Face aux messes officialisant les EAP et autres nouveaux "machins", Denis Crouan conseille de boycotter ce type de cérémonies, car la messe dit-il, "n'est pas faite pour être instrumentalisée". "La participation à une telle cérémonie marque une adhésion à un système visant à anéantir le peu qui reste de l'Eglise catholique", ajoute-t-il.
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"EAP? REGROUPEMENTS PAROISSIAUX?... BASTA!
Partout se mettent en place, à grand renfort de rencontres et de messe festives (toutes plus ou moins bricolées), des secteurs paroissiaux regroupant plusieurs paroisses et, dans le même temps, partout sont créées des Equipes d'Animation Pastorale (EAP). Quelle position adopter face à l'émergence de ces structures qui ne mettront pas cinq années à s'effondrer (comme se sont effondrées les messes anticipées du dimanche, les absolutions collectives, les ADAP, les parcours catéchétiques, les messes de jeunes... dont pourtant nos pasteurs disaient grand bien)?
On peut d'abord conseiller de ne pas aller aux messes célébrées pour la reconnaissance officielle des "secteurs paroissiaux" et des EAP. Car au-delà de la seule Eucharistie, la participation a une telle cérémonie marque une adhésion à un système visant à anéantir le peu qui reste de l'Eglise catholique en la transformant en une juxtaposition de communautés de type presbytérien, c'est-à-dire où le curé devra être approuvé par la communauté paroissiale avant de pouvoir exercer son ministère.
Une messe n'est pas faite pour être instrumentalisée, c'est-à-dire pour servir de caution à la mise en place de structures dont l'avenir n'est pas davantage garanti que l'efficacité.
Certains répondront que le dimanche où l'EAP est mise en place, on supprime les messes des paroisses environnantes pour qu'il y a davantage de monde à la cérémonie habituellement présidée par l'évêque entouré de son "staff". Or il faut bien aller à la messe!
Justement, ce dimanche du grand "tralala" peut devenir l'occasion d'aller voir beaucoup plus loin ce qui s'y passe. Marquer ainsi son désaccord en boycottant une cérémonie officielle peut aussi être un véritable acte de charité, surtout s'il s'agit signifier ainsi un point de vue qui correspond à l'enseignement du Magistère.
Ceci étant, il est vrai que les fidèles ont à faire face à un "mammouth", à une organisation diocésaine verrouillée de toute part... même quand on sait qu'elle attire très peu de monde et qu'elle ne correspond en aucun cas aux attentes réelles de l'Eglise, lesquelles sont les vocations sacerdotales et non la mise en place de structures dont la gestion épuise les prêtres - à commencer par les évêques eux-mêmes qui, du coup, n'ont plus une minute pour faire oraison -.
Si l'on interrogeait les fidèles au sujet des EAP et des regroupements paroissiaux, il est presque certain que tous diraient: "ça ne nous plaît pas".
Mais certains de ces fidèles, par une sorte de réflexe, assistent quand même aux cérémonies officialisant les nouveaux "machins", parce que pour eux, c'est le seul moyen de conserver un "minimum de semblant" de vie paroissiale.
Chez ces fidèles-là, on voit que c'est souvent un raisonnement de type individualiste qui prédomine: ou bien je quitte tout et il ne me restera bientôt plus rien; ou bien je reste et je rouspète et je passe pour l'empècheur de tourner en rond (le "tradis" qui refuse toute évolution); ou bien je reste et j'accepte tout (à contrecoeur) en sauvant ce qui subsiste. Mais sauver pour combien de temps?
Le mieux, bien sûr, serait de persuader tous les fidèles qui ne sont pas satisfaits de ces structures de boycotter au moins une fois la cérémonie. On verrait alors la situation dans toute sa nudité: c'est-à-dire les équipes et quelques admirateurs. Une chapelle suffirait amplement pour les accueillir tous et personne ne pourrait plus faire croire que les EAP et autres regroupement paroissiaux sont - comme le proclamait très fort un évêque - une "chance pour l'Eglise"."
Pro Liturgia : http://pagesperso-orange.fr/proliturgia/Informations.htm
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- Le respect des rites pas plus que l'usage du latin et du grégorien ne sont "optionnels"
- Denis Crouan parle de programmation de la chute des vocations et de la pratique religieuse