Démocratie ?
Le porte-parole du gouvernement avait affirmé que l’armée française mènerait "ces prochaines heures" des opérations militaires contre la Libye de Mouammar Kadhafi. Il aurait fallu en réalité plusieurs jours, mais la nouvelle "Croisade des démocraties" a commencé. S'il s’agit de défendre la "démocratie" et les citoyens libyens là-bas, la démocratie française sera respectée comme à l'accoutumée. Les armées françaises sont engagées une fois encore sans l’accord du Parlement alors que la constitution de la République affirme que « la déclaration de guerre est autorisée par le Parlement ». La raison en est qu’il ne s’agit officiellement que d’une intervention des forces armées : Sarközy a fait modifier spécialement la Constitution en 2008 pour ajouter cet alinéa :
« Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote. »
Toute les actions militaires depuis 1958 ont été menées en dehors de l’état de guerre ; les « opérations militaires » sont, elles, décidées unilatéralement par le gouvernement – ici par Bernard-Henri Lévy.