Le visage est l'expression de la personne. Des instituteurs et professeurs s'interrogent en ce moment de savoir s'ils peuvent rester toute une journée avec un masque devant des enfants, le masque cachant les expressions de leurs visages, et les enfants ne pouvant voir le visage de leurs professeurs. Au-delà de cette simple question liée à la rentrée scolaire, la question touche plus profondément notre relation à Dieu.
Yves Daoudal sur son blog explique l'importance d'avoir le visage découvert.
Dans la Vulgate il y a près de 740 fois le mot « facies » (la face), et plus de 100 fois le mot « vultus » (le visage). Ces mots traduisent généralement le mot hébreu panim / paneh.
C’est qu’en hébreu (et en grec – prosopon- et en latin, qui traduisent vraiment l’hébreu) le mot face, visage, désigne la personne. On ne dit pas que tel roi fuit devant son ennemi, mais qu’il fuit de devant la face de son ennemi. On ne dit que tel personnage est en présence de tel autre, mais qu’il est devant sa face. Etc. Quand on prie (particulièrement les psaumes) ce n’est pas en présence de Dieu, mais devant la face de Dieu.
Le mot face, visage, désigne la personne. Il n’y a pas de personne sans visage, et le visage est l’expression de la personne. C’est au point qu’un dérivé direct de panim / paneh est penimah, qui veut dire vers l’intérieur, et tout simplement intérieur, dedans. Le visage est le reflet de l’intérieur de l’homme, de son âme. Si l’on efface son visage, on supprime sa face (ef-facer), on efface son âme, on détruit sa présence. Et l’on ne voit plus qu’une armée de zombies masqués, de plus en plus inquiétants.
Dieu cherche le visage de l’homme, et l’homme cherche le visage de Dieu. Pour en arriver dans l’éternité à la vision « face à face ». C’est presque un résumé de toute la sainte Ecriture. Dieu veut voir notre face pour que notre face puisse voir la face de Dieu.
Et c’est pourquoi c’est (presque ?) un blasphème que des hiérarques de l’Eglise du Christ osent se montrer en ornements sacerdotaux en effaçant leur visage, sous prétexte d’une « crise sanitaire » qui il y a quelques mois faisait dire aux spécialistes et donc aux politiques qu’il ne fallait pas porter de masque, surtout dehors…