La lecture d'un article publié sur le blog de Guillaume de Thieulloy, intitulé "Le saint-siège et Israël", me rappelle que nous ne pouvons pas critiquer Israël et la politique sioniste pour la France (mélange des peuples dans un seul Etat, multiculturalisme, multireligionisme obligatoire sauf pour Israël bien évidemment "Etat qui appartient aux Juifs" seuls) en reproduisant la doxa sioniste et les erreurs commises en France et en Palestine. Cela n'a pas de sens de combattre le sionisme politique en utilisant ses armes et ne sert au final que l'idéologie que nous combattons. Nous devons au contraire nous opposer au sionisme politique frontalement, face à face, avec nos armes, en opposant nos principes traditionnels aux leurs. Il y a quand même largement moyen de critiquer le sionisme sans avoir à en reproduire le catéchisme ! N'y a-t-il pas déraison et incohérence à dénoncer le sionisme tout en imposant sa doxa pour la France et l'Etat israélien (multiculturalisme, multireligionisme obligatoire) ?
Il est désormais acquis que le saint-siège reconnaît la légitimité d'Israël (c'était le cas depuis longtemps, mais cela a été officialisé par l'"Accord fondamental" du 30 décembre 1993 entre le Vatican et l'Etat d'Israël).
La question qui se pose alors est double:
1) Quelle doit être la capitale de l'Etat hébreu (Jérusalem, comme le veut Israël, ou Tel Aviv comme le veut la quasi-totalité de la communauté internationale)? Et, corollairement, quel doit être le statut de Jérusalem? Sur ce thème, lesaint-siège continue à privilégier un statut international pour la Ville sainte
2) Quelles doivent être les frontières de l'Etat d'Israël? Le saint-siège continue à contester les annexions israéliennes de 1967 (notamment celle de Jérusalem Est). Dans ce cadre, le statut de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, également annexées en 1967, est également susceptible de discussion (l'annexion de ces territoires en 1967 n'a pas été reconnue par l'ONU, mais, depuis, Israël et les autorités palestiniennes ont posé les bases d'un accord sur une autonomie progressive et la communauté internationale semble décidée à laisser les parties en présence s'accorder sans maintenir ses propres exigences juridiques).
Sur la question de Jérusalem, rien de nouveau n'apparaît dans les déclarations publiques de Benoît XVI, lors de son pèlerinage en Terre sainte de mai 2009.
En revanche, le Pape a déclaré le 13 mai, à Bethléem, aux autorités palestiniennes, et tout spécialement à Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne:
"Le Saint-Siège soutient le droit de votre peuple à une patrie palestinienne souveraine dans le pays de vos ancêtres, dans la sécurité et la paix avec ses voisins, dans des frontières reconnues de façon internationale."
Derrière ces mots d'apparence anodine, il est donc clair que le Vatican soutient les revendications palestiniennes d'un retour aux frontières d'avant 1967.
Il convient également de noter que le Vatican prend ainsi parti dans un autre débat: il est, semble-t-il, favorable à l'établissement de deux Etats (Israël et un Etat palestinien) entre l'Egypte, le Liban et la Jordanie (c'est-à-dire dans les frontières d'Israël postérieures à 1967, non compris le Sinaï restitué à l'Egypte en 1979).
Plusieurs promoteurs de la paix dans cette région soutiennent, au contraire, qu'il faudrait un unique Etat multiculturel, multiethnique et multireligieux. [Cas de la liste antisioniste me semble-t-il. Ou du moins discours de certains militants sur cette liste. Sur ce point Yahia Gouasmi, Dieudo et Alain Soral doivent évoluer et réflechir à ne pas reproduire en Palestine les erreurs sionistes commises en France via le multiculturalisme, le mélange obligatoire, le métissage, l'immigrationnisme de masse, soutenus par le Lobby, erreurs sociales qui détruisent l'identité de la France. On peut critiquer le sionisme sans avoir à reproduire son discours... et faire d'Israël ce qu'est la "république" dite française, un Etat Israélien forcément "multiethnique", "multiculturel", "multi-religieux", et cela même si sur place, les populations furent toujours multiples, l'arabité et l'islamité étant en Palestine un trait identitaire indéniable. D'où la position traditionnelle de l'Eglise pour la Palestine : un Etat indépendant d'Israël. Dans cette optique, on peut par exemple critiquer la duplicité et l'hypocrisie sioniste qui prône un Etat israélien appartenant aux Juifs seuls, mais en dénie ce droit aux Palestiniens, d'avoir eux aussi un Etat libre et indépendant, Palestiniens qui pourtant en terme de légitimité sont largement plus légitimes en Palestine que les Juifs chassés depuis 2000 ans.]
Source: Le Blog de Guillaume de Thieulloy Osservatore-vaticano http://www.osservatore-vaticano.org/article-31899397.html
A lire Un programme pacifique et démocrate : "Jérusalem doit rester la capitale d'Israël" (video d'Obama rampant devant le Lobby Aipac)
La position officielle du Saint Siège est qu’il y ait deux états, israélien et palestinien
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