@pereherve2022 Réponse à @emilegreaux #bible #catholique #marie #chretien #eglise #protestants #évangélisation ♬ son original - Père Hervé Marie
La propagande ennemie de l’Eglise affirme sans vergogne que l’Eglise Catholique Romaine aurait interdit à ses fidèles de lire le Bible en 1229 ; et certains affirment qu’elle ne leur aurait rendu ce droit qu’au concile Vatican II. Nous allons ici démolir ce mensonge.
Il est important de noter qu’il n’est pas choquant en soi de restreindre l’accès aux textes sacrés. En effet, chez les Hébreux de l’Ancienne Alliance, il était interdit de lire du prophète Ezéchiel ainsi que le début du livre de la Genèse avant d’avoir atteint l’âge de trente ans. La lecture des livres saints étaient aussi sous le contrôle étroit des lévites. Nous avons aussi des exemples dans le Nouveau Testament. Nous les exposons dans notre article :
Il est arrivé à l’Eglise d’interdire la publication, la lecture ou la possession de certaines Bibles pour des motifs légitimes ; par exemple, si la traduction était mauvaise (auquel cas ce n’était plus la Parole de Dieu mais des paroles d’homme) ou si le texte n’était pas annoté. En effet, la Bible est un livre recelant de nombreuses subtilités et il n’est pas toujours facile de la comprendre. Il est remarqué que la Bible livrée « toute crue » entre les mains de n’importe qui sans autres explications causait plus de mal que de bien ; nous le voyons par l’infinie série de dénominations protestantes (voir cet article) ainsi que par les nombreuses catastrophes et dérives (anarchie, révoltes, meurtres, pillages) causées par « la Bible seule » (dont nous verrons quelques exemples). Il est donc arrivé que pour des motifs graves, l’Eglise interdise de lire la Bible de manière extrêmement limitée dans le temps, dans l’espace et pour éviter des maux plus grands. Cependant, nous verrons aussi que cette ‘interdiction’ ne fut jamais absolue ni d’application large et que la doctrine ainsi que la pratique constante de l’Eglise consiste au contraire à la diffusion massive de la Parole Sacrée.
Faisons une chronologie des actes de l’Eglise catholique vis-à-vis de la Sainte Bible (les réfutations des mensonges anti-catholiques sont en rouge) :
Le plus ancien monument de la langue française est un dictionnaire, et ce dictionnaire est un dictionnaire biblique. Il date de 768. On l’appelle le Glossaire de Reichenau, parce qu’il a été découvert à la bibliothèque de Reichenau (en 1863). Ce glossaire se compose de deux colonnes parallèles, dont l’une donne les mots de la Bible latine et l’autre les mots correspondants du français d’alors.
La première traduction vint d’Angleterre. Vers 1100, des moines de Lanfranc, à Cantorbéry, traduisirent en français normand le psautier gallican de saint Jérôme. Vers 1120, un sacristain de Cantorbéry, copiste célèbre, Eadwin, copia dans un même livre, aujourd’hui à la bibliothèque de Cambridge, les trois psautiers latins de saint Jérôme, avec la traduction française interlignée. L’un de ces psautiers devint le psautier dit gallican, qui fut le psautier de la France pendant le Moyen-Âge.
L’exemple des moines de Cantorbéry fut suivi, notamment par les moines de Montebourg, localité de la Manche actuelle, et ailleurs. De tous côtés, sur le territoire de la France, surgissent des traductions de livres isolés de l’Écriture. En 1125, c’est une imitation en vers du Cantique des Cantiques ; de 1130 à 1135, une Bible en vers, paraphrasée, d’une véritable valeur littéraire, de Hermann de Valenciennes ; vers 1150, l’Apocalypse ; en 1165, un psautier en vers ; vers 1170, les quatre livres des Rois (I et II Samuel, I et II Rois), les Juges, les Macchabées ; vers 1192, une Genèse, rimée, par un Champenois, Everat. Cette dernière traduction fut faite à l’instigation de Marie de Champagne, soeur de Philippe-Auguste.
La première affirmation est qu’en cette année « le concile de Valence a interdit aux laïcs la lecture de la Bible en l’inscrivant à l’Index des Livres Interdits. ». Cela contient déjà une erreur historique gravissime et une erreur géographique plus passable. L’erreur historique est que l’Index des Livres Interdits n’existait pas en 1229 et n’a été édité pour la première fois qu’en 1559, soit 330 ans après!! L’erreur géographique est qu’il ne s’agit pas d’un concile tenu à Valence mais à Toulouse. Mais l’Eglise a-t-elle interdit la lecture de la Bible aux fidèles à cette occasion ? La vérité est la suivante : l’accès à la Bible en langues vernaculaires (c’est-à-dire que ça ne concernait pas les traductions latines, grecques, ou les textes originaux) a été limitée aux laïcs par le Concile de Toulouse en raison de l’hérésie des Albigeois : les Albigeois, qu’on appelle aussi les cathares étaient des hérétiques serviteurs de satan et si les détracteurs de l’Eglise Catholique connaissaient réellement ce que ces derniers croyaient et pratiquaient, ils les accuseraient avec raison d’être des criminels. Pour connaitre ce qu’était le catharisme, cliquer ici. Les cathares tordaient le sens des Ecritures et en faisaient une prédication antichrist ; c’est pourquoi il fut interdit aux laïcs de lire la Bible en langue vernaculaire : c’était pour les protéger de l’horreur cathare. Il faut de plus souligner que cette interdiction ne valait que pour une certaine partie de Sud de la France, et fut levée dès que la menace cathare fut balayée. Guy LOBRICHON écrit :
« En temps normal, les autorités ecclésiastiques ne songent pas à limiter la diffusion de telles traductions, et les interdisent encore moins. Innocent III, dans une lettre fameuse à l’Église de Metz, ne s’en prend nullement aux traductions de la Bible, mais aux interprétations qui peuvent émaner des conventicules néfastes des hérétiques. Lorsque le Concile de Toulouse (1229)décrète l’interdiction formelle pour les laïcs de posséder des traductions en langues romanes, il émet une ordonnance de police, dans la foulée d’une répression active qui paraît limitée aux domaines du comte de Toulouse » (« Usages de la Bible », La Bible au Moyen Age, Éditions Picard, « Les médiévistes français », 2003, p. 43). Il ajoute : « Léonard E. Boyle a fait justice d’une opinion qui court encore les manuels d’histoire » (« Innocent III and Vernacular Versions of Scripture », dans The Bible in the Medieval World. Essays in Memory of B. Smalley, Oxford, Blackwell, 1995, p. 97-107)
Bible française (1250-1254)
Cette Bible fut exécutée en Terre sainte vers 1250-1254. Elle est contemporaine du séjour de saint Louis à Acre. Il est d’ailleurs possible qu’elle ait été commandée par le roi lui-même. Elle fut rédigée en français, preuve qu’il était tout à fait permis au beau milieu du Moyen-Âge de faire rédiger une Bible en vernaculaire. Ce fait est d’autant plus significatif que celui qui la commanda sans doute fut canonisé dès 1297 !
Cet ouvrage ne doit pas être confondu avec la Bible moralisée dite de Tolède appelée aussi Bible de saint Louis, ou Bible « Riche » de Tolède (Biblia Rica) est une bible moralisée en trois volumes, qui aurait été réalisée entre 1226 et 1234 pour le roi Louis IX de France, à la demande de sa mère Blanche de Castille.
Autres traductions françaises du XIIIè siècle
La Bible de Geoffroi de Paris (avant 1243), intitulée en français de l’époque La Bible des VII estaz du monde, et en français moderne La Bible des sept états du monde, compilation religieuse couvrant l’Ancien Testament, le Nouveau Testament, l’Enfer, le Purgatoire, la condition humaine, l’Antéchrist et la fin du monde. On y trouve notamment une version du Purgatoire de saint Patrice et de la Vision de saint Paul (remaniement de la version en quatrains d’alexandrins).
La Bible de Jean Malkaraume, à la même époque, qui s’arrête à l’histoire de la rencontre entre Goliath et David). Traduction paraphrasique.
La Bible de Macé de la Charité. Traduction paraphrastique également. Traduction de divers livres bibliques tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, dans lesquels sont interpolés de nombreux passages puisés à des sources variées, à moins que la source soit déjà une compilation. En lire plus à son sujet en cliquant ici et ici.
La Bible de Charleville, une traduction anonyme de la Bible entière, une traduction anonyme de l’Ancien Testament, et des fragments : le drame d’Adam, l’histoire de Joseph, la paraphrase de l’Exode, l’imitation de Job, un Psautier de Troyes, les Psaumes de la pénitence, les Proverbes. Quelques informations supplémentaires en cliquant ici et ici.
Au quatorzième siècle, on trouve un Poème sur le Nouveau Testament, cinq Poèmes sur la Passion, une histoire des trois Maries et une Apocalypse rimées et d’autres fragments. Un de ces fragments reproduit en vers une partie du récit des livres des Rois fondu avec celui des Chroniques. On pense qu’il a été composé en Angleterre (Voir Romania, XVI).
A partir de 1376, c’est de l’ « affaire Wycliff » dont il est question. Ce dernier enseigna des erreurs telles que le Salut sans les œuvres, la connaissance de la vérité par la «Bible seule» ou encore la négation de la Transsubstantiation. Il fit une traduction de la Bible en langue vernaculaire qui fut condamnée par l’Église et que cette dernière fit brûler; c’est donc un argument des anticatholiques pour dire que l’Église aurait interdit la lecture de la Bible. Elle fit cela car cette traduction était infidèle au vrai sens des Écritures Saintes et que ce dernier s’en servait pour répandre son poison. Voici une réfutation de ses trois erreurs :
Défense de tous les dogmes de la Sainte Eglise : ici Voici une synthèse sur la nécessité de la Foi et des Œuvres pour le Salut: réponse à l’erreur protestante
Voir aussi, la réfutation de toutes erreurs doctrinales des protestants et apparentés
Dossier sur les erreurs doctrinales des protestants et apparentés : ici Photographie miraculeuse du 29 août 1932 – Paul WANTE Printix Démonstration biblique de l’Eucharistie : Preuve que la Transsubstantiation est biblique
En 1455, Guttenbeg, catholique, inventeur de l’imprimerie déclara avec le soutient de l’Eglise :
« Dieu souffre parce qu’une grande multitude ne peut être atteinte par la parole sacrée. La vérité est captive dans un petit nombre de manuscrits qui renferment des trésors. Brisons le sceau qui les lie, donnons des ailes à la vérité, qu’elle ne soit plus manuscrite à grands frais par des mains qui se fatiguent, mais qu’ils volent multipliés par une machine infatigable et qu’ils atteignent tous les hommes ».
Et c’est ainsi que le premier livre imprimé de toute l’Histoire fut la Sainte Bible sous les applaudissements de l’Église !
Avec l’approbation ecclésiastique, paraît une Bible, la Bible de Cologne, avec dans sa préface, d’écrite la chose suivante :
« Tout chrétien doit lire la Bible avec respect et dévotion. Les gens instruits doivent se servir de la traduction latine de saint-Jérôme, mais les personnes illettrées, les hommes simples (ecclésiastiques ou laïques) et particulièrement les moines et les religieux doivent se servir de la présente Bible en traduction allemande, pour se préserver des flèches de l’ennemi infernal » (Préface de l’édition de la Bible de Cologne, 1470-1480, in Histoire partiale, Histoire vraie, Jean Guiraud, professeur d’histoire à l’université de Besançon, Tome II, p.315).
En 1513 (soit quatre ans avant le début de la révolte de Luther), paraît livre allemand de piété intitulé La Porte du Ciel, il enseigne qu’
« on doit s’exciter à lire avec humilité et dévotion les Saintes Écritures, les Bibles qui sont maintenant traduites et imprimées en langue allemande et partout répandues en grand nombre […] qu’on peut acheter pour peu d’argent. »
En 1522 et 1534, paraissent respectivement l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, traduits par Luther en langue allemande. Mais il serait malhonnête de dire qu’il aurait été le premier à traduire la Bible du latin en langue vernaculaire, brisant ainsi un interdit, comme on le prétend souvent.
« Luther ne fut certainement pas le premier à traduire la Bible. Sa traduction du Nouveau Testament parut en 1522 et celle de l’Ancien Testament en 1534. Or de 1466 à 1522 les catholiques avaient déjà publié quatorze traductions de toute la Bible dans la Haute-Allemagne, à Augsbourg, Bâle, Strasbourg, Nuremberg et cinq dans la Basse-Allemagne, à Cologne, Delft, Halberstadt et Lübeck. Pendant cette même période de temps, ils avaient publié cent cinquante-six éditions latines et six éditions hébraïques de la Bible, sans compter les traductions complètes: onze en italien, dix en français, deux en bohémien, une en flamand et une en russe [ndlr : alors même qu’il y avait très peu de catholiques en Russie à cause du schisme de 1054, ce qui prouve le souci de l’Église déjà à l’époque de donner a lire à ses enfants la Paroles de Dieu dans leur langue].
Les catholiques ont fait une forte opposition à la traduction de Luther, parce que, comme le dit Emser, il avait changé et tronqué sciemment le texte antique et vénérable reçu par toute l’Eglise chrétienne; de plus il l’avait accompagné de gloses et de préfaces remplies de propositions hérétiques; presque partout il avait interprété l’Ecriture dans le sens de sa doctrine de la foi sans les œuvres, là même où il n’est question ni de la foi ni des œuvres. Emser compta plus de quatorze cents passages qui avaient besoin de correction; un savant protestant Bunser en mentionne trois mille. Luther se moqua de l’Ecclésiaste, rejeta l’épître aux Hébreux et l’Apocalypse, omit les deux livres des Macchabées qui recommandent de prier pour les morts, appela l’épître de saint Jacques une épître de paille parce qu’elle contredit clairement la doctrine de la foi sans les œuvres, pervertir délibérément les épîtres de saint Paul. Dans l’épître aux Romaines, 3, 28 le texte porte: « Nous devons reconnaître que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. » Luther traduit: « Nous devons reconnaître que l’homme est justifié sans les œuvres de la loi, et seulement par la foi. » À ceux qui lui reprochaient une telle licence, il répondit: « Si votre papiste veut continuer son vain tapage à propos du mot seulement, je me contenterai de lui répondre: Le docteur Martin Luther veut qu’il en soit ainsi; il dit: papiste ou âne, c’est la même chose; je l’ai voulu ainsi, je le décide ainsi, ma volonté suffit, et fait loi, »
Nous comprenons facilement pourquoi la traduction de Luther fut condamnée dans le duché de Saxe, d’Autriche, dans la marche de Brandebourg, pourquoi aussi les savants catholiques lui opposèrent des traductions orthodoxes. » (Père Adrien MALO, OFM, La boîte aux Questions, Librairie de l’Action catholique, Québec, 1938, Réponse à la question: Luther ne fut-il par le premier à traduire la Bible en langue vulgaire? Pourquoi les catholiques d’alors ont-ils fait une opposition si forte à sa traduction? pages 79-80)
« Il [Luther] traduit la Bible. Non que ce travail n’ait jamais été fait avant lui. Uniquement pour les pays germaniques, on compte avant Luther, quatorze traductions en haut allemand et cinq en bas allemandet plus encore des Évangiles et des Psaumes . Tout le monde pouvait donc lire la Bible et cette lecture était même recommandée. (Comment aurait-il pu en être autrement puisque les livres de messe donnent presque tous les Évangiles et presque toutes les Épîtres, de nombreux Psaumes, et un grand nombre d’autres versets bibliques qui ont servi à la composition des offices.) » (Marie CARRÉ, J’ai choisi l’unité, 5ème édition, chapitre II, pages 87-88, éditions de Chiré).
Luther a en fait traduit lui-même la Bible pour en falsifier le texte comme il sera expliqué plus bas (je vous invite d’ailleurs à ce sujet à lire dans ce même livre de Marie CARRÉ les quelques pages qui suivent celles que je vient d’indiquer).
Nous pouvons d’ailleurs noter que les trois exemples de facilitation de diffusion de la Bible par l’Église catholique (la Bible imprimée par GUTTENBERG avec le commentaire de ce dernier, la Bible de Cologne et le livre La Porte du Ciel) sont tous des « exemples allemands », ce qui discrédite encore un peu plus la théorie selon laquelle le saxon Luther aurait vu une telle interdiction.
En 1546, le Concile de Trente affirmait à nouveau l’importance de la Bible, et sa volonté de la propager ainsi que son désir de la protéger. L’Église s’inquiétait des adeptes d’hérésies nouvelles comme celle de Luther qui falsifiaient la Bible et la tronquaient de certains de ses livres.
« Le même saint concile, considérant qu’il ne sera pas d’une médiocre utilité pour l’Église de Dieu de faire connaître quelle est, de toutes les éditions latines des livres sacrés qui se débitent aujourd’hui, celle qui doit être tenue pour authentique, statue et déclare que l’ancienne version Vulgate, approuvée dans l’Église par le long usage de tant de siècles, soit prise comme authentique dans les leçons publiques, les disputes, les prédications et les explications ; et que personne n’ait, sous aucun prétexte, la hardiesse et la témérité de la rejeter. » (IVè session : 8 avril 1546, Décret sur l’édition de la Vulgate et la manière d’interpréter la sainte Écriture Sainte)
Il est exact que la lecture autonome de la Bible est dangereuse pour la foi, c’est la Bible elle-même qui le dit, nous renvoyons à notre article :
Est-il possible et souhaitable de lire la Bible de manière autonome ? La Bible répond non !
Aussi, à la fin du Concile, le Pape Pie IV le confirma solennellement par la Bulle Benedictus Deus du 26 janvier 1564, dans laquelle il disposait ceci :
« Puisque l’expérience fait apparaître clairement que lorsque la sainte Bible en langue vulgaire est permise partout sans distinction, il en résulte plus de dommage que d’utilité du fait de la témérité des hommes, il relève en ce cas du jugement de l’évêque ou de l’inquisiteur de pouvoir concéder, sur le conseil du curé ou du confesseur, la lecture de la Bible traduite en langue vulgaire par des auteurs catholiques à ceux dont ils ont constaté qu’ils peuvent retirer de cette lecture, non pas un dommage, mais un accroissement de la foi et de la piété. » (http://catho.org/9.php?d=bwu#dva)
La lecture de la Bible en langue vernaculaire n’y est donc pas interdite, mais soumise à des conditions qui font échos aux avertissement bibliques eux-mêmes.
Par la suite le Pape Grégoire XVI écrira à ce propos :
« Quant à ce qui regarde les traductions de la Bible, déjà depuis plusieurs siècles les évêques ont dû, de temps en temps et en plusieurs endroits, redoubler de vigilance, en les voyant lues dans des conventicules secrets, et répandues avec profusion par les hérétiques. C’est à cela qu’ont trait les avertissements et les décrets de notre prédécesseur de glorieuse mémoire, Innocent III, relatifs à certaines réunions secrètes d’hommes et de femmes, tenues dans le diocèse de Metz, sous le prétexte de vaquer à la piété et à la lecture des livres saints. Nous voyons aussi des traductions de Bibles condamnées en France bientôt après et en Espagne avant le XVIe siècle. Mais il fallait user d’une vigilance nouvelle avec les hérésies de Luther et de Calvin. Assez audacieux pour vouloir ébranler la doctrine immuable de la foi par la diversité presque incroyable des erreurs, leurs disciples mirent tout en œuvre pour tromper les âmes des fidèles par de fautives explications des saints livres et de nouvelles traductions, merveilleusement aidés, dans la rapidité et l’étendue de leur débit, par l’art naissant de l’imprimerie. Aussi, dans les règles que rédigèrent les Pères choisis par le concile de Trente, qu’approuva notre prédécesseur Pie IV, d’heureuse mémoire, et qui furent inscrites en tête de l’index des livres défendus, il est expressément statué de ne permettre la lecture d’une traduction de la Bible qu’à ceux qu’on juge devoir y puiser l’accroissement de la piété et de la foi. Cette règle dut être restreinte encore à raison de l’astuce persévérante des hérétiques, et Benoît XIV déclara, avec toute son autorité, qu’on pouvait regarder comme permise la lecture des traductions « approuvées par le Siège Apostolique, ou publiées avec des annotations tirées soit des Pères de l’Eglise, soit d’interprètes savants et catholiques. » » (Encyclique Inter præcipuas, 8 mai 1844 – Sur l’étude et l’interprétation de la Bible)
Luther a banni les livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament car ces derniers contredisaient certaines de ses doctrines telles que la prière pour les défunts (Tb 12, 12 ; 2 M 12, 39-45 ; cf. 1 Co 15, 29), l’intercession des fidèles défunts (2 M 15, 14, cf. Ap 6, 9-10), l’intercession des anges (Tb 12, 12.15 ; cf. Ap 5, 8 ; 8, 3-4) et l’aumône pour l’expiation des péchés (Tb 12, 9 ; Cf. Pr 16, 6). Contrairement à ce que disent les protestants, les deutérocanoniques ne frent pas introduits par l’Eglise dans la Bible au concile de Trente, mais ils étaient reçus comme inspirés par les premiers chrétiens et ont été canoniquement approuvés en 382 au concile de Rome. Voir à ce sujet :
Ce retrait des livres deutérocanoniques est le plus connu et pratiquement le seul connu des changements apportés par Luther au canon biblique. Ce qui est beaucoup moins su, c’est qu’il ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il fit encore d’autres coupes dans l’Ancien Testament: il considérait Job et Jonas comme de simples fables, le livre de l’Ecclésiaste comme incohérent et incomplet et il émit le souhait qu’Esther « n’existât point ».
Mais il amputa aussi le Nouveau Testament: il en a exclus l’Épître de Saint Jacques [il dit au sujet de cette Épître : « Je ne le considère pas comme l’écrit d’un Apôtre », car il croyait qu’ « il s’oppose catégoriquement à Saint-Paul et à tout le reste des Écritures, en attribuant la justification aux oeuvres » (Préface de l’épître de Jacques), de la même manière, dans d’autres écrits, il ajoute à ce rejet de Jacques en le traitant « d’épître de paille … car il n’y a rien de la nature des Évangiles en lui ». (Préface du Nouveau Testament)], l’Epître aux Hébreux, l’Epître de Jude, l’Apocalypse de Saint Jean, au sujet de laquelle il affirma : « je ne puis accepter que le Saint Esprit ait inspiré un tel livre » ou encore « Christ n’est ni enseigné ni connu à l’intérieur » et la seconde Epître de Saint Pierre. Luther retira ces livres des nouvelles éditions protestantes de la Bible (et les plaça à la fin de sa traduction, comme des Apocryphes du Nouveau Testament); les luthériens les y ré-insérèrent par la suite.
Luther exprima tout ce qu’il avait sur le cœur quant au canon biblique dans les préfaces des livres (ainsi que dans leur agencement) de sa traduction allemande de la Bible en 1522.
Enfin, il falsifia le verset 28 du IIIème chapitre de l’Epître de saint Paul aux Romains, Luther ajouta le mot « seule » pour faire dire à l’apôtre que nous étions sauvés par la foi « seule » (c’est-à-dire sans les œuvres), ce qui n’est pas écrit dans la version originale du texte. Luther ne se défend même pas de cette falsification, il dira par la suite :
« Je sais bien que cette parole, ‘seule’, ne se trouve pas dans le texte de saint Paul ; mais si un papiste vous importune à ce sujet, dites-lui sans hésiter: « Le docteur Martin Luther l’a ainsi voulu, et dit qu’un papiste et un âne sont la même chose. » Je ne suis pas l’écolier des papistes mais leur juge et il me plait de me pavaner devant leurs têtes d’ânes. Je regrette de n’avoir pas traduit : « sans œuvre de la loi« par ces mots : « sans aucune œuvre de la loi« . » (Tom. III, édition de Jena, page. 141 et 144.)
Il ajoute ensuite :
« Je suis fâché de n’y avoir pas encore ajouté d’autres paroles ; c’est pourquoi la parole ‘seule’ restera dans mon Nouveau-Testament, quand bien tous les papistes en devraient perdre l’esprit de dépit. »
Il a cependant reconnu que c’est de l’autorité catholique que nous tenons le canon de la Bible (sans en tirer les conséquences) :
« Mais alors, dit Luther, niez aussi la Bible, car c’est du Pape que nous la tenons. Nous sommes bien obligés d’avouer, tout protestants que nous sommes, que dans le papisme il est des vérités de salut, oui, TOUTES les vérités du salut, et que c’est de lui que nous les tenons, car c’est dans le papisme que nous trouvons la vraie Ecriture sainte, le vrai baptême, le vrai Sacrement de l’autel, les vraies clefs qui remettent les péchés, la vraie prédication, le vrai catéchisme, les vrais articles de foi. J’ajoute, en outre, que dans le papisme se trouve le VRAI CHRISTIANISME. » (Martin Luther au Colloque de Marbourg, 1529, cité in Luther, Oeuvres, édition protestante d’Iéna, p. 408-409.)
Face à ces ‘dérapages’, l’Église combattit cette volonté des schismatiques de falsifier l’Écriture, de la tronquer, ou encore d’y ajouter des commentaires qui trompaient les gens sur son interprétation au gré de leurs doctrines nouvelles. Rappelons aussi que la majeure partie des gens ne savaient ni lire ni écrire. Il s’agissait d’un problème majeur dans la distribution de la Bible. Les fondamentalistes imaginent-ils qu’au temps du Christ comme aujourd’hui, les premiers chrétiens possédaient tous et toutes une version de la Bible sous le bras qu’ils s’étaient procurés à la librairie chrétienne du temps ? Il est important de prendre conscience que les copies des Écritures Saintes étaient rares et coûteuses; qu’elles étaient répliquées par des copistes qui mettaient un temps incalculable à le faire. C’est pourquoi, il est aisé de comprendre que, dans cette société pré-industrielle, le lieu depuis toujours où la Bible était lue et transmise principalement en contournant ces barrières, c’était à l’église. Les églises elles-mêmes avec leurs vitraux et leurs représentations était un livre imagé sur la Bible pour le peuple qui ne comprenant pas la lettre, reçoivent une instruction orale et la synthétisait ainsi par l’image. Malgré tous ces désavantages, la Bible circulait et était lue dans les églises.
En 1550, trois cardinaux auraient écrit au pape Jules III nouvellement élu en lui indiquant de restreindre le plus possible la possibilité de lire la Bible en raison des soi-disant contradictions entre la Bible et la doctrine de Catholique, et comble de la preuve : ce document serait conservé par la Bibliothèque Nationale de France!
Voici un extrait de cette soi-disant lettre :
« La lecture de l’Évangile ne doit être permise que le moins possible surtout en langue moderne et dans les pays soumis à votre autorité. Le très peu qui est lu généralement à la messe devrait suffire et il faudrait défendre à quiconque d’en lire plus. Tant que le peuple se contentera de ce peu, vos intérêts prospéreront, mais dès l’instant qu’on voudra en lire plus, vos intérêts commenceront à en souffrir. Voilà le livre qui, plus qu’aucun autre, provoquera contre nous les rébellions, les tempêtes qui ont risqué de nous perdre. En effet, quiconque examine diligemment l’enseignement de la Bible et le compare à ce qui se passe dans nos Églises trouvera bien vite les contradictions et verra que nos enseignements s’écartent souvent de celui de la Bible et, plus souvent encore, s’opposent à celle-ci. Si le peuple se rend compte de ceci, il nous provoquera jusqu’à ce que tout soit révélé et alors nous deviendrons l’objet de la dérision et de la haine universelle. Il est donc nécessaire que la Bible soit enlevée et dérobée des mains du peuple avec zèle, toutefois sans provoquer de tumulte » [Feuille Bibliothèque nationale 1089. Volume II. page 641-650 – références Fond Latin n°12558 – Année 1550]
A la réalité, ce document est une « œuvre » satirique d’un ancien évêque catholique du XVIème siècle passé à la Réforme. Ce document n’a donc pas été écrit par des cardinaux et n’a pas non plus été adressé au pape Jules III : ce document n’a rien d’authentique, et pour s’en persuader, il suffit d’écrire à la Bibliothèque Nationale de France. Henry a écrit deux articles que je vous conseille de lire : cet article et celui-ci.
Voici la réponse apportée par la Bibliothèque nationale de France à un courrier au sujet de cette lettre :
« Le texte que vous cherchez est une critique à caractère satirique de la papauté publiée en 1553 sous le titre de Consilium quorundam episcoporum Bononiae congregatorum quod de ratione stabilendae Romane ecclesiae Julio III P.M. datum est. Son auteur, Paolo Pietro Vergerio (1498-1565) évêque de Modrusch, puis de Capo d’Istria, qui passa ensuite à la Réforme vers 1549, y met en scène trois évêques conseillant le pape Jules III sur la manière de rétablir l’autorité pontificale. Parmi ces conseils, figurent l’introduction de nouvelles cérémonies fastueuses minutieusement décrites ainsi que de la destruction des Bibles traduites en langue vivante. Ce texte fait partie des nombreux opuscules publiés par Vergerio lors de la violente polémique qui l’opposa à la papauté après sa rupture avec l’Église catholique (voir l’étude de Friedrich Hubert(…) 1893). Il a ensuite été utilisé dans les nombreux débats opposant catholiques et protestants. C’est ainsi que des extraits plus ou moins altérés de la traduction française connus sous le titre de Lettre des trois évêques, ont été publiées » [BESSON Paul, in Consultation de trois évêques sur les moyens de soutenir l’Église romaine présentée au pape Jules III en 1553, Rouillac, 1884 (extrait du Témoin de la Vérité)]
Nous pourrions de plus noter qu’une telle consigne de la part de cardinaux serait absurde seulement quatre ans après la décision du concile de Trente que nous avons précédemment citée.
En 1582 fut publié le Nouveau Testament catholique dit de « Rheims-Douai » (du nom des deux villes dans les séminaires desquelles elle fut écrite) en langue anglaise ; annoté pour prémunir les lecteurs anglophones contre la déviation du sens de la Bible par leurs contradicteurs protestants. Traduit sur la Vulgate, mais avec une connaissance des textes originaux, accompagné de notes qui défendent la doctrine catholique, cette version est un texte de combat aussi bien que d’édification. L’Ancien Testament de cette même traduction fut publiée en 1609.
Lors de la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV, des milliers de Nouveaux Testaments et de Psautiers du même genre sont distribués à ceux qui abjurent le protestantisme à ce moment là.
En 1757, le Pape Benoît XIV donne la permission générale de lire la Bible en langue vulgaire, pourvu qu’elle soit assortie de commentaires démontrant l’harmonie parfaite entre l’Écriture Sainte la Tradition catholique.
Par la suite le Pape Grégoire XVI écrira à ce propos :
« Quant à ce qui regarde les traductions de la Bible, déjà depuis plusieurs siècles les évêques ont dû, de temps en temps et en plusieurs endroits, redoubler de vigilance, en les voyant lues dans des conventicules secrets, et répandues avec profusion par les hérétiques. C’est à cela qu’ont trait les avertissements et les décrets de notre prédécesseur de glorieuse mémoire, Innocent III, relatifs à certaines réunions secrètes d’hommes et de femmes, tenues dans le diocèse de Metz, sous le prétexte de vaquer à la piété et à la lecture des livres saints. Nous voyons aussi des traductions de Bibles condamnées en France bientôt après et en Espagne avant le XVIe siècle. Mais il fallait user d’une vigilance nouvelle avec les hérésies de Luther et de Calvin. Assez audacieux pour vouloir ébranler la doctrine immuable de la foi par la diversité presque incroyable des erreurs, leurs disciples mirent tout en œuvre pour tromper les âmes des fidèles par de fautives explications des saints livres et de nouvelles traductions, merveilleusement aidés, dans la rapidité et l’étendue de leur débit, par l’art naissant de l’imprimerie. Aussi, dans les règles que rédigèrent les Pères choisis par le concile de Trente, qu’approuva notre prédécesseur Pie IV, d’heureuse mémoire, et qui furent inscrites en tête de l’index des livres défendus, il est expressément statué de ne permettre la lecture d’une traduction de la Bible qu’à ceux qu’on juge devoir y puiser l’accroissement de la piété et de la foi. Cette règle dut être restreinte encore à raison de l’astuce persévérante des hérétiques, et Benoît XIV déclara, avec toute son autorité, qu’on pouvait regarder comme permise la lecture des traductions « approuvées par le Siège Apostolique, ou publiées avec des annotations tirées soit des Pères de l’Eglise, soit d’interprètes savants et catholiques. » » (Encyclique Inter præcipuas, 8 mai 1844 – Sur l’étude et l’interprétation de la Bible)
Les anti-Catholiques, soulignent le fait que les papes de ce siècle, en particulier Léon XII et Grégoire XVI ont condamné les sociétés bibliques qui avaient pour but de répandre le plus possible la Bible dans la population.
Nous invitions à ce propos à lire l’intégralité du document du Par Grégoire XVI, où il dresse un historique des actes de l’Église pour favoriser la diffusion de l’Écriture Sainte, et comment il la recommande lui-même : Encyclique Inter præcipuas, 8 mai 1844 – Sur l’étude et l’interprétation de la Bible.
C’est vrai, mais cette décision des papes fut salutaire et Mgr de Ségur retranscrit dans son ouvrage intitulé Causeries sur le Protestantisme d’aujourd’hui (pour lire le livre : cliquer ici, pour l’acheter : cliquer ici) les propos du docteur Léo, protestant allemand que voici :
« Le Pape a appelé les Sociétés Bibliques ‘des pestes’, et, pour ma part, si j’étais Pape et italien, j’en ferais bien autant. Ayons donc la bonne foi d’examiner un peu ce que les émissaires des Sociétés protestantes anglaises font dans les pays catholiques avec un manque d’égards et de pudeur qui ne connaît pas de bornes ; comment tous les moyens leur sont bons pour répandre la Bible ; comment ils la répandent sans le moindre jugement entre les mains des hommes les moins aptes à comprendre ; comment ils sèment des doctrines qui font entrer la confusion dans les esprits, qui blessent la moralité, ébranlent l’autorité sociale et l’ordre ecclésiastique, et qui n’ont en résumé qu’une action révolutionnaire. Les Sociétés Bibliques, dans ces derniers temps, ont servis d’instrument aux auteurs des machinations exécrables qui ont bouleversés l’Italie. Le zèle protestant de l’Angleterre fraie en outre un chemin à la politique et au commerce anglais qui s’introduisent en Italie, la Bible à la main. La Bible est la peau de brebis sous laquelle se cache le loup. »
Et Mgr de Ségur de conclure :
« Voilà la question jugée par un docteur protestant : la Bible protestante n’est qu’une peau hypocrite dont s’affublent à la fois l’incrédulité et la révolution. »
Nous en revenons à ce que nous disions avec les cathares. Luther disait lui-même au sujet de la Bible :
« Les efforts des docteurs de l’Eglise pour en pénétrer le sens, efforts souvent déçus, montrent assez combien les saintes Ecritures sont difficiles à comprendre. » ou encore « Approfondir le sens des Ecritures, dit Luther lui-même, est chose impossible; nous ne pouvons qu’en effleurer la superficie; en comprendre le sens serait merveille. Que les théologiens disent et fassent tout ce qu’ils voudront, pénétrer le mystère de la Parole divine sera toujours une entreprise au-dessus de notre intelligence. Ses sentences sont le souffle de l’Esprit de DIEU: donc elles défient l’intelligence de l’homme » (Voir Audin, Vie de Luther, t. II, p. 339.)
Il en découlent la nécessité pour comprendre la Bible de l’autorité de l’Eglise et de la Tradition, comme nous le disions dans cet article. Nous écrivions d’ailleurs récemment (dans cet article) que toutes les catastrophes ayant existées dans le Christianisme sont nées d’interprétations fausses de la Bible.
En 1859, l’abbé Benjamin-Marcelin CONSTANT écrit un livre en 2 tomes intitulé L’histoire et l’infaillibilité des Papes. Il consacre le dernier chapitre du tome 2 à reprendre et à réfuter chacune des accusations d’avoir interdit de traduire la Bible en langue vernaculaire et/ou d’en avoir interdit la lecture aux fidèles portées contre chacun des papes suivants : Jean XXIII, Clément IX, Clément XI, Benoît XIV, Pie VII et Grégoire XVI. Il s’agit du deuxième livre proposé dans ce lien.
En 1873, l’abbé (et futur cardinal) Louis-Nazaire BÉGIN publie un livre intitulé Primauté et Infaillibilité des Souverains Pontifes où il démontre de même que les Papes n’ont jamais interdit de lire la Bible et que l’encadrement de ladite lecture était plus que justifiée. Vous trouverez son livre en PDF ainsi que son sommaire (ainsi que le sommaire du livre l’abbé CONSTANT) en cliquant ici (il traite de cette question entre autres choses au chapitre 10).
Le Catéchisme de la doctrine Chrétienne, plus connu sous le titre de Catéchisme de saint Pie X, du nom du Pape qui le promulgua, enseigne la chose suivante dans sa version de 1905 :
« 883. La lecture de la Bible est-elle nécessaire à tous les chrétiens ? La lecture de la Bible n’est pas nécessaire à tous les chrétiens, puisqu’ils sont instruits par l’Église; cependant elle est très utile et recommandée à tous.
884. Peut-on lire quelque traduction que ce soit de la Bible en langue vulgaire ?
On peut lire les traductions de la Bible en langue vulgaire qui sont reconnues fidèles par l’Église catholique, et qui sont accompagnées d’explications approuvées par elle.885. Pourquoi ne peut-on lire que les traductions de la Bible approuvées par l’Église ?
On ne peut lire que les traductions de la Bible approuvées par l’Église parce qu’elle seule est la légitime gardienne de la Bible. »
Il existait en Italie la Société de Saint-Jérôme dont le but était d’éditer et de répandre au maximum les Evangiles chez le catholiques de langue italienne. Saint Pie X approuva déjà chaleureusement lorsqu’il était Patriarche de Venise cette entreprise qui s’appliquait à recommander aux fidèles la si louable coutume de lire et de méditer les saints Évangiles et à rendre, par tous les moyens, cette pratique plus facile. Il l’exhorta à persévérer avec ardeur dans cette entreprise en déclarant que « c’était là chose utile entre toutes, qui répondait très bien aux besoins du temps », puisque cela ne contribue pas peu à « dissiper ce préjugé selon lequel l’Église voit de mauvais œil et entrave la lecture de l’Écriture Sainte en langue vulgaire » (Lettre Qui piam, au Cardinal François de Paule CASSETA 21 janvier 1907 ; PII X Acta, IV, p. 23-25 ; Actes de S.S. Pie X, Maison de la Bonne Presse, tome 3, pages 41 à 43). Preuve que ce n’est pas le cas, sinon il ne le déplorerait pas dans une lettre ! Voici le texte complet de sa lettre :
« Patriarche de Venise, Nous encouragions déjà de Nos bénédictions et de Nos vœux la pieuse Société de Saint-Jérome. Quelques années se sont écoulées, et c’est du haut du Siège suprême de l’Église que Nous considérons avec une extrême joie ses progrès et les fruits qu’elle a produits en si peu de temps. Par les soins de cette Société, l’édition des Évangiles s’est répandue d’abord en Italie, où se sont fondés trois centres d’action et d’union, puis en Amérique, où la Société a fait parvenir ses livres partout où se parle la langue italienne, surtout parmi les Italiens émigrés. Publier, puis répandre avec discernement parmi le peuple cinq cent mille exemplaires, voilà bien une preuve éclatante du champ d’action immense embrassé par la Société et du zèle extraordinaire déployé par ses membres ; fait d’autant plus digne d’admiration que les ressources de la Société sont très limitées.
Ce fait apparaît surtout consolant et de bon augure, si l’on considère le but de cette institution, qui est d’offrir à tous un moyen facile de lire et de méditer l’Évangile. C’est là une nécessité spéciale des temps présents, où l’avidité de la lecture est beaucoup plus grande qu’autrefois et conduit souvent à des excès dangereux.
N’est-il pas singulièrement profitable aux Âmes de leur proposer un récit d’une force toute divine et éminemment propre à sanctifier les mœurs : la vie de Jésus-Christ ? N’est-ce pas, par le fait même, rendre un service signalé au magistère de l’Église ?
La lecture des Évangiles prépare en effet les Âmes à bien recevoir l’annonce de la parole divine, et la connaissance préalable du texte sacré fait que les explications de l’Évangile au prône s’impriment et se conservent mieux dans la mémoire. Un autre avantage, bien appréciable dans les temps que nous traversons, c’est que la diffusion et la lecture de ces livres font parvenir un écho de la voix de Dieu à ceux que le désespoir, la haine ou l’ignorance tiennent complètement éloignés du prêtre. Bienfait immense et désirable assurément de pouvoir guérir, par la lecture, des âmes que la prédication ne saurait atteindre, et de corriger par les enseignements de la vie du Christ les désordres dont souffrent les individus et les sociétés. Nous connaissons le zèle de cette Société à remplir sa mission, et il nous paraît superflu d’exhorter et de stimuler ses membres à redoubler d’ardeur. Toutefois, pour favoriser le progrès de cette Association, Nous appelons l’attention sur ce point que, parmi toutes les entreprises, aucune n’est plus salutaire et ne répond mieux aux besoins des temps. Il faut donc redoubler d’efforts pour favoriser une œuvre qui en si peu de temps a procuré tant de bien aux Âmes.
Puisque l’Association a réussi à produire le goût de la lecture de l’Évangile parmi le peuple, elle doit l’entretenir en augmentant le nombre des exemplaires, persuadée que le résultat ne peut qu’en être très avantageux. Ainsi sera également dissipé ce préjugé que l’Église voit de mauvais œil et entrave la lecture de l’Écriture Sainte en langue vulgaire. Et comme il est d’une souveraine importance pour la Société, non seulement de poursuivre ce but préférablement à tout autre, mais encore de faire converger vers ce but unique toutes ses énergies, elle devra, circonscrivant le champ de son labeur, ne publier que les Évangiles et les Actes des Apôtres.
A vous donc, Vénérable Frère, de promouvoir par le prestige de votre autorité et la sagesse de vos conseils l’accroissement d’une œuvre qui Nous tient si fortement au cœur; aux associés de continuer à se dévouer à cette œuvre avec le même zèle intelligent dont ils ont fait preuve par le passé Notre grand souci étant de restaurer toutes choses par le Christ, rien ne peut Nous être plus agréable que de voir se répandre parmi les fidèles l’habitude de lire d’une manière, non seulement fréquente, mais quotidienne, les livres des Évangiles. Nulle part on ne peut mieux apprendre la possibilité et la nécessité de cette restauration.
Comme gage des faveurs divines et en témoignage de Notre bienveillance, Nous accordons de tout cœur la Bénédiction apostolique, à vous, aux membres de la Société et à tous ses bienfaiteurs. » (Lettre Qui piam, au Cardinal François de Paule CASSETA 21 janvier 1907 ; PII X Acta, IV, p. 23-25 ; Actes de S.S. Pie X, Maison de la Bonne Presse, tome 3, pages 41 à 43)
Deux canons prouvent que les accusations anticatholiques au sujet de l’édition et de la lecture de la Bible dans l’Eglise catholique sont fausses.
Le premier est le suivant :
« Les versions des saintes Ecritures en langue vulgaire ne peuvent pas être imprimées si elles n’ont pas été approuvées par le Saint-Siège, ou éditées sous la vigilance des évêques et avec des annotations extraites principalement des saints Pères de l’Eglise ou de savants écrivains catholiques. » (Canon 1391)
Il était donc tout à fait permis d’imprimer et diffuser l’Ecriture Sainte, même par des laïcs, mêmes en langues vernaculaire, à condition que l’autorité ecclésiastique l’approuve. Cette dernière clause en choque-t-elle certains ? Qu’ils se souviennent de ce que dit la Bible elle-même et que nous rapportons dans notre article Est-il possible et souhaitable de lire la Bible de manière autonome ? La Bible répond non !
Le second est le suivant :
« Sont prohibés par le droit même :
n1) Les éditions du texte original et des anciennes versions catholiques de la Sainte Ecriture, même de l’Eglise Orientale, publiées par des non-catholiques; les versions des mêmes livres en quelque langue que ce soit. (Canon 1399)
A contrario, il est donc permis de publier « Les éditions du texte original et des anciennes versions catholiques de la Sainte Ecriture, même de l’Eglise Orientale, publiées par des« … catholiques !
En 1859, l’abbé Benjamin-Marcelin CONSTANT écrit un livre en 2 tomes intitulé L’histoire et l’infaillibilité des Papes. Il consacre le dernier chapitre du tome 2 à reprendre et à réfuter chacune des accusations d’avoir interdit de traduire la Bible en langue vernaculaire et/ou d’en avoir interdit la lecture aux fidèles portées contre chacun des papes suivants : Jean XXIII, Clément IX, Clément XI, Benoît XIV, Pie VII et Grégoire XVI. Il s’agit du deuxième livre proposé dans ce lien.
En 1873, l’abbé (et futur cardinal) Louis-Nazaire BÉGIN publie un livre intitulé Primauté et Infaillibilité des Souverains Pontifes où il démontre de même que les Papes n’ont jamais interdit de lire la Bible et que l’encadrement de ladite lecture était plus que justifiée. Vous trouverez son livre en PDF ainsi que son sommaire (ainsi que le sommaire du livre l’abbé CONSTANT) en cliquant ici (il traite de cette question entre autres choses au chapitre 10).
Le Catéchisme de la doctrine Chrétienne, plus connu sous le titre de Catéchisme de saint Pie X, du nom du Pape qui le promulgua, enseigne la chose suivante dans sa version de 1905 :
« 883. La lecture de la Bible est-elle nécessaire à tous les chrétiens ? La lecture de la Bible n’est pas nécessaire à tous les chrétiens, puisqu’ils sont instruits par l’Église; cependant elle est très utile et recommandée à tous.
884. Peut-on lire quelque traduction que ce soit de la Bible en langue vulgaire ?
On peut lire les traductions de la Bible en langue vulgaire qui sont reconnues fidèles par l’Église catholique, et qui sont accompagnées d’explications approuvées par elle.885. Pourquoi ne peut-on lire que les traductions de la Bible approuvées par l’Église ?
On ne peut lire que les traductions de la Bible approuvées par l’Église parce qu’elle seule est la légitime gardienne de la Bible. »
Il existait en Italie la Société de Saint-Jérôme dont le but était d’éditer et de répandre au maximum les Evangiles chez le catholiques de langue italienne. Saint Pie X approuva déjà chaleureusement lorsqu’il était Patriarche de Venise cette entreprise qui s’appliquait à recommander aux fidèles la si louable coutume de lire et de méditer les saints Évangiles et à rendre, par tous les moyens, cette pratique plus facile. Il l’exhorta à persévérer avec ardeur dans cette entreprise en déclarant que « c’était là chose utile entre toutes, qui répondait très bien aux besoins du temps », puisque cela ne contribue pas peu à « dissiper ce préjugé selon lequel l’Église voit de mauvais œil et entrave la lecture de l’Écriture Sainte en langue vulgaire » (Lettre Qui piam, au Cardinal François de Paule CASSETA 21 janvier 1907 ; PII X Acta, IV, p. 23-25 ; Actes de S.S. Pie X, Maison de la Bonne Presse, tome 3, pages 41 à 43). Preuve que ce n’est pas le cas, sinon il ne le déplorerait pas dans une lettre ! Voici le texte complet de sa lettre :
« Patriarche de Venise, Nous encouragions déjà de Nos bénédictions et de Nos vœux la pieuse Société de Saint-Jérome. Quelques années se sont écoulées, et c’est du haut du Siège suprême de l’Église que Nous considérons avec une extrême joie ses progrès et les fruits qu’elle a produits en si peu de temps. Par les soins de cette Société, l’édition des Évangiles s’est répandue d’abord en Italie, où se sont fondés trois centres d’action et d’union, puis en Amérique, où la Société a fait parvenir ses livres partout où se parle la langue italienne, surtout parmi les Italiens émigrés. Publier, puis répandre avec discernement parmi le peuple cinq cent mille exemplaires, voilà bien une preuve éclatante du champ d’action immense embrassé par la Société et du zèle extraordinaire déployé par ses membres ; fait d’autant plus digne d’admiration que les ressources de la Société sont très limitées.
Ce fait apparaît surtout consolant et de bon augure, si l’on considère le but de cette institution, qui est d’offrir à tous un moyen facile de lire et de méditer l’Évangile. C’est là une nécessité spéciale des temps présents, où l’avidité de la lecture est beaucoup plus grande qu’autrefois et conduit souvent à des excès dangereux.
N’est-il pas singulièrement profitable aux Âmes de leur proposer un récit d’une force toute divine et éminemment propre à sanctifier les mœurs : la vie de Jésus-Christ ? N’est-ce pas, par le fait même, rendre un service signalé au magistère de l’Église ?
La lecture des Évangiles prépare en effet les Âmes à bien recevoir l’annonce de la parole divine, et la connaissance préalable du texte sacré fait que les explications de l’Évangile au prône s’impriment et se conservent mieux dans la mémoire. Un autre avantage, bien appréciable dans les temps que nous traversons, c’est que la diffusion et la lecture de ces livres font parvenir un écho de la voix de Dieu à ceux que le désespoir, la haine ou l’ignorance tiennent complètement éloignés du prêtre. Bienfait immense et désirable assurément de pouvoir guérir, par la lecture, des âmes que la prédication ne saurait atteindre, et de corriger par les enseignements de la vie du Christ les désordres dont souffrent les individus et les sociétés. Nous connaissons le zèle de cette Société à remplir sa mission, et il nous paraît superflu d’exhorter et de stimuler ses membres à redoubler d’ardeur. Toutefois, pour favoriser le progrès de cette Association, Nous appelons l’attention sur ce point que, parmi toutes les entreprises, aucune n’est plus salutaire et ne répond mieux aux besoins des temps. Il faut donc redoubler d’efforts pour favoriser une œuvre qui en si peu de temps a procuré tant de bien aux Âmes.
Puisque l’Association a réussi à produire le goût de la lecture de l’Évangile parmi le peuple, elle doit l’entretenir en augmentant le nombre des exemplaires, persuadée que le résultat ne peut qu’en être très avantageux. Ainsi sera également dissipé ce préjugé que l’Église voit de mauvais œil et entrave la lecture de l’Écriture Sainte en langue vulgaire. Et comme il est d’une souveraine importance pour la Société, non seulement de poursuivre ce but préférablement à tout autre, mais encore de faire converger vers ce but unique toutes ses énergies, elle devra, circonscrivant le champ de son labeur, ne publier que les Évangiles et les Actes des Apôtres.
A vous donc, Vénérable Frère, de promouvoir par le prestige de votre autorité et la sagesse de vos conseils l’accroissement d’une œuvre qui Nous tient si fortement au cœur; aux associés de continuer à se dévouer à cette œuvre avec le même zèle intelligent dont ils ont fait preuve par le passé Notre grand souci étant de restaurer toutes choses par le Christ, rien ne peut Nous être plus agréable que de voir se répandre parmi les fidèles l’habitude de lire d’une manière, non seulement fréquente, mais quotidienne, les livres des Évangiles. Nulle part on ne peut mieux apprendre la possibilité et la nécessité de cette restauration.
Comme gage des faveurs divines et en témoignage de Notre bienveillance, Nous accordons de tout cœur la Bénédiction apostolique, à vous, aux membres de la Société et à tous ses bienfaiteurs. » (Lettre Qui piam, au Cardinal François de Paule CASSETA 21 janvier 1907 ; PII X Acta, IV, p. 23-25 ; Actes de S.S. Pie X, Maison de la Bonne Presse, tome 3, pages 41 à 43)
Deux canons prouvent que les accusations anticatholiques au sujet de l’édition et de la lecture de la Bible dans l’Eglise catholique sont fausses.
Le premier est le suivant :
« Les versions des saintes Ecritures en langue vulgaire ne peuvent pas être imprimées si elles n’ont pas été approuvées par le Saint-Siège, ou éditées sous la vigilance des évêques et avec des annotations extraites principalement des saints Pères de l’Eglise ou de savants écrivains catholiques. » (Canon 1391)
Il était donc tout à fait permis d’imprimer et diffuser l’Ecriture Sainte, même par des laïcs, mêmes en langues vernaculaire, à condition que l’autorité ecclésiastique l’approuve. Cette dernière clause en choque-t-elle certains ? Qu’ils se souviennent de ce que dit la Bible elle-même et que nous rapportons dans notre article Est-il possible et souhaitable de lire la Bible de manière autonome ? La Bible répond non !
Le second est le suivant :
« Sont prohibés par le droit même :
n1) Les éditions du texte original et des anciennes versions catholiques de la Sainte Ecriture, même de l’Eglise Orientale, publiées par des non-catholiques; les versions des mêmes livres en quelque langue que ce soit. (Canon 1399)
A contrario, il est donc permis de publier « Les éditions du texte original et des anciennes versions catholiques de la Sainte Ecriture, même de l’Eglise Orientale, publiées par des« … catholiques !
Le Pape Benoît XV dans son Encyclique Spiritus paraclitus, publiée pour célébrer le 15è centenaire de la mort de saint Jérôme qui fit la grande traduction latine de la Vulgate, renouvela ses félicitations à la Société Saint-Jérôme et encouragea la lecture de la Bible par tous ainsi que « dans toutes les familles » :
« La conscience de Notre charge apostolique et le désir de développer l’étude, noble entre toutes, de l’Ecriture, Nous incitent, d’une part, à pro- poser à l’imitation le beau modèle qu’est ce grand génie, de l’autre, à confirmer de Notre autorité apostolique et à mieux adapter aux temps que traverse aujourd’hui l’Eglise les si précieuses directions et prescriptions données en cette matière par Nos prédécesseurs d’heureuse mémoire, Léon XIII et Pie X. De fait saint Jérôme, « esprit pleinement imprégné du sens catholique et très versé dans la connaissance de la loi sainte » (Sulp. Sev., Dial. 1, 7), « maître des catholiques » (Cass., De Inc. 7, 26), « modèle de vertu et lumière du monde entier » (S. Prosper., Carmen de Ingratis, V, 57), a merveilleusement exposé et défendu avec vaillance la doctrine catholique concernant nos Saints Livres ; à ce titre, il nous fournit une foule d’enseignements de très haute valeur dont, Nous Nous autorisons pour exhorter tous les enfants de l’Eglise, et principalement les clercs, au respect en même temps qu’à la lecture pieuse et à la méditation assidue des divines Ecritures. […]
Signalons d’abord, puisqu’il se présente avant tout autre à Notre esprit, cet amour passionné de la Bible dont témoignent chez saint Jérôme tous les traits de sa vie et ses paroles tout imprégnées de l’Esprit de Dieu, amour qu’il s’est étudié à exciter chaque jour davantage dans les âmes des fidèles: « Aimez l’Ecriture Sainte, semble-t-il dire à tous en s’adressant à la vierge Démétriade, et la sagesse vous aimera ; chérissez-la et elle vous gardera ; honorez-la et vous recevrez ses caresses. Qu’elle soit pour vous comme vos colliers et vos pendants d’oreilles. » (Ep. 130, 20).
La lecture assidue de l’Ecriture, l’étude approfondie et très attentive de chaque livre, voire de chaque proposition et de chaque mot, lui ont permis de se familiariser avec le texte sacré plus qu’aucun autre écrivain de l’antiquité ecclésiastique. […]
Aussi, à l’occasion de ce centenaire, se présente à Notre pensée l’agréable souvenir de la Société dite de Saint Jérôme, souvenir d’autant plus cher que Nous avons Nous-même pris part aux débuts et à l’organisation définitive de cette Œuvre ; heureux d’avoir pu constater ses développements passés^ Nous Nous faisons une joie d’en augurer d’autres encore pour l’avenir. Vous connaissez, Vénérables Frères, le but de cette Société : étendre la diffusion des quatre Evangiles et des Actes des Apôtres de manière que ces livres aient désormais leur place dans toute famille chrétienne, et que chacun prenne l’habitude de les lire et méditer chaque jour. Cette Œuvre, que Nous aimons beaucoup pour en avoir constaté Futilité, Nous souhaitons vivement la voir se propager et se développer partout, par la constitution, en chacun de vos diocèses, de Sociétés de même nom et de même but, rattachées au centre de Rome. » (Encyclique Spiritus Paraclitus, 15 septembre 1920 – 15e centenaire de la mort de saint Jérôme)
il les engagea à « chercher dans ces pages la nourriture qui alimente la vie spirituelle et la fait avancer dans la voie de la perfection », rappelant que « l’Ecriture sert principalement à sanctifier et féconder le ministère de la parole divine ».
Il y soutient en outre dans le même document l’inerrance absolue de l’Ecriture Sainte. Voir ce que ce Pape et d’autres en disent dans notre article :
L’Eglise catholique octroi des Indulgences pour la lecture de la Bible ! Pour savoir ce qu’est vraiment une Indulgence, nous invitions le lecteur à consulter notre article La vente des Indulgences était-elle un scandale ? En 1950, la Sacrée Pénitencerie Apostolique publia un Enchiridion des indulgences, en latin Enchiridion Indulgentiarum, ce qui signifie Traité/Manuel des Indulgences. Aussi nous y lisons l’Eglise octroyer des Indulgences pour la lecture de la Bible !
« 1. Aux fidèles qui liront les livres de la sainte Écriture pour au moins un quart d’heure ; avec le grand respect dû à la parole divine et par manière de lecture spirituelle, on accorde : Une indulgence de trois ans.
2. Aux fidèles qui liront pieusement au moins quelques versets des Évangiles, et qui de plus, baisant le Saint Livre, réciteront une des invocations suivantes : « Que par la puissance des paroles de l’Évangile nos fautes soient effacées », « Que la lecture de l’Évangile soit notre salut et notre protection », « Que le Christ nous enseigne les paroles du Saint Évangile », on accorde : Une indulgence de 500 jours.
Une indulgence plénière, aux conditions ordinaires, est accordée à ceux qui pour un mois agissent de la façon décrite plus haut.
Une indulgence plénière à l’heure de la mort est accordée à ceux qui souvent durant leur vie auront accompli ce saint exercice, pourvu que, s’étant confessés et ayant communié, ou du moins regrettant leurs péchés, ils invoquent le très saint nom de Jésus de bouche, si possible, ou au moins de cœur, et qu’ils acceptent la mort de la main de Dieu, comme salaire du péché. » (Enchiridion Indulgentiarum, 694, p. xi. The Holy Bible. The Catholic Press, Inc. Chicago, Illinois. Copyright 1951)
Le 30 septembre 1943, Le Pape Pie XII promulgue l’Encyclique Divino Afflante Spiritu sur les études bibliques où il rappelle les actions de ses prédécesseurs (saint Pie X et Benoît XV) pour recommander la lecture de la Bible :
« 13. Nous ne pouvons pas non plus passer sous silence le soin avec lequel Nos Prédécesseurs, quand l’occasion s’en présentait, ont recommandé l’étude ou la prédication des Saintes Ecritures, comme aussi leur pieuse lecture et leur méditation. Pie X, en effet, approuva chaleureusement la Société de Saint-Jérôme, qui s’applique à recommander aux fidèles la si louable coutume de lire et de méditer les saints Evangiles et à rendre, par tous les moyens, cette pratique plus facile. Il l’exhorta à persévérer avec ardeur dans cette entreprise en déclarant que « c’était là chose utile entre toutes, qui répondait très bien aux besoins du temps », puisque cela ne contribue pas peu à « dissiper ce préjugé selon lequel l’Eglise voit de mauvais œil et entrave la lecture de l’Ecriture Sainte en langue vulgaire » (Lettre à l’Eme card. Casseta, Qui piam, 21 janv. 1907 ; PII X Acta, IV, p. 23-25).
14. A l’occasion du XVe centenaire de la mort de saint Jérôme, le plus grand des Docteurs dans l’interprétation des Saintes Lettres, Benoît XV, après avoir très religieusement rappelé les instructions et les exemples du saint Docteur, ainsi que les principes et les règles donnés par Léon XIII et par lui-même, et après d’autres recommandations des plus opportunes dans cette matière, qui ne doivent jamais être oubliées, exhorta « tous les enfants de l’Eglise, et principalement les clercs, au respect en même temps qu’à la lecture pieuse et à la méditation assidue de la Sainte Ecriture » ; il les engagea à « chercher dans ces pages la nourriture qui alimente la vie spirituelle et la fait avancer dans la voie de la perfection », rappelant que « l’Ecriture sert principalement à sanctifier et féconder le ministère de la parole divine ». Enfin, Benoît XV loua de nouveau l’œuvre de la Société établie sous le nom de Saint-Jérôme, par le soin de laquelle les Evangiles et les Actes des Apôtres sont répandus aussi largement que possible, « de manière que ces livres aient désormais leur place dans chaque famille chrétienne et que chacun prenne l’habitude de les lire et méditer chaque jour » (Encyclique Spiritus Paraclitus, 15 sept. 1920 ; Acta Ap. Sedis, XII [1920], p. 385-422 ; Ench. Bibl. n. 457-508 ; v. n. 457, 495, 497, 491). »
Reste alors la question de la traduction dans laquelle il convenait de lire la Bible. Ce point a en effet toujours fait l’objet d’une grande attention de l’Église. On entend parfois dire à ce propos que le Concile de Trente aurait interdit toute autre version que la Vulgate. Rien n’est plus faux. Nous le démontrons dans notre article :
Vatican II n’a rien autorisé du tout puisque, de fait, il ne pouvait pas lever une interdiction qui n’existait pas. Je mets d’ailleurs quiconque au défi de trouver dans les textes de Vatican II le passage qui affirmerait une telle chose (l’autorisation d’une lecture précédemment interdite) et de m’expliquer comment il peut se faire que dans les milieux sédévacantistes qui ne reconnaissent pas Vatican II, les fidèles lisent librement la Bible sans réprimande de la part de leur clergé.
Source: https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/05/27/leglise-a-t-elle-interdit-de-lire-la-bible/
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