Mis à jour le 12 juin 2018.
Initial A avec la Bataille des Maccabées, Bologne, Italie, v. 1360–70. Les chrétiens médiévaux ont considéré les Maccabées, Juifs qui ont rétabli le temple de Jérusalem au culte juif, comme prototypes des croisés chrétiens qui se sont battus pour reprendre la ville sainte du contrôle musulman en 1095-1099. Cette page illustre un texte du deuxième livre des Maccabées, qui aurait été chanté pendant le culte dans un monastère.
39. En apprenant ces événements, Mattathias et ses amis furent profondément attristés. 40 Ils se dirent l’un à l’autre : « Si nous agissons tous comme nos frères, si nous ne luttons pas pour nos vies et nos lois, les nations païennes auront tôt fait de nous exterminer de la terre. »
Judas leur répliqua : « Il ne sera pas dit que j’ai choisi la fuite. Si notre heure est arrivée, mourons courageusement pour nos frères et ne laissons pas ternir notre gloire. »
La théorie catholique de la "guerre juste" fonde la légitimité d'un usage de la force afin de rétablir la paix et la justice - aujourd'hui nous disons le Bien commun ou l'ordre public -, et y ajoute la nécessité d'une intention droite, bannissant la haine, la vengeance ou la violence. (Cause 23 du Décret du moine bénédictin Gratien, 1139, qui eut une application immédiate pour soutenir le combat des Francs en Terre sainte. Cf. Martin Aurell, Des Chrétiens contre les croisades, XIIe – XIIIe siècle, Le Grand Livre du mois, Librairie Arthème Fayard, Saint-Amand-Montrond 2013, p. 42-43; 48.)
Cette théorie prend sa racine dans le droit romain classique. Elle est cependant christianisée sur plusieurs points, comme la prise en compte des dispositions intérieures des combattants. À l'époque où le christianisme devient la religion officielle de l'Empire romain, cette doctrine est mise en forme par Saint Augustin (354-430), qui ajoute que l'autorité épiscopale peut demander à l'autorité civile d'user de la force pour réprimer l'hérésie, et rétablir l'ordre moral.
La doctrine de l'Eglise enseigne que la justice c'est rendre à chacun ce qui lui appartient. Pas plus ni moins. Un saint laissera son manteau à celui qui lui demandera sa chemise....
"Les théologiens, à la suite de saint Thomas d'Aquin (II, 9-40) posent six conditions pour qu'une guerre soit juste.
1/ L'intention droite
Sont absolument illégitimes et très gravement, toutes révolutions fomentées par ambition personnelle, intérêt financier d'un individu ou d'un trust…
2/ Une cause juste
Par contre étaient légitimes le soulèvement de la Vendée, en France, contre la tyrannie des révolutionnaires de 1789, celui des chrétiens libanais contre l'alliance syro-palestinienne, celui des Noirs du Sud du Soudan contre les persécuteurs musulmans du Nord, etc… Byzarrement, pour ceux qui ne le savent pas, l'O.N.U. ne s'en occupa pas ou y a renoncé. Pour que la cause soit juste, il faut que le bien commun du pays ou le bien commun d'une minorité légitime soient attaqués.
3/ Être le seul moyen
Tous les autres efforts pour la justice ayant été épuisés, et ceci en un laps de temps raisonnable.
4/ Un espoir raisonnable de victoire
C'est l'aspect pragmatique de la licéité d'un coup d'Etat : il ne faut pas qu'il apporte un mal plus grand !
5/ Des moyens non intrinsèquement mauvais
Il serait illicite de séparer définitivement des familles, de castrer des groupes, de gazer ou supprimer une ethnie....
6/ Des moyens proportionnés à la cause défendue
Sont ainsi à exclure : la trahison, les armes causant des destructions ou des souffrances disproportionnées (Napalm). De même s'attaquer aux civils,c’est-à-dire aux non-combattants, bombarder des zones résidentielles ou des villes entières (Dresde, Hiroshima…)
Seule la religion catholique a su toujours maintenir dans la concorde des nations ou des ethnies différentes. Les empereurs très catholiques d'Autriche régnaient sur une mosaïque de peuples et de religions (catholiques, protestants, orthodoxes et musulmans) différents, maintenant la paix, comme "princes de leurs peuples". La chute de l'empire en 1918 sema divisions, haines et guerres. En Afrique du Sud, le racisme est la source de la guerre civile continuelle entre les ethnies noires. Dans les années 60, Prétoria voulut nationaliser et laïciser toutes les écoles; pour être sûr de réussir, on augmentait trois fois la paye des maîtres qui entraient dans le jeu. Toutes les écoles protestantes cédèrent, mais pas les catholiques. Résultat : la haine raciale sévit chez les protestants (majoritaires), tandis que les zoulous se catholicisent en grand nombre et sont l'ethnie la moins raciste de toutes, et ils optent pour la solution non-violente dans la recherche de l'équilibre si délicat entre les races dans le pays."
(R.P. Marziac, Ancien Missionnaire, Précis de la doctrine sociale de l'Eglise à l'usage des chefs d'Etat, Préface et textes de son Excellence Monseigneur Marcel Lefebvre, Editions Pontificales suppléantes, Caussade 1991, p. 81-83.)
Dans l'Evangile, saint Jean le Baptiste dit clairement que le métier des armes n'est pas interdit. « Et des soldats aussi l’interrogeaient, disant : Et nous, que ferons-nous ? Et il leur dit : N’usez de violence ni de fraude envers personne, et contentez-vous de votre paye » (Luc 3.14).