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Christ Roi

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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 17:54
Le site "Médiats France Librepublie un article intéressant de Roland Hureaux, montrant que la France et l'Europe se sont construits contre l'idée impériale au fil des siècles ("L’identité française ne se sépare pas de l’identité européenne") et qu'aujourd'hui, elles risquent de se perdre en se mettant à la remorque de l'idéologie néo-impérialiste du Nouvel Ordre Mondial d'un Brzezinski

Nous pourrions ajouter qu'historiquement, la France a été anti-impérialiste qu'autant elle était fidèle à sa nature monarchique et catholique, et qu'elle s'est fourvoyée dans l'impérialisme à chaque fois qu'elle s'en est écartée, jusqu'à a oublier sa nature profonde et sombrer dans des chimères (impérialismes des Lumières laïcistes, révolutionnaire, bonapartiste, colonialiste, et à présent mondialiste... Un seul trait commun relie tous ces impérialismes : l'anti-catholicisme).

Nous passons sur le contre-sens complet fait par l'auteur (passages soulignés en rouge par nos soins) sur les
Lumières, les cités grecques (en réalité des oligarchies) et la démocratie qui seraient, selon lui, des éléments de cet anti-impérialisme français et européen, alors qu'ils sont au contraire les moteurs actuels de l'Empire démo-libéral (Ex : "croisade pour la liberté et la démocratie" d'un George Bush). L'auteur termine sur cette remarque essentielle : "Loin de se replier sur elle-même, la France, en se souciant de son identité, ne fait que défendre, comme elle l’a toujours fait,  l’identité  de l’Europe".

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L’identité française ne se sépare pas de l’identité européenne. Dire cela n’a rien à voir avec une quelconque perspective supranationale, au contraire.

L’Europe est entrée dans l’histoire avec les cités grecques. C’est leur amour passionné de la liberté qui s’est exprimé à Marathon, aux Thermopyles, à Salamine, à Platées, contre ce que les marxistes devaient appeler plus tard le « despotisme oriental ».

Même refus d’une monarchie orientale avec la victoire, plus ambigüe,  d’Octave   à Actium, contre Antoine et Cléopâtre.

Tout en sauvant  la façade  républicaine,  Octave,  devenu Auguste,  n’en    imposa pas moins à Rome un modèle impérial,  au mépris de  la tradition romaine et de  l’esprit  de liberté des peuples moins avancés, Celtes,  Ibères  ou Germains. Mais au bout de quelques siècles,  l’Europe, sous le choc  des barbares,  revint,   avec  la bénédiction de l’Eglise,  à un nouveau type de morcellement. Cette Europe où, depuis l’Edit de Caracalla (212) , tous les hommes libres sont citoyens ne supporte plus les pouvoirs trop lointains.  En se partageant l’Empire, Les Francs en Gaule, les Wisigoths en Espagne, les Ostrogoths en Italie,  les Angles et les Saxons  en Angleterre,  les Suèves au Portugal  esquissent la carte politique de l’Europe actuelle : des entités politiques de taille moyenne, sous-dimensionnées par rapport aux grands empires byzantin ou arabe mais où le pouvoir semble  plus  à  portée  du grand nombre , jusqu’à  l’émiettement féodal.

Les tentatives  de reconstituer un grand bloc européen de type impérial   sur le modèle romain ne manquèrent pas:    Charlemagne, le Saint  Empire romain germanique, les Habsbourg,  jusqu’à  Napoléon  et  Hitler,  mais elles  firent les unes après les autres long feu. Il est significatif qu’ au XXe siècle les totalitarismes s’emparèrent    des  deux nations qui  s’étaient vu un moment héritières de Rome, l’Allemagne des Kaiser, la Russie des Czars (deux déformations de César)  Mais  ils n’ont eu , eux aussi, qu’un temps.

Cette histoire tourmentée  fait-elle,  autant qu’on le dit,   de l’ Europe une   terre de brassage ethnique ?  Elle le fut  sans doute au premier millénaire, par l’esclavage d’abord, par les invasions ensuite. Très peu depuis  l’an Mil.  Au temps des invasions,  les nouveaux venus tentaient de  s’imposer par le fer  et par le feu.  Mais ils ne gagnaient  pas vraiment :  soit qu’ils fussent défaits sur les champs de bataille (les Huns, les Hongrois, les  Turcs), soit qu’ils se soient assimilés à la civilisation des premiers occupants : destin de la plupart des peuples germains du  Ier millénaire. Les Arabes, seuls,  imposèrent leur civilisation en Espagne, mais ils en furent finalement rejetés, comme les Turcs devaient l’être des  Balkans.

Et la France  dans cette histoire,  dira-t-on ?  A un degré suréminent, elle porte cette vocation européenne de liberté, elle en est l’emblème.

Emblématique déjà par sa position : le seul   qui soit à la fois sur la Mer du Nord, l’Atlantique et la Méditerranée, maritime et continental  (au sens de MacKinder) ,   latin  et  franc , catholique  mais teinté de  protestantisme, chrétien  mais inspirateur  des Lumières, notre pays est à lui seul un condensé de l’Europe.

Comme jadis les cités grecques, il incarna tout au long de l’histoire – sauf  l’exception napoléonienne –    la résistance à la tentation impériale paneuropéenne :   contre le Saint Empire, contre les Habsbourg,  contre le Reich bismarkien.

Redécouvrant à la  fin du XVIIIe siècle les valeurs de la démocratie grecque, les Français, comme les Grecs jadis, sont bien les Européens  par excellence. Ils sont  un peu à l’Europe, ce que l’Europe est au monde.  Leur identité,  c’est d’abord cela.

Tout cela appartient –il au passé ?  

  Loin de nous l’idée d’oublier ce que la chute du rideau de fer  doit à des acteurs non-européens,  Américains bien sûr  mais aussi  Afghans.  Reste que cet événement résulta  aussi du combat de grands  Européens ; Jean Paul II,  Walesa et d’autres  et doit être considéré comme une grande victoire de la civilisation européenne.

En refusant avec plus de détermination que d’autres l’ultime menace soviétique qu’exprimait la prolifération des euromissiles,  notre pays   réagit alors en conformité avec  son sens séculaire  de la liberté.

Comment  dès lors  s’étonner  que la France  doute de son identité dès lors que de nouvelles menaces  semblent,  à tort ou à raison, lui rappeler ce que, tout au long de l’histoire, elle  a, comme les autres  Européens, rejeté ?

Toujours ouverte aux autres cultures,  y compris arabe, comment  se résignerait-elle  à ce que l’Europe appartienne jamais à  l’oumma ,  ainsi que  l’envisagent   certains islamistes ?  

Comment pourrait-elle accepter que  certains faucons américains, tel Zbigniew Brzezinski, prônent  la mise en tutelle  de l’Europe au sein d’un nouvel ordre impérial ?

Comment ne serait-elle pas inquiète, elle qui, presque tout  au long de son histoire,   a combattu  les empires,  d’entendre Barroso  dire :  « parfois j'aime comparer l'Union Européenne en tant que création, à l'organisation des empires », même s’il ajoute qu’il s’agira du  « premier empire non impérial » (1). De quelque manière que cela soit dit,  il n’est en tous les cas pas dans la vocation de la construction européenne de  substituer à la variété colorée de ses personnalités nationales, la grisaille d’un soft power bureaucratique.

Loin de se replier sur elle-même, la France, en se souciant de son identité, ne fait que défendre, comme elle l’a toujours fait,  l’identité  de l’Europe.

 

 Roland HUREAUX

 


 (1) Conférence de presse à Strasbourg ; 10 juillet 2007,

Source:
http://roland.hureaux.over-blog.com/


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