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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 15:35

30 avril Mort de Bayard.

 

Le Bréda à Pontcharra (Isère), avec à droite une statue du Chevalier Bayard et au fond le mont Granier

 

 

C'était le 30 avril 1524, nous dit un chroniqueur. L'armée française était en retraite. Le chevalier Bayard se retirait le dernier au petit pas de son cheval. Souvent, il s'arrêtait, le visage face à l'ennemi et l'épée au poing, quand soudain fut tiré un coup d'arquebuse à croc. La pierre vint frapper le chevalier.

 

- Jésus ! Hélas mon Dieu, je suis mort.

 

Il prit son épée par la poignée, et en baisa la croisée en disant :

 

- Miserere mei, Deus, secundum magnam misericordiam tuam (Ndlr. Pitié pour moi, mon Dieu, selon ta grande miséricorde). Bayard manqua glisser de son cheval. Mais il eut encore le coeur de prendre l'arçon de la selle, et demeura en cet état jusqu'à ce qu'un jeune gentilhomme, son maître d'hôtel, l'aidât à descendre sous les yeux de l'ennemi et le mît sous un arbre.

 

Le chef des Espagnols, le marquis de Pescaire accourut :

 

- Plût à Dieu, seigneur de Bayard, qu'il m'eût coûté le quart de mon sang, pour ne pas vous voir dans cet état; car depuis que j'ai connaissance des armes, n'ai vu ni ouï parler de chevalier qui en toutes vertus vous ait approché; et bien que je dusse être bien aise de vous voir ainsi, étant assuré que l'Empereur mon maître en ses guerres n'avait point de plus grand ni rude ennemi, que je ne puis me réjouir, car toute la chevalerie est en deuil.

 

Le connétable de Bourbon qui avait trahi la France et servait les Espagnols vint à passer :

 

- Messire Bayard, après tant de loyaux services, dans quel était je vous vois! Je vous plains de tout mon coeur.

 

- Monseigneur, il ne faut pas avoir pitié de moi, qui meurs en homme de bien; mais j'ai pitié de vous, qui êtes armé contre votre prince, votre patrie et votre serment.

 

Bayard rendit l'âme... Et pendant longtemps en France, dans toutes les provinces du royaume, avant de commencer le saint Sacrifice, le prêtre ordonnait:

 

'Prions Dieu, mes frères, pour le roi et pour Bayard qui a sauvé la France!'

 

 

  Statue du chevalier Bayard, 1823, place Saint-André, Grenoble, FRANCE 

 

Source : André Castelot, L'Almanach de l'histoire, Librairie académique Perrin, Paris 1962, réed. France Loisirs, Paris, 1974, p. 220.

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