https://www.lefigaro.fr/vox/societe/dr-kierzek-le-passe-sanitaire-pourrait-aggraver-l-epidemie-20210726
Extrait :
Ce virus est un virus respiratoire qui évolue finalement de manière assez classique. Par vagues et de manière préférentielle en automne-hiver. Ces vagues d'ampleur successives se succèdent sans que l'Homme ne puisse éradiquer le virus ; la stratégie « Zéro COVID » est donc peu pertinente et d'ailleurs les nombreux pays l'ayant prônée en reviennent. L'air ne peut être supprimé !
Dès lors, il est fort probable que nous vivions avec le virus avec une immunisation progressive de la population, naturelle post-infection ou post-vaccinale. Et là encore, le virus va se comporter comme tous les virus depuis des millénaires dont l'unique objectif est de se reproduire en infectant des êtres vivants : il mute pour survivre. Moins la population rencontrée est naïve, c’est-à-dire qu'elle laisse pénétrer le virus facilement, plus le virus cherche à contourner les défenses, se réplique, fait des erreurs et des mutants.
Ces mutants ou variants n’en sont pas forcément plus virulents ; souvent, c'est même l'inverse par affaiblissement. Le variant Delta n'est ni le premier ni le dernier ! Chaque année, des virus respiratoires produisent des variants. La différence est que leur séquençage et identification ne font pas la Une des médias, créant une véritable psychose. De la même manière, chaque année meurent des patients d'atteintes virales respiratoires directes ou indirectes par décompensation de comorbidités.
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Le passe sanitaire est une obligation vaccinale qui ne dit pas son nom. L'objectif est de rendre la vie des non-vaccinés tellement difficile que cela les pousserait à la vaccination. Hormis le fait que je préférerais convaincre plutôt que contraindre, le passe sanitaire et ses conséquences posent de nombreux problèmes, dont certains pourraient aggraver l'épidémie. D'abord sur le plan éthique et sociétal, il s'agit d'une rupture du secret médical et d'une discrimination sur des données médicales extrêmement graves. Imaginez qu'il faille montrer une sérologie VIH avant d'accéder à la piscine par exemple ? Que penser de l'obligation d'un passe pour se faire soigner à l'hôpital ou rendre visite à un proche ? Comme le rappelle le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), « fermer les portes du soin aura des conséquences dramatiques ». Le contrôle de ce passe réalisé par d'autres citoyens, le flicage systématique pour des activités quotidiennes ou encore les volte-faces politiques sur le sujet ou l'excès d'autoritarisme médical n'inspirent pas une société d'apaisement et de confiance…
Plus grave encore, conditionner le relâchement des gestes barrières par le passe sanitaire et la vaccination est dangereux. Le vaccin ne protège pas à 100 % ni à titre individuel (formes graves) ni collectif (transmission). Dès lors, supprimer le port du masque en intérieur ou relâcher les gestes simples et faciles à mettre en œuvre comme le lavage des mains va conduire inévitablement à des clusters et potentiellement à un redémarrage épidémique régulier, notamment parce que le passe n'incite pas les bonnes personnes à se faire vacciner :ce sont les jeunes pour lesquels la balance bénéfice-risque est la moins favorable qui le font et ceux à risque (plus de 50 ans avec comorbidités, plus de 65 ans et obèses quel que soit l'âge) ne sont toujours pas vaccinés exhaustivement.
Il n'y a pas d'un côté les bons citoyens immunisés (les vaccinés) qui peuvent vivre normalement et les mauvais citoyens, non vaccinés, de l'autre. Chacun doit continuer des gestes barrière : port du masque en intérieur si densité de population et peu de ventilation, lavage des mains, aération… En revanche, finissons-en définitivement avec le masque en extérieur ou la désinfection de toutes les surfaces ou encore les pseudo-distances de sécurité dans les lieux publics ou sens de circulation !