Marie-Estelle Dupont : « On fait du mal aux gens, on les méprise, on les divise, on les culpabilise ! »
Marie-Estelle Dupont est psychologue clinicienne, psychothérapeute et auteur.
Diplômée de l’École de Psychologues Praticiens et titulaire d’un Diplôme universitaire (DU) de neuropsychologie, elle exerce son activité en cabinet libéral. Au début de sa carrière, elle a également travaillé à l’hôpital Albert Chenevier ainsi qu’au Centre Hospitalier Intercommunal (CHI) de Créteil.
The Epoch Times l’a interrogée sur les effets des mesures sanitaires prises par le gouvernement sur la santé mentale des enfants et des adultes : impact sur le clivage et la division de la population, le psychisme des gens (dégâts monstrueux sur la santé mentale des gens), l'apprentissage à distance des enfants, la santé mentale des enfants (augmentation des troubles dépressifs, tentatives de suicide chez les 7 - 11 ans, tentatives de défenestrations chez des enfants non adolescents), la mise en place d'une nouvelle société.
Retrouvez les réponses de Marie-Estelle Dupont à ces questions dans la vidéo.
La communication du gouvernement "coche tous les critères de la pédagogie noire et de la manipulation", selon la psychologue Marie-Estelle Dupont.
"C'est-à-dire qu'au nom de faire du bien aux gens on leur fait du mal. C'est-à-dire qu'on les méprise, on les divise, on les accuse, on les culpabilise.
"Ensuite il y a une inversion du sens des mots. C'est-à-dire que quand (comme Emmanuel Macron) on dit que 'les citoyens sont en perte de sens', en fait c'est la situation actuelle qui est en train de faire perdre le sens des choses. Moi, mes patients âgés du premier confinement m'expliquaient que pour les protéger on leur retirait la valeur de leur vie qui était de voir les gens qu'ils aimaient. Donc, la perte de sens est du côté de celui qui la désigne... Vous comprenez le mécanisme de projection ? C'est celui qui l'a dit qui l'est. La perte de sens vient de ces mesures arbitraires, souvent incohérentes, jamais respectueuses de la responsabilisation et des libertés fondamentales. Et certainement pas du citoyen qui s'interroge et qui est en quête de sens.
"Quand vous pensez, quand vous posez des questions aujourd'hui, vous êtes un 'complotiste', un fasciste, un dangereux criminel. C'est-à-dire que la subjectivité est devenue un potentiel désordre. Et bien cela, c'est la définition du totalitarisme. Dire aux personnes qui s'interrogent avant de vacciner leurs adolescents ou eux-mêmes: 'vous êtes en gros des parasites qui profitez dus système et qui avez envie de chaos et d'être payés à ne rien faire', de la part d'un gouvernement qui a promis de remplir leur frigo s'ils restaient à la maison, et qui a donc mis en place un système d'assistanat - parce que quand les gens n'ont pas faim ils ne vont pas dans la rue, ils ne se rebellent pas -, c'est particulièrement manipulateur. Voilà, donc évidemment, pour moi, cette communication coche en tous points les critères de la pédagogie noire et de la manipulation."
#COVID19 : La communication du gouvernement « coche tous les critères de la pédagogie noire et de la manipulation », estime la psychologue @MarieEstelleDup.
— Epoch Times France (@EpochTimesFR) December 4, 2021
L’entretien complet ➡ https://t.co/Zrq6ooAxNL pic.twitter.com/Yys1FT0zYD
"Il y avait un sociologue, Erving GOFFMAN (1922-1982), auteurs de plusieurs ouvrages, qui a écrit un livre qui s'appelle Asiles, études sur la condition sociale des malades mentaux, et qui décrit ce qu'est une institution totalitaire. Une institution totalitaire n'est pas nécessairement une dictature ou en tous les cas une dictature n'a pas forcément besoin d'un dictateur. C'est la mise en place d'un système où l'on abolit la limite entre la sphère privée et la sphère publique, et où l'Etat ... gère la totalité de l'existence des individus au nom de la prise en charge de tout votre bien et de tous vos besoins, parce qu'il y a une valeur surplombante (ici la lutte contre le virus des 2%... des hospitalisations en 2020 liées au Covid ! Ndlr.). Il y a un effacement de la frontière entre la vie privée et la vie publique et la mise en place de techniques qui vont marquer la rupture entre la vie d'avant et la vie d'après. Exemple : le pass sanitaire. C'est-à-dire que pour être libre, il faut que vous présentiez vos papiers (l'homme ne naît plus libre et égal, c'est le vaccin qui détermine la liberté et l'égalité... Ndlr.) C'est-à-dire que vous retrouverez votre liberté et votre vie d'avant en renonçant à votre liberté et à votre vie d'avant. Il y a un tour de passe passe avec le passe sanitaire, qui nous fait croire qu'on retrouve la liberté et la vie d'avant par un marqueur qui est en fait le rituel même du fait qu'on y a renoncé !
Comment expliquer l'adhésion d'une large part des Français à la mise en place de mesures qui restreignent leur liberté ?
"Il y a eu deux moments de sidération et de choc traumatique. L'arrivée de la 'pandémie' (premier choc) à une époque où l'on se croyait un peu à l'abri, où l'on se pensait tout puissant technologiquement face à la maladie et la mort. Nous sommes aussi en perte de valeurs et de spiritualité (donc il faut que la technologie nous sauve de tout puisque on n'arrive plus à donner du sens aux épreuves...) Deuxième choc: le confinement ou la mise à l'arrêt de la société et de la vie. D'où l'augmentation gravissime des violences domestiques et de la pauvreté. Et dans l'esprit des gens, c'est la peur et le plus jamais cela. Puis, une rhétorique de la peur. L'autre est un potentiel danger. Donc privation pour les êtres humains du toucher et du lien social. Donc de nouveau dans nos cerveaux, le 'à tout prix' 'plus jamais cela'. Les cerveaux sont prêts alors à accepter n'importe quoi qui leur permettrait de ne pas revivre cette expérience initiale traumatique... On accepte cela dans un marchandage en fait, puisque c'était comme le disent les enfants, 'un peu moins pire'.
"... Il y a une culpabilisation en amont de toute personne qui est préoccupée par le basculement anthropologique d'une société de surveillance numérique. C'est très pernicieux, c'est encore une fois, le totalitarisme deux points zéro. C'est un affaissement de la pensée, c'est un affaissement de la créativité, de la subjectivité. Finalement, c'est accepter de renoncer à notre dignité humaine : ma pensée, c'est ma dignité. Et maintenant, penser est devenu potentiellement criminel.
"... Cette crise a un effet de fragmentation sur le psychisme et d'atomisation de la réflexxion qui est très dangereux."
"La subjectivité est devenue un potentiel désordre.
"On est un peu dans le panem et circenses des Romains (Du pain et des jeux. Ndlr.)... Mais il faut comprendre que les dégâts sur la santé mentale sont monstrueux.
"J'ai des patients que (ces mesures) ont précipité dans des angoisses et une sidération qu'ils n'ont pas compris en fait, la brutalité de ces mesures puisque cette pathologie qui ne touche pas tout le monde de la même manière, qui ne les concernaient pas quant aux formes graves, et qui pour beaucoup avaient déjà eu la maladie et avaient développé une immunité.
"J'ai des patients qui se sont retrouvés de par leurs professions, notamment des militaires, des pharmaciens, qui se sont retrouvés soit obligés de se vacciner (et vivant très mal non pas tant l'injection que la brutalité du discours après maintes injonctions paradoxales et sachant ce qu'il en été à l'hôpital de la fermeture des lits et du mépris vis-à-vis des soignants), ... soit des patients qui ont pris la décision de perdre leurs métiers (quand vous êtes militaires vous perdez également votre logement de fonction). J'ai certains patients qui changent de vie, ou qui sont en train de changer de vie complètement. Je les ai vu sombrer dans la panique, me demandant quelle était l'étape d'après.
"... Au nom de la solidarité, on est en train d'atomiser complètement les liens sociaux et les liens familiaux. Puisque beaucoup de patients me disent que désormais dans leur famille il y a deux camps.
"Donc ces mesures sanitaires ont aussi dégradé les liens familiaux, empêchant des groupes d'amis de se retrouver, selon leur statut vaccinal parfois."
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