La révélation de plusieurs plagiats et un mensonge sur un diplôme d'agrégation ont conduit le Grand rabbin Gilles Bernheim à la démission. Il l'a annoncé hier matin devant le Consistoire.
Jusqu'ici, Gilles Bernheim avait refusé de le faire. Démissionner sur une "initiative personnelle relèverait d'une désertion", avait-il déclaré mardi soir (9 avril, NdCR) après un long silence sur Radio Shalom.
Après les avoir niés, Gilles Bernheim a reconnu plusieurs plagiats, qu'il a qualifiés d'"emprunts", dans ses ouvrages "Quarante méditations juives" (2011), édité chez Stock, "Le souci des autres au fondement de la loi juive" (2002) et dans son essai contre le mariage pour tous, intitulé "Mariage homosexuel, homoparentalité, et adoption: ce que l'on oublie souvent de dire". (1)
Cet essai de Gilles Bernheim qui avait été salué par de nombreux catholiques comme celui d'un "sage" et même cité publiquement par le pape Benoît XVI, le 21 décembre 2012, plagie certains passages de l'essai et ouvrage "L'idéologie du gender. Indentité reçue ou choisie" du Père Joseph-Marie Verlinde, fondateur de la Fraternité monastique de la famille de Saint-Joseph. (2)
Sur son site Archéologie du "copier-coller", un blog dédié à la publication d’études sur le phénomène du « copier-coller » et du plagiat dans les travaux universitaires (mémoires, thèses, articles), l'universitaire Jean-Noël Darde met en évidence ces plagiats.
Le Grand rabbin a aussi avoué n'avoir pas obtenu l'agrégation de philosophie, contrairement à ce qui est indiqué sur plusieurs notices biographiques, notamment celle du Who's Who, expliquant avoir "laissé dire" ce mensonge à la suite d'un "événement tragique" dans sa vie.
Ci-dessus à gauche, la couverture du livre de Joseph-Marie Verlinde et à droite le texte légèrement modifié de JM Verlinde dans sa version de Gilles Bernheim. Ci-dessous, on trouvera deux des pages du texte original plagié du livre du père Verlinde.
Le pape Benoît XVI a certainement apprécié d’autres passages de l’essai de Gilles Bernheim, mais je pense que celui-ci a eu sa préférence.
On remarquera dans le texte ci-contre, le soin avec lequel l’auteur, Joseph-Marie Verlinde, renvoie à ses sources.
Le plagiaire lui, reprend des citations de son plagié et se les approprie. (3)
A propos du yoga et des philosophies religieuses hindouistes et boudhistes, le Père Verlinde s'est judicieusement demandé : "que signifie un bonheur qui se vit seul et qui ne s’ouvre pas sur l’Autre ?" (4)
Un autre plagiat concerne la reprise mot pour mot d'une interview de Béatrice Bourges, présidente du Collectif pour l'enfant (et organisatrice du Printemps français, NdCR) en première ligne contre le "mariage" et l'adoption par les personnes de même sexe.
L’interview de Béatrice Bourges a été réalisée le 2 février 2010 par le blog cité et cultures, l’essai de Gilles Bernheim Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce que l’on oublie souvent de dire a lui été publié en octobre 2012. Pourtant les similitudes sont nombreuses. Extraits ci-dessous.
L’interview de Béatrice Bourges à Cité et Cultures a été reprise en grande partie par le salon beige, le 2 février 2010.
Gilles Bernheim:
« Les théoriciens du genre pensent, avec Simone de Beauvoir, que l’« on ne naît pas femme, on le devient », à cause de ces « caractéristiques du genre » qui sont, pour une grande part, une construction culturelle qu’ils dénoncent. On naît « neutre », selon eux, et c’est la société qui imposerait à chaque homme d’être homme parce qu’il a un sexe masculin et à chaque femme d’être femme parce qu’elle a un sexe féminin, avec toutes les inégalités que cela implique.
Ces théoriciens ne définissent pas l’individu par son sexe (homme ou femme), mais par sa sexualité (homo, hétéro…). Ils effacent la dimension biologique et anatomique séparant deux sexes pour ne voir que des genres multiples, dictés par la culture et par l’histoire.
Béatrice Bourges:
« Les théoriciens du genre pensent, avec Simone de Beauvoir, qu’« on ne naît pas femme, on le devient », à cause de ces « caractéristiques du genre » qui sont, pour une grande part, une construction culturelle qu’ils dénoncent. On naît « neutre » et c’est la société qui impose à chaque homme d’être homme parce qu’il a un sexe masculin et à chaque femme d’être femme parce qu’elle a un sexe féminin, avec toutes les inégalités que cela implique. « L’homme est une femme comme les autres » : tel est le fantasme qui sous-tend les représentations et les pratiques sexuelles d’un nombre croissant d’hommes et de femmes (…).On ne se définit plus par son sexe : homme ou femme, mais par sa sexualité : homosexuel ou hétérosexuel (…). «
Gilles Bernheim:
« Dans cette perspective, l’orientation sexuelle choisie par l’individu n’aurait jamais rien de définitif et pourrait varier au cours de la vie. »
Béatrice Bourges:
« Bien évidemment, dans cette perspective, l’orientation sexuelle choisie par l’individu n’aurait jamais rien de définitif et pourrait varier au cours de la vie. »
Gilles Bernheim:
« Face à cette déferlante de revendications, il est légitime de se demander si l’objectif des militants n’est pas finalement la destruction pure et simple du mariage et de la famille, tels qu’ils sont traditionnellement conçus. Dans cet objectif, le mariage homosexuel et le droit à l’adoption pour les couples de même sexe ne seraient qu’un moyen de mieux faire exploser les fondements de la société, de rendre possible toutes les formes d’union, enfin libérées d’une morale ancestrale, et de faire ainsi disparaître définitivement la notion même de différence sexuelle. »
Béatrice Bourges:
« Face à cette déferlante de revendications, on en vient à penser que, dans le débat sur le « mariage » homosexuel et l’homoparentalité, l’objectif des militants n’est finalement que la destruction pure et simple du mariage et de la famille tels qu’ils sont traditionnellement conçus. L’union homosexuelle et le droit à l’adoption pour les « couples » de même sexe ne seraient qu’un moyen pour mieux faire exploser les fondements de la société, rendre possible toutes les formes d’unions, enfin libérées d’une morale ancestrale, et ainsi faire disparaître définitivement la notion même de différence sexuelle. » (5)
En décembre 2012, le pape Benoît XVI, argumentant son opposition au "mariage pour tous" et à la théorie du genre, avait salué et longuement cité le texte contre le mariage gay du grand rabbin de France publié le 18 octobre sous le titre "Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce que l'on oublie souvent de dire". "Cette citation par le pape était l'un des grands titres de gloire de Gilles Bernheim. Un événement salué par la communauté juive et la presse dans le monde entier", souligne L'Express, citant les travaux de l'universitaire spécialiste du plagiat Jean-Noël Darde. (6)
Edit. 13 avril. Bon commentaire de Truth : "Quand à Bernheim et toute son histoire de plagiat il est évident que l’on n’en aurait rien su s’il n’avait pas écorné l’idéologie maçonnique des loges qui promeut la destruction de toutes les valeurs chrétiennes et notamment celles sur le mariage. Il aurait tranquillement joui de son titre et de sa position malgré ses usurpations dont on n’aurait tout simplement rien su".
Sources:
(1) http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/04/11/97001-20130411FILWWW00488-le-grand-rabbin-de-france-gilles-bernheim-annonce-sa-demission.php
(2) http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/04/09/bernheim-nouveaux-plagiats-premiers-lachages_3156604_3224.html
(3) http://archeologie-copier-coller.com/?p=10472http://
(4) http://christroi.over-blog.com/article-18754855.htm
(5) http://michaelbloch.wordpress.com/2013/04/08/un-deuxieme-plagiat-de-gilles-bernheim-dans-le-lessai-contre-le-mariage-gay/
(6) http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/04/08/recidive-le-texte-contre-le-mariage-gay-du-grand-rabbin-de-france-serait-un-plagiat/
- Les philosophies hindouiste et bouddhiste : une "pensée ésotérique", par le père Verlinde
- L'Expérience inter-dite 1 - Témoignage du Père Verlinde sur son parcours spirituel