L’obéissance n’est ni aveugle ni inconditionnelle, mais elle a des limites.
Là où il y a péché, mortel ou autre, nous avons non seulement le droit, mais le devoir de désobéir. Cela s’applique également dans les circonstances où l’on nous ordonne de faire quelque chose de nuisible à l’intégrité de la foi catholique ou au caractère sacré de la liturgie.
L’histoire a démontré qu’un évêque, une conférence épiscopale, un concile ou même un pape ont prononcé des erreurs dans leur magistère non infaillible. Que doivent faire les fidèles dans de telles circonstances ? Dans ses divers ouvrages, saint Thomas d’Aquin enseigne que, lorsque la foi est en danger, il est licite, voire approprié, de résister publiquement à une décision papale, comme l’a fait saint Paul à saint Pierre, le premier pape. En effet, "saint Paul, qui était soumis à saint Pierre, le réprimanda publiquement à cause d’un risque imminent de scandale en matière de foi. Et saint Augustin commentait : 'Même saint Pierre a donné l’exemple afin que ceux qui gouvernent, mais qui s’écartent parfois du droit chemin, ne refusent pas comme inconvenante une correction, même si elle vient de leurs sujets' (ad Galates 2, 14)" (Summa theologica, II-II, q. 33, a. 4, ad 2) .
La résistance de saint Paul se manifeste par une correction publique de saint Pierre, le premier pape.
Saint Thomas consacre une question entière à la correction fraternelle dans la Somme. La correction fraternelle peut aussi être adressée par les sujets à leurs supérieurs, et par les laïcs contre les prélats. "Mais comme un acte vertueux doit être modéré par les circonstances, il s'ensuit que lorsqu'un sujet corrige son supérieur, il doit le faire de manière convenable, non avec impudence et dureté, mais avec douceur et respect" (Somme théologique, II-II, q. 33, a. 4, ad 3) .
S'il y a un danger pour la foi, les sujets sont tenus de réprimander leurs prélats, y compris le pape, même publiquement : "C'est pourquoi, en raison du risque de scandale dans la foi, Paul, qui était en fait soumis à Pierre, le réprimanda publiquement" (ibidem).
—Mgr Athanase Schneider
Obedience is not blind or unconditional but has limits. Where there is sin, mortal or otherwise, we have not merely a right, but a duty to disobey. This also applies in circumstances where one is commanded to do something harmful to the integrity of the Catholic Faith or the… pic.twitter.com/PwZzvAKhPD
— Sanoj Thomas (@Sanothomas) November 16, 2024