Contrairement à ce qui est affirmé ici ou là, les prêtres ne sont pas autorisés à porter n'importe quel vêtement : ils doivent porter un vêtement qui les distingue, qui permet de les reconnaître, et qui doit être le même pour tous.
Voici à ce sujet ce que rappelle le Magistère :
"Obligation de l'habit ecclésiastique
Dans une société sécularisée et qui tend au matérialisme, où les signes extérieurs des réalités sacrées et surnaturelles disparaissent souvent, on ressent aujourd'hui particulièrement la nécessité que le prêtre - homme de Dieu, dispensateur de ses mystères - soit reconnaissable par la communauté, également grâce à l'habit qu'il porte, signe sans équivoque de son dévouement et de son identité de détenteur d'un ministère public. Le prêtre doit être reconnu avant tout par son comportement mais aussi par sa façon de se vêtir, pour rendre immédiatement perceptible à tout fidèle et même à tout homme son identité et son appartenance à Dieu et à l'Eglise.
Pour cette raison, le prêtre doit porter "un habit ecclésiastique digne, selon les normes indiquées par la conférence épiscopale et selon les coutumes locales légitimes". (Cf. Droit canonique) Cela signifie que, lorsque l'habit n'est pas la soutane, il doit être différent de la manière de se vêtir des laïcs, et conforme à la dignité et la sacralité du ministère. La coupe et la couleur doivent en être établies par la conférence épiscopale, toujours en harmonie avec les dispositions du droit universel."
Le simple complet-veston gris ne saurait être le vêtement des clercs puisqu'il n'est pas différent de la manière de se vêtir des laïcs. Il faut au moins que sa coupe soit spécifique. Quant à la chemise-cravate, on n'en parle même pas... tout comme les chemises à col romain dont les couleurs sont des plus fantaisistes.
La petite croix portée sur le revers de la veste ne suffit pas non plus à transformer un vêtement laïc en vêtement de clerc: elle reste un signe que tout le monde peut porter. (Rappelons aussi en passant qu'il n'est pas permis le porter l'étole ou la croix pectorale sur un vêtement civil.)
Le texte magistériel poursuit: "A cause de leur incohérence avec l'esprit de cette discipline, les pratiques contraires ne peuvent être considérées comme des coutumes légitimes et doivent être supprimées par l'autorité compétente. Sauf des situations totalement exceptionnelles, ne pas utiliser l'habit ecclésiastique peut manifester chez le clerc un faible sens de son identité de pasteur entièrement disponible au service de l'Eglise." (Cf. Congrégation pour le Clergé, Directoire pour le Ministère et la Vie des Prêtres, 31 janvier 1994.)