Les dirigeants de l'Union européenne sacrifient les intérêts économiques des européens sur ordre d'Obama :
Les nouvelles sanctions européennes contre Moscou, qui visent notamment à limiter le financement de l'économie russe, sont entrées en vigueur ce matin avec leur publication au Journal officiel de l'UE.
Elles prévoient aussi des mesures ciblées contre 24 personnalités russes et ukrainiennes accusées d'êtres impliquées dans le conflit en Ukraine.
Les sanctions bloquent le financement de la dette de trois compagnies pétrolières, Rosneft, Transneft et la branche pétrolière de Gazprom, Gazprom Neft, ainsi que trois du secteur de la défense, OPK Oboronprom, United Aircraft Corporation et Uralvagonzavod.
Il est désormais interdit aux citoyens et aux compagnies européennes d'accorder des crédits à Sberbank, VTB, Gazprombank, Rosselkhozbank et Vnechekonombank.
Sont aussi visées neuf entreprises produisant des biens dits à double usage civil et militaire, avec lesquels les Européens ont interdiction de commercer.
Dans la liste des 24 personnes russes et ukrainiennes visées par un gel des avoirs et une interdiction de voyager dans l'UE, figurent Sergueï Chemezov, présenté comme un proche du président Vladimir Poutine, un vice-président de la Russie, Youri Vorobiov, plusieurs vice-présidents de la Douma: Vladimir Vasiliev, Ivan Melnikov et Igor Lebedev.
Les Etats membres de l'UE ont convenu d'élargir les sanctions sectorielles contre la Russie lundi dernier après qu'Obama ait annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie le 3 septembre , mais ont mis plusieurs jours à s'entendre sur la manière d'adopter de nouvelles mesures contre Moscou.
Ces Français qui risquent gros après les mesures anti-russes de l'Europe
Danone, Renault, Leroy-Merlin...
Les ténors tricolores qui ont fait de la Russie un marché phare ne manquent pas. Danone y réalise 11 % de son chiffre d’affaires - son premier pays au monde. La Russie est le deuxième marché d’Yves Rocher, et d’Auchan (81 hypermarchés, 130 supermarchés, 37 315 salariés). Leroy Merlin, autre entité de la galaxie Mulliez, y pousse aussi ses feux – le distributeur spécialisé a ouvert deux grosses plateformes de logistique en moins d’un an à Moscou.
Idem pour Alstom qui en 2010 a racheté 25 % du capital de TMH, leader russe de matériel ferroviaire. Le tandem vient d’inaugurer un nouveau tramway dans la capitale. En fusionnant avec Rosbank, la Société générale a fait de la Russie son deuxième marché dans la banque de détail. Quant au duo Renault-Nissan, il a finalisé cet été sa prise de contrôle d’Avtovaz, le fabricant des célèbres Lada, consolidant ses positions sur un marché clé pour l’Alliance.
L'Europe à côté de la plaque ?
Quid du business si Poutine durcit le ton? Dans l’agroalimentaire, l’embargo russe sur les produits occidentaux, décrété cet été, mobilise Bruxelles et pourrait coûter cinq milliards d’euros d’échanges par an, selon un document récemment présenté à la Commission. Ailleurs, la facture risque aussi d’être salée. "Trop sûre d’elle, l’Europe a raté le coche au milieu des années 2000 – quand Poutine était « fréquentable » - pour encadrer des secteurs comme la défense ou l’énergie, tacle Dominique Fache, président de la Fondation Sophia-Antipolis et ex-patron de l’énergéticien Enel en Russie. Aujourd’hui, avec ses sanctions, elle est à côté de la plaque. Les entreprises se retrouvent en première ligne."
Ainsi, Total pourrait voir le financement de son projet de Yamal, de gaz naturel liquéfié dans l’Arctique, menacé. Cet investissement de 27 milliards de dollars devrait faire de la Russie la première zone de production du Français dès 2020. Fin août, Christophe de Margerie, associé au Russe Novatek et au chinois CNPC, se montrait confiant: en cas de pépin, les banques chinoises prendraient le relais. La semaine dernière, le PDG de Total, partisan d’un "dialogue constructif", a préféré rallié l’aréopage de grands patrons venus plaider la cause française à l’ambassade de Russie, à Paris. Aucune société française ne pliera bagage
"Nous ne devons pas nous laisser persuader que la Russie est un ennemi, d’autant que notre approvisionnement en énergie dépend en grande partie de ce voisins." déclarait-il alors au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. "Pour les entreprises, la crise ukrainienne s’ajoute à la crise économique. C’est la double peine" note Emmanuel Quidet. Les tensions diplomatiques ont chahuté le rouble - et par ricochet les résultats semestriels d’Auchan (-11,5 %).
La prévision de croissance du pays pour 2015 vient d’être divisée par deux (1 %, après 0,5 % en 2014), tandis que la consommation dégringole. Rude pour une marque comme Renault –premier constructeur étrange– dont les immatriculations russes ont chuté de 9% sur les sept premiers mois de l’année, un peu mieux que le marché, quand celles d’Avtovaz plongeaient de 16%.
Pour autant, promet Emmanuel Quidet, aucune entreprise française n’envisage de plier bagages. "Il ne faut pas perdre son sang-froid, plaide Dominique Fache, On l’a vu au moment de la crise financière de 1998 : c’est lors de crises que l’on fait les meilleures affaires." Bruno Lafont en est visiblement convaincu : "Ce pays signifie beaucoup pour nous, martelait le PDG de Lafarge lors de l’inauguration d’une usine à Moscou en mai, en pleine crise diplomatique. Construire une cimenterie c’est pour cinquante ans." En attendant, il va falloir faire le dos rond.
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Suite au renforcement des sanctions occidentales, les sanctions n'ont jamais apporté les résultats attendus par ceux qui les décrètent, a prévenu aujourd'hui Vladimir Poutine à la télévision publique en marge d'un sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Douchanbé.
"Les sanctions comme instrument de politique extérieure (sont) peu efficaces et n'ont jamais apporté les résultats attendus", a déclaré le président russe.
Moscou a préparé la riposte. La Russie a préparé une nouvelles liste de produits qui seront interdits d'importation en cas de nouvelles sanctions occidentales, mais espère que cela ne sera pas nécessaire, avait déclaré hier à Samara l'assistant du président russe Andreï Belooussov. "Le ministère russe du Développement économique a déjà préparé une liste de produits (qui seront visés par un embargo russe). Mais j'espère que la raison l'emportera et que nous ne serons pas obligés d'adopter ces mesures de rétorsion", indiqua-t-il.
"Il y a des produits non agricoles pour lesquels nos partenaires européens dépendent plus de Moscou que Moscou ne dépend d'eux. Il s'agit notamment des importations de véhicules..., surtout de véhicules d'occasion, et de certains produits de l'industrie légère que nous sommes déjà capables de produire nous-mêmes, par exemple de certains types de vêtements", a-t-il ajouté.
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