
La France dépense plus que ses voisins pour des résultats médiocres. Elle dépense tous les ans «30 milliards de plus» que le Royaume-Uni et l'Allemagne et compte 126.000 professeurs de plus qu'en Allemagne et 300 000 de plus qu'au Royaume-Uni.
Pourtant l'illétrisme progresse (rapport de la Cour des comptes du 22 mai 2013)... Les impôts augmentent, le déficit aussi !
Éducation: la France dépense trop pour des résultats médiocres
Masse salariale, agents administratifs, nombre d'écoles : selon une étude de l'Ifrap, la France consacre 30 milliards de plus que l'Allemagne et le Royaume-Uni à ce secteur.
Dans une note inédite, la fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap), un think-tank classé à droite, explique que la France dépense tous les ans «30 milliards de plus» que le Royaume-Uni et l'Allemagne pour ses écoles, ses collèges et ses lycées. Si la fondation a comparé ces trois pays, c'est parce qu'ils comptent environ le même nombre d'élèves scolarisés (10,5 millions) et parce qu'ils obtiennent à peu près les mêmes résultats dans Pisa, une enquête internationale menée tous les trois ans auprès des jeunes de 15 ans et destinée à évaluer leurs «compétences» scolaires dans diverses disciplines.
La dizaine de personnes qui ont travaillé avec l'Ifrap pour réaliser l'étude ont identifié trois principaux surcoûts. Le premier, c'est la masse salariale des professeurs: de l'ordre de 10 milliards de plus par an en France, notamment parce que l'Hexagone compte 126.000 professeurs de plus qu'en Allemagne et 300 000 de plus qu'au Royaume-Uni. «Nos professeurs sont certes moins bien payés qu'en Allemagne, mais beaucoup plus nombreux, ils donnent moins d'heures de cours et leurs pensions sont aussi plus chères», détaille Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation.
Le deuxième facteur de surcoût est moins connu. Là où la France compte 350.000 personnels administratifs payés sur fonds publics travaillant dans le secteur éducatif (cantine, entretien, administration des établissements, etc.), l'Allemagne en compte 87.600 et le Royaume-Uni 106.100. Le Royaume-Uni compte toutefois davantage d'assistants d'éducation pédagogiques que la France…
«Très fort monopole étatique»
Le ministère français est légèrement plus fourni en personnel que les autres: Rue de Grenelle, on compte 3143 agents, contre 2780 au Royaume-Uni. L'État fédéral allemand n'en compte certes que 900, mais, faute de données, l'Ifrap n'a pas pris en compte les personnes responsables de l'éducation dans les Länder (régions) alors que ce pays est fortement décentralisé.
Le dernier facteur de surcoût, c'est le nombre d'établissements scolaires. La France en compte 48 984, hormis les maternelles, contre 32 803 pour l'Allemagne et 29 955 pour le Royaume-Uni. Cette situation peut s'expliquer par la plus faible densité de population en France. Mais pour l'Ifrap, le surcoût est lié au très grand nombre d'échelons locaux (communes, départements, régions) qui s'entrechoquent avec l'État déconcentré: académies et inspections d'académie. Ainsi, si on compte 36.800 intervenants dans la politique éducative en France, ils sont moins de 12.000 en Allemagne et 4500 au Royaume-Uni.
La gestion éducative de ces trois pays est en effet très différente. L'Allemagne et le Royaume-Uni privilégient une gestion locale, alors que la France «maintient un très fort monopole étatique sur l'enseignement national», rappelle l'Ifrap.
. La dette publique atteint 1.870,3 milliards soit 91,7% du PIB, un nouveau record (28 juin 2013)