Lors des journées de Ferraz, ainsi que sur les réseaux sociaux, un nouveau drapeau avec deux N couronnés par la croix chrétienne a attiré l’attention. Que symbolise ce logo, porté par tant de manifestants ?
... Noviembre Nacional, expression inventée par l’ingénieux twitteur Españabola.
Novembre national contre Sánchez
Comme je l’ai dit, c’est la première fois dans notre histoire récente que des forces vives osent remettre en cause le credo du « liberalismo ». La droite espagnole a fait volte-face et descend dans la rue pour crier contre le roi, la Constitution, la monarchie, la laïcité à la française, la police et même l’Union européenne. Et, bien sûr, tous ces éléments sont ceux qui ont été les verrous qui, pendant plus de 40 ans, ont protégé le cœur du système démolibéral.
Prenons quelques exemples : contre le roi, les manifestants disent : « Felipe, maçon, défends ta nation » ; contre la Constitution : « La Constitution détruit la nation » ; contre la monarchie : « Les Bourbons aux requins » ; contre la neutralité religieuse : « L’Espagne chrétienne et non musulmane » ; contre le système politique ; contre la police : « Ces laitières à la frontière » ; contre l’UE : nous avons vu des images où certains, dans le feu de l’action, brandissaient les drapeaux de l’Union européenne et où d’autres manifestants les leur arrachaient des mains.
… Le Novembre national est un mouvement national-populaire né dans la rue et diffusé par les réseaux, de la base au sommet.
Il va sans dire que des drapeaux ad hoc se sont répandus, comme le drapeau officiel avec les armoiries de 81 découpées ou le drapeau de Novembre National (avec une esthétique de runes nordiques et la croix chrétienne présidant aux initiales NN).
… Tout d’abord, je crois qu’il s’agit d’un véritable sursaut national. Le début de la réconciliation des deux Espagnes par les actes. Deux Espagnes qui ne sont pas, comme on le dit souvent, la gauche (rouge) et la droite (bleue), mais celle qui était endormie et celle qui, bien qu’éveillée, était narcotisée.
Deuxièmement, on a beau essayer de faire croire que le tumulte est contrôlé par les partis politiques, il s’agit d’un mouvement spontané qui échappe totalement au contrôle du politburo de l’époque. Novembre national est un mouvement national-populaire qui naît dans la rue et se propage à travers les réseaux, de bas en haut. En revanche, le mouvement 15-M et le processisme sont des stratégies élitistes. L’une de « fermeture » et l’autre de « remplacement ». Avec le recul, le 15-M s’est avéré être davantage une stratégie des élites européennes pour domestiquer le mécontentement provoqué par la crise financière de 2008. À tel point que l’un des architectes et idéologues de cette vague de protestations (dont le germe était Occupy Wall Street), Yanis Varoufakis, a cessé d’oser « défier » les « hommes en noir » de la Troïka pour promouvoir DiEM25, un mouvement politique paneuropéen et technocratique. Ce « moment populiste » s’est avéré être un bluff et, après l’éclatement des « révolutions de couleur » dans le monde entier, des partis similaires à Podemos sont apparus comme des champignons.
D’autre part, le processus catalan depuis Artur Mas est clairement une tentative de remplacer une élite centrale par une élite périphérique. Et le remplacement des élites ne remet pas en question le statu quo existant, mais préfère les noms de famille Cambó, Saramanch, Pujol et Grifols à García ou Rodríguez. Par conséquent, le but ultime de l’indépendance catalane est de « ressembler à l’Europe » et de devenir un État parfaitement comparable à ses voisins, avec sa constitution, son système judiciaire et son trésor. Le mandat du peuple catalan n’est autre que le plus « normatif ». Quoi qu’il en soit, le NN n’est ni le réveil facha du 15-M, ni un simple retour de bâton de l’indépendantisme, il va au-delà.
Source: https://www.vozpopuli.com/altavoz/cultura/noviembre-nacional-cambio-cultural-derecha-espanola.html
via https://nouveau-monde.ca/novembre-national-un-changement-culturel-de-la-droite-espagnole/
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