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La Veillée pascale de cette année a été la plus fréquentée depuis des années en France. Les chiffres publiés la semaine dernière par la conférence des évêques de France annonçaient que 7 135 adultes recevraient le sacrement du baptême lors de la veillée pascale. Il s’agit d’une augmentation de 32 % par rapport à 2023, année où 5 463 adultes avaient été baptisés.
Lire : Un nombre record de 7 135 baptêmes d'adultes lors de la veillée pascale 2024
Il s’agit d’une tendance encourageante qui remonte au début de ce siècle, mais ces dernières années, un autre facteur important est apparu : le nombre de baptêmes parmi les jeunes est en augmentation constante. En 2024, 36 pour cent des personnes qui reçoivent le sacrement sont âgés de 18 à 25 ans, un chiffre sans précédent. En 2019, ce chiffre était de 23 pour cent des catéchumènes adultes.
Cette démographie est également fortement représentée parmi les 700 séminaristes actuellement en formation pour rejoindre le sacerdoce. Parmi eux, 83 pour cent sont nés en France et 27 pour cent ont entre 18 et 24 ans. 44 pour cent ont entre 25 et 29 ans.
Ce groupe démographique est également fortement représenté parmi les 700 séminaristes qui se préparent actuellement à devenir prêtres. Sur ce nombre, 83 % sont nés en France et 27 % ont entre 18 et 24 ans. 44% d’entre eux sont âgés de 25 à 29 ans.
Monseigneur Leborgne, Évêque d'Arras et Président du Conseil de la Catéchèse et du Catéchuménat, décrit la hausse dans le nombre de baptêmes d’adultes comme : "Une joie immense et en partie inattendue." Lorsqu’on lui a demandé de s’expliquer sur la bonne nouvelle, il a répondu avec un sourire : "Dieu a sans aucun doute décidé de prendre le relais."
Mais, admet-il, il y a d’autres raisons : "Tant de certitudes se sont effondrées ces dernières années. Pandémies, montée des violences, retour de la guerre, crise écologique, terrorisme… Des questions que l’on croyait dépassées se posent à nouveau."
L'une des personnes qui ont pris le sacrement du baptême cette année était une jeune étudiante, qui est apparue à la télévision la semaine dernière pour expliquer sa décision. "Il est de plus en plus difficile de donner un sens au monde dans lequel nous vivons" dit-elle. "Je sens qu'il y a un malaise spirituel. C'est à chacun de trouver sa propre voie mais pour moi, le catholicisme répond à mes questions."
Incontestablement, la pandémie est un facteur important du renouveau en douceur du catholicisme en France, en particulier chez les jeunes qui, émotionnellement, ont été les plus touchés par le Covid. Pas à cause du virus lui-même, mais à cause des contre-mesures gouvernementales : la fermeture des écoles et des universités, qui a duré deux mois de mars à mai 2020, et aussi la fermeture plus longue (neuf mois au total) des cafés, restaurants, cinémas et autres lieux où les jeunes aiment se rassembler.
De toute évidence, l’isolement a amené beaucoup de gens à réévaluer leur vie.
En même temps, le "malaise" cité par l’étudiant n’est pas seulement spirituel ; C’est aussi culturel et moral. Le catholicisme a été attaqué en France au cours de ce siècle par des extrémistes islamistes mais aussi par des laïcs radicaux, comme je l’ai décrit dans ces pages lors du Noël dernier.
Il est significatif que le nombre de baptêmes soit particulièrement élevé parmi la classe ouvrière et qu’un nombre important d’entre eux (un sur trois) vivent dans des zones rurales. De plus en plus, la France a l’impression d’être deux pays en un seul : les "Anywheres" (n'importe où) et les "Somewheres" (quelque part). Les premiers ont tendance à vivre dans les grandes villes et appartiennent à la classe moyenne aisée, mondialiste et progressiste, tandis que les "Quelque part" vivent en province et ont des valeurs plus traditionnelles avec un attachement profond à leur région.
"Jusqu’à l’été dernier, je vivais à Paris. Puis j’ai déménagé dans une partie isolée de la Bourgogne. L’église est au cœur de mon village et j’ai la chance d’avoir à portée de main la magnifique cathédrale de Sens et les impressionnantes églises d’Auxerre, Villeneuve-sur-Yonne et Joigny."
Le curé de Joigny, Matthieu Jasseron, est représentatif du renouveau catholique en France. L’homme de 38 ans s’était constitué un public de plus d’un million d’abonnés sur Tiktok, la plateforme de médias sociaux. Il s’est désengagé de la plateforme en décembre dernier parce qu’il devenu trop populaire.
"Je suis un prêtre, pas un gourou", a-t-il dit. Néanmoins, sa popularité sur les réseaux sociaux a mis en évidence le désir de nombreux jeunes d’obtenir des réponses.
Une autre source d’inspiration pour les jeunes catholiques est Henri d’Anselme. En juin 2023, il a confronté un homme dans une cour de récréation d’Annecy qui venait de poignarder des bébés et des enfants en bas âge devant leurs mères terrorisées. D’Anselme, 24 ans, est un catholique pratiquant qui était à Annecy dans le cadre d’une pérégrination religieuse à travers la France.
Lorsqu’un journaliste de télévision lui a demandé ce qui l’avait poussé à agir, d’Anselme a fait référence à son catholicisme, le décrivant comme "la grandeur qui me nourrit".
Il est rare que les catholiques soient dépeints positivement dans les grands médias français qui penchent massivement vers la gauche laïque. Ils sont généralement dépeints comme des réactionnaires et des obstacles à l’agenda progressiste d’Emmanuel Macron. Au cours des derniers mois, il s’agit notamment d’un projet de loi consacrant le droit des femmes à l’avortement dans la Constitution et d’un projet de loi sur l’aide médicale à mourir.
Le malaise qu’a connu la France au cours de ce siècle a été spirituel, culturel, idéologique et économique. Monseigneur Ginoux, ancien évêque de Montauban, aujourd’hui évêque émérite, a déclaré dans un récent entretien que "beaucoup de personnes sont perdues en ces temps contemporains".
Pour un nombre croissant d’entre elles, elles trouvent les réponses dans l’Église.