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Christ Roi

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Horloge

6 février 2022 7 06 /02 /février /2022 09:43

Dans la sainte Bible, la crainte du Seigneur est un des moyens divins qui nous permettent d'accéder au bonheur qui est l'union de l'être avec son Créateur. 

 

Voici une explication de ce thème biblique.

La crainte de Dieu et l'échelle mystérieuse qui nous conduit au ciel

Mon fils, accueille mes paroles, conserve précieusement mes préceptes,

l’oreille attentive à la sagesse, le cœur incliné vers la raison.

Oui, si tu fais appel à l’intelligence, si tu invoques la raison,

si tu la recherches comme l’argent, si tu creuses comme un chercheur de trésor,

alors tu comprendras la crainte du Seigneur, tu découvriras la connaissance de Dieu.

Livre des Proverbes 2, 1-5

Lorsqu'il fait connaître à la terre les dons du Saint-Esprit, Isaïe ne les appelle pas Dons, mais Esprits. Saint Thomas montre que les dons du Saint-Esprit sont comme le souffle permanent de l'Esprit septiforme, qui met en mouvement toutes les vertus et toutes les puissances de l'âme.

 

Suivant la révélation du Verbe lui-même, le mauvais Esprit, Satan, le singe de Dieu, marche accompagné de sept autres esprits. Ces esprits nous sont connus par leurs noms et par leurs œuvres (orgueil, avarice, luxure, gourmandise, envie, colère, paresse). Par leurs œuvres, ils sont les inspirateurs et les fauteurs de tous les péchés, de tous les désordres privés et publics, la cause incessante de tous les maux du monde. Cruels, rusés, infatigables, nuit et jour ils nous assiègent et nous harcèlent.

 

Aussi un des dogmes les plus consolants de la religion est celui qui nous montre l'Esprit du bien venant au secours de l'homme avec sept esprits, ou sept puissances opposées aux sept forces de l'Esprit du mal. Ces sept esprits auxiliaires nous sont également connus par leurs noms et par leurs œuvres. Par leurs œuvres, ils sont les inspirateurs de toutes les vertus publiques et privées,... la cause incessante de tous les biens du monde. (S. Basile, De Spirit. sanct.,p. 66.)

 

Un des derniers représentants de la grande théologie du moyen âge, saint Antonin († 1459) conserve la même dénomination. 'Les sept dons du Saint-Esprit, dit cet illustre docteur, sont les sept Esprits envoyés par toute la terre contre les Sept Esprits mauvais dont parle l'Évangile.

L'esprit de crainte chasse l'esprit d'orgueil.

L'esprit de piété chasse l'esprit d'envie.

L'esprit de science chasse l'esprit de colère.

L'esprit de conseil chasse l'esprit d'avarice.

L'esprit de force chasse l'esprit de paresse.

L'esprit d'intelligence chasse l'esprit de gourmandise.

L'esprit de sagesse chasse l'esprit de luxure. (Summ. theolog. IV, p., tit. X, c. I, § 4) 

 

L'homme déchu est tellement enfoncé dans les sens, qu'il passe à côté des plus hautes vérités de l'ordre moral sans les voir, ou, s'il les entrevoit, il en est à peine touché. Mais lorsque l'Esprit de crainte de Dieu descend en lui, il se passe dans son âme quelque chose qui ressemble à un coup de tonnerre dans une nuit obscure. Ainsi en est-il dans le cœur de l'homme, lorsque l'Esprit de crainte de Dieu, une Lumière soudaine,  dissipe les ténèbres et montre dans leur clarté la grandeur de Dieu et la laideur du péché.

"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force" (Marc 12, 29). Peinture : Christ-à-Gethsémani, Heinrich-Hofmann

"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force" (Marc 12, 29). Peinture : Christ-à-Gethsémani, Heinrich-Hofmann

Quels sont les effets du don de crainte de Dieu ? 

 

Le don de crainte de Dieu produit deux effets : le respect pour Dieu (l'horreur du péché), le respect des créatures qui toutes viennent de Dieu, qui appartiennent à Dieu et doivent retourner à Dieu, car tout est bienfait, même l'air que nous respirons.

 

La crainte de Dieu est la première condition de la sagesse (Ps 110).

 

La Bible nous encourage souvent à "craindre le Seigneur" (Dt 4,10; Jb 1,1 ; Ps 22 (21),24 ; 25 (24),12, etc.) Marie n'est pas la seule à exalter les "craignant-Dieu". Car viendra le jour où le Seigneur jugera tous les hommes et rendra à chacun selon ses œuvres.

 

La crainte servile est celle qui fait respecter Dieu par peur et fuir le péché à cause des châtiments. (Timere Deum propter malum poena est timor servilisin Viguier, c. XIII, p. 414.)

 

La crainte servile disparaît devant la crainte filiale. Celui qui la possède craint Dieu comme un fils craint son père. Toujours sa crainte est accompagnée de confiance et d'amour. (1)

Dans son commentaire de la première lettre de saint Jean, saint Augustin suggère qu'il y a une certaine forme de crainte de Dieu qui est une première étape dans la vie spirituelle. Elle aide le pécheur à se convertir. Par peur d'être entraîné par le diable en enfer, le pécheur se détourne du mal et commence à mener une vie plus conforme à l'Évangile. Le pasteur africain ne prétend nullement que cette attitude soit mauvaise. Bien au contaire !

 

Cette première forme de crainte de Dieu, écrit-il, "donne accès à la charité."

En ce sens, elle est comme le dit l'Écriture, le "commencement de la sagesse" (Ps 111,10) et "mène à la vie", vie comblée, lieu de repos inaccessible au malheur. (Pr 19,23)

 

Elle pousse le pécheur à se convertir et à éviter la mort éternelle. Mais continue saint Augustin, il est souhaitable que notre pratique du bien soit motivée par cet amour fervent du Seigneur dont parle l'apôtre Jean et "qui bannit la crainte." La piété filiale nous donne d'avoir vis-à-vis de notre Père du ciel une confiance éperdue, toute filiale. Ce qui nous permet de dire avec Tertullien : "Nemo tam pater, personne n'est aussi père que Dieu." (2)

Echelle de Jacob. Gn 28, 11-13

Echelle de Jacob. Gn 28, 11-13

Il eut un songe : voici qu’une échelle était dressée sur la terre, son sommet touchait le ciel, et des anges de Dieu montaient et descendaient. Le Seigneur se tenait près de lui. Il dit : "Je suis le Seigneur, le Dieu d’Abraham ton père, le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donne, à toi et à tes descendants."

Génèse 28, 12-13

alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.

Jean 8,32

La crainte n'est autre chose que l'amour en tant qu'il nous fait fuir et éviter ce qui est désagréable à la divine Majesté. (3)

 

La crainte est le premier degré de l'échelle mystérieuse que nous devons parcourir pour retourner à Dieu : le don de piété est le second.

 

La crainte qui vient du Saint-Esprit, ayant quelque chose de filial contient en germe le don de piété; il en sort comme sa première fleur et son premier fruit. La piété est un don du Saint-Esprit qui nous remplit d'affection filiale envers Dieu, et nous le fait honorer comme un père. (Viguier, c. XII, p. 413.)

 

L'esprit de piété est l'excitateur de la charité (soin des pauvres et des malades, avertissements charitables, œuvres de miséricorde), comme le vent est l'impulseur du navire; le don de piété nous fait aimer tous les hommes comme des frères.

 

 

Les sept œuvres de miséricorde corporelle sont :

Donner à manger à celui qui a faim, à boire à celui qui a soif.

Héberger le pèlerin.

Vêtir celui qui est nu.

Visiter le malade.

Consoler le prisonnier.

Racheter le captif.

Ensevelir les morts

 

Avec non moins d'abondance, le cœur du chrétien fondu par le Saint-Esprit, comme la cire par le feu, se répand sur sept genres de besoins spirituels, sept dévouements ou sept œuvres de miséricorde spirituelle:

Instruire les ignorants.

Reprendre ceux qui font mal.

Donner conseil à ceux qui en ont besoin.

Consoler les affligés.

Souffrir patiemment les injures et les défauts d'autrui.

Pardonner de bon cœur les offenses.

Prier pour tous et pour ceux qui nous persécutent

 

De même, le chrétien peut et doit pratiquer certains actes d'une perfection surnaturelle, qui l'acheminent à sa fin dernière.

 

Ces actes sont appelés béatitudes, c'est-à-dire béatifiants. Ils différent des vertus et des dons comme l'effet diffère de la cause. Comme les dons, les béatitudes s'enchaînent les unes aux autres, dans un ordre hiérarchique, dont les degrés élèvent le chrétien jusqu'à la perfection de l'être divin, par conséquent jusqu'au comble du bonheur. 

 

La récompense. Sans doute, le ciel ou le bonheur parfait est la récompense commune de toutes les béatitudes. Mais cette récompense est en harmonie avec le genre de mérite obtenu par chaque béatitude. Si le pécheur est puni par là où il pèche, il est également vrai que le juste est récompensé par où il mérite. Quoi de plus propre que cette divine équation à exciter notre zèle et à soutenir notre courage, dans les routes différentes qui conduisent au bonheur ? À cette harmonie s'en joint une autre : la gradation dans la récompense, est d'avoir le ciel. C'est le bonheur commun à tous les saints, mais non égal pour tous; car il y a plusieurs degrés dans la béatitude, comme il y a plusieurs demeures dans la maison du père céleste.

 

Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.

Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.

Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.

Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.

Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.

Réjouissez-vous, ... car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

Mt 5, 3-12

Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous.

Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.

Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme.

Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.

Luc 6, 20-23

Ainsi pour ceux qui se font petits et pauvres, le ciel, c'est le pouvoir, l'opulence, la gloire : Regnum cælorum. La première récompense est d'avoir le ciel.

 

Pour ceux qui sont doux, le ciel, c'est l'empire des cœurs dans la terre des vivants : Possidebunt terram. La deuxième récompense c'est de posséder le ciel. Or, posséder le ciel dit plus que de l'avoir. Il y a beaucoup de choses qu'on peut avoir, sans les posséder d'une manière tranquille et permanente.

 

Pour ceux qui pleurent, le ciel, c'est la consolation et la joie sans mélange et sans fin : Consolabuntur. Être heureux dans la possession du ciel est plus que l'avoir et le posséder. Combien de choses agréables que nous ne possédons pas sans douleurs !

 

Pour ceux qui ont faim de la justice, le ciel, c'est le rassasiement parfait : Saturabuntur. Rassasié est plus que d'être consolé. Le rassasiement implique l'abondance de la consolation et le repos dans la joie.

 

Pour les miséricordieux, le ciel, c'est la miséricorde avec ses ineffables tendresses : Misericordiam consequentur. Le bonheur des miséricordieux ne sera mesuré ni sur leurs mérites ni même sur leurs désirs, mais sur les richesses infinies de l'infinie miséricorde.

 

Pour les purs de cœur, le ciel, c'est la claire vue de Dieu dans l'éclat de sa beauté et dans les magnificences de ses œuvres : Deum videbunt. Voir Dieu surpasse les précédentes félicités. Voir Dieu est plus que tout le reste et annonce une dignité plus grande.. Voir le roi quand on veut est plus qu'habiter son palais et jouir de ses bienfaits.

 

Pour les pacifiques, le ciel, c'est le nom glorieux et le privilège incomparable d'enfants de Dieu : Filii Dei vocabuntur. Il n'y a rien au-delà. À la cour des rois, la suprême élévation est celle de leur fils, héritiers de leur trône. Ainsi, de degré en degré, conduire l'homme jusqu'à la dignité suprême d'enfant de Dieu, de frère et de cohéritier du Verbe incarné, est le dernier mot de toutes les béatitudes et de toutes les opérations du Saint-Esprit. (S. Th., 1a 2ae, q. 69, art. 4, corp., et ad. 3.)

 

Tels sont les degrés de l'échelle par lesquels, du fond de la vallée de larmes, nous montons jusqu'au sommet de la montagne de la félicité.

La crainte de Dieu et l'échelle mystérieuse qui nous conduit au ciel

Au sens physique l'échelle est une échelle, au sens mystique c'est la Croix qui rétablit les relations entre les hommes et le Ciel. Ces relations qui avaient été gâchées depuis le Péché originel, la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ rétablit ces relations. 

Sources :

 

(1) Mgr Jean-Joseph GAUME, Les Dons du Saint-Esprit, Éditions Saint Rémi 2021 

(2) Pierre DESCOUVEMONT, Gagner le combat spirituel, Éditions de l'Emmanuel, Paris 2006

(3) Jacques PHILIPPE, À l'école de l'Esprit-Saint, Éditions des Béatitudes, 11è édition, 1995, p. 105

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