Gaston Monnerville est né en Guyane française, à Cayenne, le 2 janvier 1897. Avocat, il s’inscrit en 1921, au Barreau de Paris. Il entre au cabinet du célèbre avocat et futur homme d’Etat, César Campinchi (1882-1941), membre du parti radical-socialiste, dont il sera, pendant huit ans, le principal collaborateur.
Il s’illustre notamment en 1931, à l’âge de 34 ans, dans l’affaire " Galmot ". Inculpés, après l’émeute provoquée, en 1928, par la fraude électorale et par la mort suspecte de Jean Galmot, quatorze Guyanais sont traduits devant la Cour d’Assises de Nantes. Avec d’autres avocats (Fourny, Zevaes et Torres), Gaston Monnerville assure leur défense. Sa plaidoirie produit un effet considérable sur les jurés qui se prononcent pour l’acquittement.
Les idées politiques de Gaston Monnerville se sont fixées très tôt et ont déterminé son engagement : il adhérera à la Grande Loge de France, militera dans les rangs du parti radical-socialiste et, toute sa vie, il consacrera une éloquence entraînante à exalter les Droits de l’Homme, à combattre le racisme et, plus tard, à défendre le bicamérisme et le Sénat. L’écrivain sera estimé, et surtout, l’orateur sera célèbre. ...
[Pendant la Guerre] Monnerville est allé protester à Vichy contre les premières mesures discriminatoires qui frappent " les Juifs, les Arabes et les hommes de couleur ". Le maréchal répond de façon évasive ou dilatoire.
En qualité d’avocat, Monnerville assure systématiquement la défense de ceux que "l’Etat français" emprisonne pour délit d’opinion ou d’origine raciale. Cette activité lui vaut d’être inquiété par la police et plusieurs fois arrêté.
Début juin 1944, le Comité Français de Libération Nationale se transforme en " Gouvernement provisoire de la République française ", sous la présidence du Général de Gaulle. L’Assemblée consultative provisoire, instituée par l’ordonnance du 17 septembre 1943, réunie d’abord à Alger, siège ensuite à Paris au Palais du Luxembourg, à partir du 7 novembre 1944. (Félix Gouin la préside).
Monnerville en est désigné membre par la Résistance. Président de la Commission de la France d’Outre-Mer, il contribue à préparer, en concertation avec le Général de Gaulle, le futur statut et le cadre constitutionnel de l’Union Française. Lors de la séance du 12 mai 1945, il célèbre, au nom des populations de nos provinces lointaines, la victoire des Alliés. Son discours est un hommage vibrant aux soldats originaires de l’Outre-Mer, qui ont libéré la métropole.
Gaston Monnerville approuve le projet de Constitution de 1958. Il en a suivi de près l’élaboration. Un des principaux rédacteurs est le garde des Sceaux, Michel Debré, membre du Conseil de la République, qui entretient des rapports confiants avec son Président d’assemblée.
Il décède à Paris le 7 novembre 1991, peu avant d'atteindre ses 95 ans.
Statue de Gaston Monnerville, Jardin Botanique de Cayenne |
Source : http://www.quercy.net/hommes/gmonnerville.html
Merci à Dominique