le siècle actuel porte la marque de l’usure et mérite d’en conserver le nom ». (Vers un Ordre social chrétien, p. 71)

Charles Maurras (1925) : « L’Etat moderne a vendu ou loué son être aux banquiers ». (Action Française, 12 octobre 1925)

V. C. Vickers (1939) : « La démocratie est en danger parce que le gouvernement démocratique lui-même est asservi aux intérêts des groupes qui dominent la finance et qui ont le pouvoir d’infliger à la nation une crise financière s’ils prévoient que va être mise en place une législation défavorable à leurs intérêts particuliers ». (Economic Tribularion, p. 51 , V.C. Vickers fut gouverneur de la banque d'Angleterre de 1910 à 1919)..

Maurice Allais (1978) : « Alors que pendant des siècles l’Ancien Régime avait préservé jalousement le droit de l’Etat de battre monnaie et le privilège exclusif d’en garder le bénéfice, la République démocratique a abandonné pour une grande part ce droit et ce privilège à des intérêts privés. Ce n’est pas là le moindre paradoxe de notre époque ». (L'impôt sur le capital et la réforme monétaire, p. 187. Maurice Allais reçut le priX Nobel de l'Economie en 1988). 

(...) Qui détient en définitive les pouvoirs de décision ?

On sait - ou l’on devrait savoir - que nos pouvoirs politiques ne sont en général que des paravents derrière lesquels se tiennent des tireurs de ficelles, eux-mêmes manipulés par d’autres personnages occupant des échelons supérieurs. « Il y a dans tout pouvoir démocratique (…) - explique l’historien François Furet - une oligarchie cachée, à la fois contraire à ses principes et indispensable à son fonctionnement ». (François Furet, Penser la Révolution française, p. 241. Dans les quarante dernières pages de ce livre, F. Furet a résumé la pensée sur la Révolution française de l'historien Augustin Cochin)

Suite

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- Doctrine économique du blog Christ-Roi
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1789 Une aristocratie en chasse une autre, naissance de la bourgeoisie d'affaires et de l'Argent-Roi, la ploutocratie

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