Le dimanche des Rameaux rappelle l'entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem (Évangile selon saint Jean 12, 12 - 15) et marque le début de la "Semaine sainte", dernière semaine du Carême, qui s'achève les trois derniers jours par le "triduum pascal". Le Jeudi saint célébrera l'institution par le Christ de la Cène ou Eucharistie lors du dernier repas pris avec ses disciples avant son arrestation; le Vendredi saint, la Passion et la mort du Christ; le Samedi saint célébrera la veillée pascale précédant la Résurrection le dimanche de Pâques.
L’entrée de Jésus à Jérusalem manifeste la venue du Royaume que le Roi-Messie va accomplir par la Pâque de sa Mort et de sa Résurrection.
L'Évangile raconte qu'à proximité de la fête de la Pâque juive, Jésus décide de faire une entrée solennelle à Jérusalem. Il organise son entrée en envoyant deux disciples chercher un ânon. Il entre à Jérusalem sur une monture pour se manifester publiquement comme le messie que les juifs attendaient. (Mt 21,1-9 ; Mc 11,1-10 ; Lc 19, 28 - 40)
C'est une monture modeste comme l'avait annoncé le prophète pour montrer le caractère humble et pacifique de son règne.
Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. Une foule nombreuse venue à Jérusalem pour la fête l'accueille en déposant des vêtements sur son chemin et en agitant des branches coupées aux arbres.
Le "Roi de Gloire" entre dans sa Ville "monté sur un ânon" : il ne conquiert pas la Fille de Sion, figure de son Église, par la ruse ni par la violence, mais par l’humilité qui témoigne de la Vérité. C’est pourquoi les sujets de son Royaume, ce jour-là, sont les enfants et les "pauvres de Dieu", qui l’acclament comme les anges l’annonçaient aux bergers. Leur acclamation, "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur", est reprise par l’Église dans le "Sanctus" de la liturgie eucharistique pour ouvrir le mémorial de la Pâque du Seigneur.
(Catéchisme de l'Eglise catholique, n° 560 et 559)
"À Jérusalem au IVe siècle, on lisait aujourd'hui, à l'endroit même où la scène s'est passée, le passage d'évangile qui raconte l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, acclamé par le peuple comme Fils de David et roi d'Israël. Un évêque, monté sur un âne, allait ensuite du sommet du Mont des Oliviers à l'église de la Résurrection, entouré de la foule portant des rameaux et chantant des hymnes et des antiennes. L'Église de Rome, en adoptant cet usage vers le IXe siècle, y a ajouté les rites de la bénédiction des rameaux. Nous refaisons donc ce que les Juifs ont fait." (1)
Cette fête est attestée pour la première fois en Gaule au IXe siècle. Elle est apparue à Jérusalem au IVe siècle, et se déroulait au mont des Oliviers, au Saint-Sépulcre, les fidèles brandissant des rameaux. À Rome, au VIe siècle, ce dimanche était appelé ''dimanche des Palmes et de la Passion du Seigneur''. Le Christ est appelé ''Rameau de Jessé'' (descendance de David et de Jessé) : ''Une rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l'Esprit du Seigneur'' (Esaïe 11, 1-2). (2)
Wykonanie: Schola San Clemente, Kraków
L'hymne Gloria laus (IXe s.) "Gloire, louange et honneur à Toi, Christ Roi Sauveur", est une hymne écrite et composée par Théodulfe, évêque d'Orléans vers 818.
Les ornements sont rouges, couleur de la Passion.
L'hymne, formée de distiques élégiaques, s'inspire de l'Évangile selon Matthieu XXI, 1-16, ainsi que du livre des Psaumes 117, 26.
R/ Gloria, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redemptor,
Cui puerile decus prompsit Hosanna pium.
Gloire, louange et honneur à Toi, Christ Roi Sauveur.
Pour toi le cortège des enfants chanta "Hosanna !"
1.- Israel es tu rex, Davidis et inclyta proles,
Nomine qui in Domini, rex benedicte, venis.
Tu es le roi d'Israël, tu es le glorieux rejeton de David,
Roi béni qui viens au nom du Seigneur.
2.- Cœtus in excelsis te laudat cælicus omnis,
et mortalis homo, et cuncta creata simul.
Le chœur céleste en entier te loue au plus haut des cieux ;
à lui se joint l'homme mortel et toute la création.
3.- Plebs Hebræa tibi cum palmis obvia venit ;
Cum prece, voto, hymnis, adsumus ecce tibi.
Le peuple hébreu vint au devant de toi avec des palmes,
avec nos prières, nos vœux et nos hymnes, nous voici devant toi.
4.- Hi tibi passuro solvebant munia laudis ;
nos tibi regnanti pangimus ecce melos.
Ceux-ci te payaient leur tribut de louanges, alors que tu allais souffrir ;
Et nous, voici que nous te célébrons par nos chants, maintenant que tu règnes.
5.- Hi placuere tibi, placeat devotio nostra ;
rex bone, rex clemens, cui bona cuncta placent.
Ils ont su te plaire, que te plaise aussi notre dévotion :
bon Roi, doux Roi, à qui plaît tout ce qui est bon.
Iconographie :
Sources :
(1) Missel Vespéral Romain Quotidien, Par Dom Gaspar Lefebvre et le Chanoine Émile Osty, Biblica Bruges - Paris 1964, p. 362
(2) Dictionnaire culturel du christianisme, Le sens chrétien des mots, Pascal-Raphaël AMBROGI, Honoré Champion, Paris 2021, p. 795-796.