10 août 1792: le massacre des Gardes Suisses par des barbares, une Révolution violente, une république née dans un bain de sang.
La coopération avec la France s'acheva avec le massacre, le 10 août 1792 des gardes suisses par une partie de la population parisienne et des Gardes françaises, fanatisée par des révolutionnaires.
Un directoire jacobin secret entre les amis de La Fayette et du girondin Brissot lâcha des "manifestants" préparés politiquement et militairement pour susciter cette insurrection parisienne non spontanée (Gérard MAINTENANT, Les Jacobins, Que sais-je? PUF, Paris 1984, p. 52-58) qui devait conduire à la proclamation de leur "république" le mois suivant (20 septembre 1792).
Louis XVI quitte ce jour-là les Tuileries pour chercher refuge auprès de l'Assemblée. Le Roi ordonne aux Suisses de déposer à l'instant leurs armes et de se retirer dans leurs casernes alors que la populace attaque les Tuileries. Mais les Suisses accomplissent leur devoir jusqu'au bout : "Honneur et fidélité" sont les mots qui sont inscrits sur leurs drapeaux. Ils seront massacrés jusqu'au dernier, égorgés, dépecés pour certains. Plusieurs centaines de soldats sont assassinés.
Le massacre des Gardes Suisses reste présent dans certaines mémoires. "Ils ont quitté leurs casernes, celle de Rueil en particulier, pour aller défendre le roi.
Et ils savaient que ce n'était pas pour une partie de plaisir: ils avaient enterré leurs drapeaux dans la cour de la caserne», raconte Liliane Kalenitchenko, conservatrice du Musée de Rueil-Malmaison, qui inclut le Musée Franco-Suisse.
Avant d'ajouter
"Leur drapeau portait la mention 'Honneur et fidélité'
C'est d'ailleurs ce qui leur a été reconnu par tout le monde. Une fois qu'ils avaient prêté serment, c'était 'à la vie, à la mort', ils l'ont prouvé le 10 août 1792."
Devant le succès des insurgés, l'Assemblée prononce la suspension du roi. Le 10 août 1792 met brutalement fin à treize siècles de monarchie en France. (Source)
En novembre 2005, le gouvernement français de droite refusa à la Suisse l'apposition d'une plaque en souvenir de ce massacre.