Assemblée nationale: la balance de la justice
"On ne met pas Dieu en discussion avec Satan"
"On ne met pas le bien en discussion avec le mal"
"Deus non irridetur". De Dieu, on ne se moque pas (Saint Paul, Galates VI, 7.)
Comment lutter efficacement contre les idées révolutionnaires, la destruction du réel, de la vérité et du bien que l'on rencontre dans les débats de groupe à un contre plusieurs, ou à l'occasion de référendums ? Comment ne pas faire le jeu de l'Adversaire ? Cette question a taraudé la grande éducatrice catholique Luce Quenette* (1904-1977), auteur de L'Education de la Pureté (1974), qui se demandait comment lutter efficacement contre ce qu'elle appelait "l'engrenage révolutionnaire". L'engrenage révolutionnaire peut être défini comme un mécanisme tendant à faire accepter la règle du jeu révolutionnaire qui met en balance, dans une discussion, dans un débat de groupe, le bien et le mal, Dieu et Satan. Peu importe le fonds des idées, la qualité des arguments..., seul compte la participation au jeu (débat ou référendum), qui aboutit à l'acceptation subliminale des idées révolutionnaires, pour peu que l'unique défenseur de la vérité soit maladroit, ou par le seul fait que la question antichrétienne soit soumise au vote.
Cette grande éducatrice, en avance sur son temps, avait déjà compris que la Révolution fonctionnait comme une machine: "Les idées n'importent plus, mais le mécanisme de la machine." Cf. Principe du moteur de la Révolution.
Comment lutter efficacement contre l'engrenage révolutionnaire (Luce Quenette)
«La révolution est un tout intrinsèquement pervers, c'est un engrenage "impardonnable", une destruction du réel sans rémission. De même que l'esprit chrétien peut habiter tout entier dans la plus humble des actions, ainsi tout l'esprit de la subversion habite dans la plus insignifiante en apparence de ses démarches» (Luce Quenette)
«- Le but de la technique révolutionnaire ce n'est pas de convaincre, c'est de faire accepter la règle du jeu c'est-à-dire le moyen.
Le but n'est pas de nier, ni d'affirmer, mais de former, dans les esprits, la conviction que tout ce qui se dit n'est et ne peut être que l'opinion de l'individu qui s'exprime.
Le contenu de la discussion, le sujet qu'on traitera dans la réunion à laquelle on vous invite est superflu. Ce n'est pas le fond qui importe, c'est la forme qu'on va lui donner devant vous, qu'on veut que vous acceptiez par votre seule présence, même si vous ne dites pas un mot. Les idées n'importent plus, mais le mécanisme de la machine.
Dans cette réunion à laquelle le vicaire vous invite avec tant de gentillesse et d'insistance, on va vous demander votre avis, à vous intégriste au même titre exactement qu'on le demande au progressiste, à l'athée, au communiste également invités. Acceptez : c'est tout, vous êtes dans l'engrenage. Vous avez accepté que la vérité soit l'objet d'une information. La communauté va décider de ce qu'il faut croire pour le moment. Vous êtes entré dans le processus révolutionnaire et avec plus d'efficacité que le camarade communiste, votre voisin, justement parce que vous êtes affiché intégriste, anticommuniste. Vous jouez le rôle nécessaire d'excitant de la technique de groupe, à titre d'opposant. Vous cristallisez la majorité ou la diversité contre quelque chose. C'est ce quelque chose de réel que vous prétendez représenter qui assaisonne la fade dilution des opinions individuelles.
Résultat : donner à l'auditoire l'impression que la volonté communautaire "se dégage" = authentique fruit révolutionnaire. Le dialogue a dilué - la vérité n'a plus de définition.
L'absence!
User des moyens de la révolution, c'est déjà lui appartenir.
[L]a révolution ne demande pas autre chose de ses opposants que de "lui faire la politesse, la gentillesse, voire la charité, de venir contester contre elle". C'est que l'opposition à l'intérieur de son terrain est vivifiante pour la révolution. Je vous invite chez moi : rite vital, obligatoire de la révolution.
L'absence est-elle donc un devoir du contre-révolutionnaire ?
L'absence n'est pas tout le devoir - mais elle est le premier devoir. La technique révolutionnaire dite technique de groupe (voir les "techniques de communications"... NdCR.) ne redoute rien autant que l'absence systématique:
1) celui qui n'est pas là, systématiquement, quelles que soient les avances qui lui sont faites est l'opposant puissant, par le seul système de son absence.
2) Il est à craindre qu'il soit ailleurs où il fait autre chose.
L'absence et l'autre chose leur sont insupportables. Pas l'opposition...
Le silence [valable pour un référendum, voire un sondage. NdCR.]
Un dicton dit que "la parole est d'argent, le silence est d'or".
Contre le démon & la Révolution, il faut briser & rompre tout dialogue par l'absence comme on vient de le dire, ou si l'on ne peut s'absenter, par le silence.
Le lecteur peut méditer la signification des silences de Notre Seigneur Jésus-Christ tout au long de Sa Passion, et leur importance.» (Luce Quenette)
Source: tiré d'un texte sur internet de Luce Quenette, qui n'est plus en ligne.
Mais si on s'abstient lors d'un "débat" ou lors d'un référendum, cela n'empêche pas d'agir. Au contraire, une action efficace vaut mieux qu'un long discours.
Ex1: un catholique traditionaliste qui continue d'aller à sa messe "intégriste" vilipendée par les médias, et qui ne cherche pas à débattre.
Ex2: L'Eglise qui continue de prôner la culture de vie contre la culture de mort en dépit des invitations à débattre des médias officiels.
Ex3: Un défenseur du mariage naturel et des enfants qui retire ses enfants lors du Jour de retrait de l'école pour l'interdiction de la théorie du genre à l'école, en dépit des menaces de la directice et des exhortations au débat.
* Luce Quenette consacra toute sa vie à l’éducation chrétienne des enfants et des jeunes gens. Elle est née en 1904 à Saint-Etienne dans une famille à la Foi solide et profonde. Après de sérieuses études à la faculté catholique de Lyon en 1928, elle se donne avec un dévouement inlassable à l’instruction libre catholique jusqu'à sa mort en 1977.
Deux écoles sont aujourd’hui les témoins de son action : l’école la Péraudière à Montrottier dans le Rhône et l’école Sainte-Anne de la Providence à Saint Franc en Savoie.
Luce Quenette a fourni de nombreux écrits sur des sujets d’éducation et de religion, soit pour la revue Itinéraires, soit pour la revue de liaison avec les parents d’élèves, la Lettre de la Péraudière. Source: http://www.peraudiere.com/
. Principe du moteur de la Révolution, la machine révolutionnaire