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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 08:08
L'idée du "vivre ensemble", idée que plusieurs personnes d'origines ethniques, culturelles, religieuses différentes, peuvent "vivre ensemble" sous les auspices de la "laïcité" doit être étudiée rationnellement pour voir si elle est viable. Selon l'expression de Mgr Bagnard ce "vivre ensemble" est la "version séculière du message évangélique".

Les catholiques et les non-catholiques peuvent-ils vivre ensemble en s’entendant sur des éléments de la pensée du siècle des
Lumières (pensée foncièrement anti-catholique et anti-chrétienne) ? 

http://www.nationspresse.info/wp-content/uploads/2009/12/toulouse-BBR-brul%C3%A9.jpgA un moment, dans un même ensemble national, ne faut-il pas un coagulent plus fort que la laïcité pour réunir des personnes que tout oppose ? Ce coagulent, l'histoire l'a montré en Europe, ne s'agit-il pas du christianisme ? Et en France du catholicisme ? La laïcité a remplacé le catholicisme. Y a-t-il pour autant plus de cohésion nationale ? La laïcité permettrait de "mettre fin aux guerres de religion" répète le dogme républicain, mais le catholicisme n'a-t-il pas été le ciment de la nation française pendant mille ans, jusqu'à l'apparition de l'horrible hérésie protestante ? Ces guerres ne réaparraissent-elles pas au détour de telles ou telles manifestations "sportives" ? Lorsque le drapeau de la république française est
arrachéà la mairie de Toulouse, place du Capitole, brûlé et remplacé par le drapeau algérien, n'est-ce pas un signe de conquête et de domination que l'on rencontre lorsqu'une armée l'a emporté sur une autre après une bataille ? Pourtant ne vivons-nous pas sous un régime "laïque" ?

Il apparaît évident qu'entendue comme version séculière du message évangélique, la laïcité républicaine est ridicule et largement insuffisante. En Europe, le catholicisme, version intégrale d'une authentique laïcité (entendue comme distinction des pouvoirs temporel et spirituel, collaborant entre eux en vue du Bien commun, et non séparation étanche = laïcisme maçonnique) a été le seul paramètre qui pendant des siècles a favorisé l'éclosion d'une unité européenne (Chrétienté) et permis une résistance européenne viable de peuples et nations différents face à l'invasion d'autres civilisations qui venaient détruire la Chrétienté (Poitiers 732, Jérusalem 1099, Las Navas de Tolosa 1212, Grenade 1492, Lépante 1571, Saint-Gothard 1664, Vienne 1683, Zenta 1697, Peterwardein 1717).
En France, le catholicisme a été le ciment de notre nation pendant mille ans, Jeanne d'Arc a refoulé les Anglais en disant : "Je les aime, chez eux"... Les Anglais parlaient français..., étaient catholiques et européens ! Comment dès lors, dans ces conditions, imaginer un seul instant faire d'africains ou d'asiatiques des Français ethniques, culturels et civilisationnels ? Cette pensée n'est-elle pas ridicule, odieuse ? ... Un mensonge qui se paie chaque jour.

- Sarkoland : Réalités amères de la France de 2009

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L'édito de Mgr Bagnard
http://www.paroisse-villars.com/article-edito-de-mgr-bagnard-sur-l-identite-nationale-suite--41321398.html

[L]’un des che­mins qui ou­vre à l’iden­ti­té na­tio­nale passe par l’his­toire. C’est dans l’hé­ri­tage reçu des siè­cles que se re­flète le vi­sage d’une na­tion. "Qu’avons-nous que nous n’ayons reçu ?" Que pour­rions-nous dire de nous-mê­mes et de no­tre pays si, faute de mé­moire, nous ne par­ve­nions pas à nous si­tuer dans le pro­lon­ge­ment d’une his­toire ? Ce se­rai le si­lence ou l’ar­bi­traire d’une pa­role ti­rée de l’im­mé­diat !
Ain­si, c
omme évê­que de Bel­ley-Ars, je ne peux pas igno­rer que la pré­sence d’un évê­que, iden­ti­fiée avec cer­ti­tude par l’his­toire dans la Ville de Bel­ley, re­monte à l’an 412. Il s’ap­pe­lait Au­dax. L’Evê­que ac­tuel est le cen­tième d’une li­gnée qui en comp­te qua­tre-vingt-dis neuf avant lui. Ain­si, de­puis seize siè­cles, le chris­tia­nisme est pré­sent - de fa­çon or­ga­ni­sée - sur no­tre ré­gion. Com­ment, sur une aus­si lon­gue du­rée, l’Évan­gile n’au­rait-il pas fa­çon­né le com­por­te­ment de ses ha­bi­tants, leur mode de pen­sée, leur cul­ture, leur vi­sion de l’exis­tence ?
On peut dis­cu­ter sur le bien fon­dé de cet im­pact, mais on ne peut con­tes­ter les don­nées ob­jec­ti­ves de l’his­toire. Les tra­ces de cet hé­ri­tage sont là sous nos yeux. Il suf­fit de voir "ce long man­teau d’égli­ses et de ca­thé­dra­les qui re­cou­vre no­tre pays pour com­pren­dre que les va­leurs chré­tien­nes ont dû quand même y jouer un rôle", dé­cla­rait Ni­co­las Sar­ko­zy, le 13 dé­cem­bre 2007. Pour­quoi s’en ex­cu­ser ? Pour­quoi s’en dé­fen­dre puis­que nous som­mes tout sim­ple­ment de­vant une don­née de fait ?
La cul­ture is­sue de cette im­pré­gna­tion des siè­cles est si pro­fon­dé­ment en­ra­ci­née qu’elle est de­ve­nue comme une se­conde na­ture ; elle fait si bien corps avec cha­cun d’en­tre nous qu’elle a ce grave in­con­vé­nient de ne plus s’in­ter­ro­ger sur les ori­gi­nes où elle a pui­sé sa sève.
Jean-Paul II avait jus­te­ment osé dire au Bour­get, le 1er juin 1980 : "On sait la place que l’idée de li­ber­té, d’éga­li­té et de fra­ter­ni­té tient dans vo­tre cul­ture, dans vo­tre his­toire. Au fond, ce sont là des idées chré­tien­nes." S’in­ter­ro­ger sur l’iden­ti­té na­tio­nale, c’est donc re­trou­ver le che­min des ori­gi­nes et les as­su­mer comme un creu­set qui, au fil des siè­cles, a for­gé l’iden­ti­té de no­tre pays.

Cette in­ter­ro­ga­tion con­duit à re­con­naî­tre que l’un des fac­teurs ma­jeurs de cette iden­ti­té, c’est bien le chris­tia­nisme. Ni­co­las Sar­ko­zy avait dit au La­tran : "Les ra­ci­nes de la France sont es­sen­tiel­le­ment chré­tien­nes... Une na­tion qui ignore l’hé­ri­tage éthi­que, spi­ri­tuel, re­li­gieux, de son histoire com­met in crime con­tre sa cul­ture.. Ar­ra­cher la ra­cine, c’est per­dre la si­gni­fi­ca­tion, c’est af­fai­blir le ci­ment de l’iden­ti­té na­tio­nale et des­sé­cher da­van­tage en­core les rap­ports so­ciaux qui ont tant be­soin de sym­bo­les de mé­moire."
Il est vrai que le siè­cle des Lu­miè­res a con­tes­té cet hé­ri­tage, mais il en est res­té, mal­gré lui, pro­fon­dé­ment im­pré­gné. Le ca­dre men­tal dans le­quel il ex­pri­mait ses "idées nou­vel­les" con­ti­nuait à s’ali­men­ter sou­ter­rai­ne­ment à la Source qu’en sur­face il re­je­tait !
Sans ce ré­fé­ren­tiel fon­da­men­tal, il n’au­rait pas pu éla­bo­rer la Dé­cla­ra­tion uni­ver­selle des Droits de l’homme, dont l’un des prin­ci­pes fon­da­men­taux est le res­pect dû à tout être hu­main. Car tous les hom­mes sont égaux en di­gni­té. Cha­cun a donc le droit d’être re­con­nu pour lui-même, qu’il soit croyant, non croyant, li­bre pen­seur, etc...
Et jus­te­ment, l’es­prit de la laï­ci­té s’en­gage à ré­unir les con­di­tions per­met­tant aux croyants et aux in­croyants de vi­vre ensem­ble, la base de cette con­vi­via­li­té étant le res­pect de la con­science de cha­cun. Nous som­mes ty­pi­que­ment de­vant la ver­sion sé­cu­lière du mes­sage évan­gé­li­que !
Aus­si quand, sur l’ho­ri­zon qui nous est fa­mi­lier, sur­gis­sent d’au­tres cul­tu­res - is­sues d’au­tres re­li­gions - nous nous in­ter­ro­geons lé­gi­ti­me­ment sur leur com­pa­ti­bi­li­té avec no­tre pro­pre iden­ti­té na­tio­nale. Et c’est aus­si l’oc­ca­sion d’avoir une plus claire con­science de ce que veut dire être fran­çais. Au nom de cette iden­ti­té, nous in­ter­ro­geons l’Is­lam. Ac­cepte-t-il, dans les faits, la li­ber­té de con­science ? In­tè­gre-t-il, dans le champ so­cial, l’éga­li­té en­tre l’homme et la femme ? Le res­pect des con­scien­ces va-t-il jus­qu’à ac­cueillir le chan­ge­ment de re­li­gion sans crainte de re­pré­sailles ? Peut-on être tran­quil­le­ment adepte d’une au­tre re­li­gion dans un pays mu­sul­man ? Si la ré­ponse est "oui" pour tel pays, et "non" pour tel au­tre, alors y a-t-il un organisme officiel qui dé­fi­nit la juste pen­sée de l’Is­lam ? Où se trouve la véritable interprétation ? Le fran­çais a be­soin de le sa­voir au mo­ment où son pays ac­cueille cette cul­ture sur son ter­ri­toire et cela au nom de l’iden­ti­té na­tio­nale.
Car voi­ci, par exem­ple, ce que je lis sous la plume d’un Père Jé­suite égyp­tien, le Père Bou­lad, bon con­nais­seur de l’is­lam : "Quand un mu­sul­man me dit : l’is­lam est la re­li­gion de la to­lé­rance, je lui ré­ponds : parmi les 57 pays musulmans de la planète, cite m'en un seul où la liberté religieuse existe. Si bien que le non-mu­sul­man n’a pas sa place. Il est to­lé­ré, tout juste, comme dhim­mi, mais à part ça, non. La to­lé­rance, pour l’is­lam, c’est que vous êtes to­lé­ré comme ci­toyen de deuxième zone en tant que chré­tien ou juif. Mais en de­hors de ça, si vous êtes boud­dhiste ou hin­douiste, vous n’êtes plus to­lé­ré. Vous êtes un ka­fir, c’est-à-dire car­ré­ment un apos­tat, un im­pie. [...]"
N’est-ce pas le rap­pel de l’exi­gence d’un dia­lo­gue en vé­ri­té, au mo­ment où l’on s’in­ter­roge sur l’iden­ti­té na­tio­nale ? Et cette exi­gence dé­passe lar­ge­ment la dis­cus­sion sur la hau­teur des mi­na­rets, même si celle-ci est à pren­dre aus­si en con­si­dé­ra­tion.
† Père Guy-Ma­rie Ba­gnard
Évê­que de Bel­ley-Ars

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