Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, devant des partisans venus lui souhaiter bon anniversaire, s'est dit victime des "juges de gauche" et a raconté une blague sur les juifs, selon une vidéo diffusée vendredi sur le site du journal Repubblica.
M. Berlusconi est descendu mardi à minuit au bas du palais Grazioli, sa résidence romaine, pour saluer un groupe de jeunes et a alterné confidences politiques et plaisanteries. La blague racontait l'histoire d'une famille juive qui cachait un autre juif en lui faisant payer une énorme mensualité, sans lui dire que la guerre était finie.
Silvio Berlusconi s'en est pris à la magistrature italienne. "Il faudrait une enquête parlementaire pour vérifier, comme je le pense, l'existence d'une association de malfaiteurs au sein de la magistrature entre juges de gauche qui cherchent à renverser les résultats électoraux", qui l'ont ramené au pouvoir en 2008, affirme le chef du gouvernement dans la vidéo. M. Berlusconi qui fait l'objet de deux procès à Milan (nord) pour corruption de témoin et fraude fiscale, a accusé la "magistrature de gauche" de chercher à ternir son image pour l'obliger à démissionner. "J'ai contre moi la gauche, le centre, les grands journaux, les juges...", s'est plaint M. Berlusconi.
Beaucoup d'opposants au chef du gouvernement ont critiqué ces déclarations, le dirigeant communiste Pino Sgobio comparant M. Berlusconi au personnage de "Dr Jekyll et Mr Hyde", qui juste avant de prononcer un discours conciliateur au parlement pour obtenir la confiance, "a mis à nu sa vraie nature" en privé.
Sa blague sur les juifs a en outre été dénoncée par Amos Luzzatto, président de la communauté juive de Venise, comme véhiculant "les pires stéréotypes antisémites".