La partition de l'Empire romain en 395, avec Rome et Constantinople pour capitales, a contribué à la naissance de deux mondes aux langues et aux cultures différentes, qui ont développé chacun une tradition religieuse originale. La lente émergence de ces chrétientés est à l'origine de divergences, de rivalités et parfois même de conflits, dont le paroxysme correspond au schisme de 1054.
Une divergence d’interprétation de la primauté romaine
L'église de Rome tire ses droits du fait qu'elle a été fondée par un apôtre St Pierre. Si d'autres sièges (Alexandrie, Antioche, Jérusalem) bénéficient aussi de ce principe d'apostolicité, Rome revendique la primauté parce que c'est à Pierre, évêque de Rome, que le Christ a confié la direction de l'Église.
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Pour sa part, Constantinople n'a pas d'origine apostolique. Elle son autorité du principe d'accommodement, en vertu duquel la hiérarchie ecclésiastique doit être calquée sur les structures administratives de l'Empire. Élevée au rang de patriarcat au concile de Constantinople (en 381), elle se voit accorder, par le concile de Chalcédoine (en 451), la deuxième place derrière Rome, ainsi que l'extension de sa juridiction sur les diocèses de Thrace, d'Asie et du Pont. Dans le même temps, le concile reconnaît une primauté à Rome. (Larousse)
L'essentiel du contentieux entre Occident et Orient porte sur l'étendue du pouvoir accordé respectivement à Rome et à Constantinople. (Universalis)
Une divergence autour de la procession du Saint-Esprit par le Fils (Filioque)
En 589, au concile de Tolède, les évêques ont déclaré que le Saint-Esprit procède du Père "et du Fils". On attribue à ce concile la première introduction dans la version latine du symbole de Nicée-Constantinople – version dans laquelle il y a aussi la phrase "Deum de Deo" (en français, "Dieu né de Dieu") absente dans le Symbole de Nicée-Constantinople (381), mais présente dans le texte du premier concile de Nicée (325) – du Filioque : "Qui ex Patre Filioque procedit", soit en français "Qui procède du Père et du Fils". (Cf. Jean Favier, Charlemagne, Paris, Fayard, 1999, p. 410-412.)
Lire :
Le Filioque chez les Pères Orientaux
L'actuel Patriarche de Constantinople Bartholomew a déclaré qu'il n'y a pas eu de schisme entre Rome et Constantinople en 1054. (Spzh.eu)
Le patriarche œcuménique estime que la division entre orthodoxes et catholiques disparaîtra dans les années à venir.
Le 12 mars 2025, lors d'une rencontre à Istanbul avec le patriarche grec-catholique melkite Grégoire III, le patriarche Bartholomée de Constantinople a discuté d'une théorie suggérant qu'il n'y avait pas de schisme formel entre Rome et Constantinople en 1054, rapporte l'agence de presse catholique.
Selon lui, plutôt qu'une rupture formelle, "il y a eu des tensions qui se sont intensifiées au fil du temps". Cependant, comme l'a souligné Bartholomew, ces tensions "ne sont pas insurmontables".
Grégoire III arriva à Istanbul avec un groupe de pèlerins participant à un pèlerinage organisé par la Société allemande de Terre Sainte. Ce pèlerinage avait lieu à l'occasion du 1700e anniversaire du premier concile de Nicée, tenu en 325 apr. J.-C.
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"Bien sûr, de nombreux problèmes se sont accumulés au cours des mille dernières années. Mais nous sommes pleins d'espoir quant à leur résolution dans les années à venir", a souligné le patriarche. "Tout est entre les mains de Dieu. Il a déjà préparé le véritable avenir de nos Églises."
Le patriarche Bartholomée avait précédemment déclaré qu'il chercherait une célébration commune de Pâques avec les catholiques et les anglicans.
https://spzh.eu/en/news/85480-pat-bartholomew-there-was-no-schism-between-rome-and-constantinople-in-1054
Cf :
https://x.com/TaylorRMarshall/status/1903635747967529047
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