Une information importante publiée aujourd'hui traduit la séquence qui animera inévitablement le débat les prochains jours et l'après confinement en France : comment l'Islande a limité l'impact du Covid-19 ? Comment l'Islande a limité "le nombre de décès (huit) rapporté à la population, un chiffre dix fois moindre qu'en France" ( Le Courrier du Vietnam ) ?
Réponse : en testant massivement. Ce que recommandait le professeur Raoult dès le début de l'épidémie en mars.
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La France n'a pas pu suivre la même stratégie sanitaire que l'Islande car nous n'avons toujours pas les tests ni le matériel de dépistage nécessaire pour dépister toutes les personnes "présentant des symptômes". "D’ici là (le 11 mai date du déconfinement. Ndlr.) et dans les prochaines semaines, nous allons continuer d’augmenter le nombre de tests faits chaque jour. C’est ce qui, depuis 15 jours, est fait. Durant les semaines à venir, j’ai demandé que ces tests, soient d’abord pratiqués sur nos aînés, nos soignants et les plus fragiles. Et que nous puissions continuer de mobiliser partout tous les moyens de faire des tests, c’est-à-dire tous les laboratoires publics et tous les laboratoires privés. Le 11 mai, nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes.") Le 11 mai : Il était temps !
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Le nombre de décès (huit) du coronavirus en Islande rapporté à la population est dix fois moindre qu'en France. Source: https://lecourrier.vn/comment-lislande-a-battu-le-reste-du-monde-pour-le-depistage-du-coronavirus/776322.html
Comment l'Islande a battu le reste du monde pour le dépistage du coronavirus ( Le Courrier du Vietnam )
L'Islande a testé 10% de sa population pour le nouveau coronavirus, et le petit pays de 364.000 habitants a commencé le dépistage un mois avant que le premier malade ne soit confirmé sur son territoire. Un cas d'école pour la gestion de la pandémie.
À ce jour, plus de 36.000 tests ont été réalisés en Islande. Ce qui fait de l'île la championne du monde du dépistage par habitant, de loin. Elle a testé dix fois plus que la République de Corée (10 tests pour 1.000 habitants, selon le site Our World in Data), un autre pays montré en exemple pour avoir rapidement misé sur les tests pour surveiller l'évolution de la pandémie.
43% sans symptômes
À quoi a servi ce dépistage massif ? Il a apparemment aidé à freiner la circulation du virus en permettant de repérer des personnes infectées et contagieuses, mais qui n'avaient pas de symptômes ou croyaient seulement avoir un rhume ou une grippe.
Quand elles apprenaient que leurs tests étaient positifs, les personnes devaient s'isoler chez elles jusqu'à dix jours après la fin de la fièvre ou jusqu'à un test négatif, et toutes les personnes les ayant rencontrées devaient se placer en quarantaine pendant deux semaines. Si elles n'avaient pas été testées, elles ne se seraient sans doute pas isolées et auraient contaminé d'autres gens à leur insu.
L'Islande s'est distinguée d'autres pays car elle n'a pas fermé les crèches et les écoles primaires (les lycées et universités ont fermé le 16 mars, suivis des piscines, salles de sport, cinémas, bars et restaurants).
L'Islande a détecté actuellement 1.720 cas, ce qui est proportionnellement élevé par rapport à d'autres pays qui ne testent que les patients hospitalisés, mais le nombre de décès (huit) rapporté à la population est dix fois moindre qu'en France. Le gouvernement islandais estime le pic passé et rouvrira lycées, universités, musées et salons de coiffure le 4 mai. ( AFP/VNA/CVN )
https://www.lci.fr/international/pandemie-ncov-coronavirus-comment-l-islande-a-limite-l-impact-du-covid-19-2151063.html
Avec 10 % de la population testée et huit morts du Covid-19 à déplorer, l’Islande fait office de modèle concernant la stratégie de dépistage à adopter, relève une étude, selon LCI.
La stratégie de dépistage du gouvernement islandais est un cas d’école. C'est le satisfecit que délivre une étude publiée mardi 14 avril dans la revue américaine New England Journal of Medicine. Ces chercheurs d’universités islandaises et de la société deCODE Genetics (filiale du géant américain Amgen) dévoilent ainsi l’importance du programme lancé par l'île nordique dès le 31 janvier.
Aujourd’hui, 10 % des 364 000 d’Islandais ont déjà été testés, soit plus de 36 000 tests réalisés, un chiffre qui place l’Islande à la tête des pays ayant le plus dépisté sa population, en proportion de son nombre d’habitants.
L’île a ainsi testé dix fois plus que la Corée du Sud, qui avait pourtant développé elle aussi une stratégie fondée sur le dépistage massif.
Dans le détail, deux campagnes de tests ont été réalisées auprès des habitants, l’une conduite par les autorités, l’autre par la société deCODE Genetics. La première a consisté à dépister dès la fin janvier toute personne présentant des symptômes ou ayant été en contact avec un malade, ainsi que tout voyageur revenant de zones à risques, à l’époque la Chine, les Alpes autrichiennes, italiennes et suisses. 13,3 % des 9 000 personnes dépistées se sont révélées positives au Covid-19, selon le bilan fin mars.
La seconde, lancée le 13 mars, a quant à elle ciblé au hasard des personnes volontaires, qu’elles présentent des symptômes ou non, qu’elles soient confinées ou non. Quelques jours plus tard, 14 000 Islandais avaient déjà répondu favorablement à cet appel à un dépistage massif. Concrètement, les volontaires se sont faits interroger par des infirmiers équipés de masques, lunettes et gants, sur leurs récents déplacements à l'étranger ou leurs contacts avec des personnes infectées, avant de se faire prélever des échantillons de cellules dans le nez puis dans la gorge à l'aide d'un coton-tige. Ici, entre 0,6 et 0,8 % des cas ont été diagnostiqués positifs.
Toute personne détectée positive au Covid-19 a eu ensuite pour consigne de s'isoler pendant dix jours une fois la fièvre passée, ou bien jusqu'à ce qu'un nouveau test se révèle négatif, et tous ceux ayant été en contact avec une personne infectée ont également été contraints de se confiner durant deux semaines.
Huit morts, les écoles restées ouvertes
En attendant, la politique du gouvernement islandais semble porter ses fruits : si 1 720 personnes ont été diagnostiquées positives au Covid-19, ce qui est proportionnellement élevé par rapport à d’autres pays ne testant que les patients hospitalisés, le nombre de décès, lui, est faible, dix fois plus qu’en France. Ainsi, depuis le début de l’épidémie, huit personnes sont mortes du coronavirus en Islande.
Une gestion de la situation sanitaire qui semble sous contrôle, à tel point que les crèches et écoles sont restées ouvertes tout du long et que les lycées, universités, musées et salons de coiffure, fermés le 16 mars, doivent rouvrir le 4 mai prochain. Le pic épidémique a été franchi, considèrent à ce jour les autorités.
Selon les analyses du génome de 600 échantillons, le Covid-19 aurait été apporté sur le sol islandais par des voyageurs revenus d’Italie et d’Autriche. De plus, il apparaît que 43 % des personnes testées positives ne présentaient aucun symptôme, semblant confirmer le fait que les porteurs sains sont très nombreux parmi les malades.
En Islande, le dépistage du coronavirus est à grande échelle au sein de la population
Pour connaître l'ampleur de la propagation du coronavirus Covid-19, le pays a testé une partie significative de sa population. (France Info)
C’était l’une des recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé : "tester, tester, tester". L’Islande ne l'a pas attendue et a débuté dès vendredi dernier (13 mars Ndlr.) des tests à grande échelle au sein de sa population pour déterminer l’ampleur de la propagation du coronavirus Covid-19.
14 000 Islandais volontaires
Une société islandaise spécialisée dans la recherche génétique a ainsi offert son aide aux autorités sanitaires et lancé un appel au volontariat. Et pas moins de 14 000 Islandais y ont répondu. Une partie significative de la population a donc été testée complètement au hasard.
Concrètement, le patient arrive dans une pièce où des infirmières en blouse de protection verte, les mains gantées, équipées de lunettes et masque sur le nez posent des questions sur les antécédents médicaux, les voyages récents ou les contacts avec des personnes déjà contaminées. Puis, avec un coton-tige sera prélevé des échantillons de cellules dans le nez puis au fond de la gorge.
Une expérience courte d’environ cinq minutes qui n'est pas forcément très agréable mais indispensable. Et c’est la raison qui a poussé le Président islandais, Guðni Jóhannesson, à faire partie de ce dépistage massif. "Je veux mettre en lumière ce que nous faisons en Islande. Grâce à ces tests, nous pourrons en savoir plus sur le virus, comment il se propage et pourquoi il se propage. Nous contribuons ainsi à protéger ceux qui sont le plus à risque", explique le président islandais. Ces tests ont démarré il y a presque une semaine et ont déjà livré leurs premiers résultats.
DeCode Genetics, la société islandaise spécialisée à l’origine dans les recherches du génome humain et qui conduit ces tests pour le compte de la direction de la Santé en Islande, veut aussi aider à comprendre les spécificités de ce coronavirus. Des données qui n’intéresseraient d’ailleurs pas seulement l’Islande mais aussi le reste du monde. "Ce que nous voulons faire également, c’est prélever les échantillons où nous trouvons le virus afin de le séquencer pour déterminer à quelle fréquence il mute et quelle partie du génome du virus mute. Cela permet de retracer les infections", explique Kári Stefánsson, PDG de DeCode Genetics.
En parallèle de DeCode Genetics, les laboratoires des hôpitaux de Reykjavík et d’Akureyri dans le nord du pays mènent leurs propres tests sur des personnes qui, elles, présentent des symptômes. Le cumul de ces dépistages conjoints dépasse 6 500, faisant de l’Islande le premier testeur au monde en proportion.
Pour lutter contre la propagation du coronavirus, l'Islande a pris plusieurs mesures. Depuis lundi (13 mars Ndlr.), tous les rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits. Les universités et les lycées sont fermés. Toutes les compétitions sportives ont été annulées. Et cela pour les quatre prochaines semaines, au moins.
Coronavirus. En Islande, un malade sur deux s’ignore (Ouest-France)
La petite île ne vit pas confinée mais propose à tous ses habitants de se faire tester. Les premiers résultats sont troublants : un malade sur deux ne s’est pas rendu compte qu’il était contaminé.
L’Islande compte quatre morts du coronavirus et 1 364 cas, pour 364 000 habitants. Si l’île n’a pas imposé de confinement général, elle n’a pas attendu pour agir. Dès février, les autorités ont proposé à tous ceux qui le souhaitaient de se faire tester. Jeudi, 22 195 personnes avaient déjà sauté le pas. Parmi elles, 1 % se sont révélées positives.
Sur dix personnes infectées, neuf passées inaperçues
Plus troublant : la moitié des contaminés assurent n’avoir ressenti aucun symptôme. Ou seulement des troubles bénins, comme un léger rhume , relate le Dr Kari Stefansson, dirigeant de la société DeCode Genetics, spécialiste du génome humain et chargée de mener l’essentiel des tests. Pour la Direction de la Santé, cela prouve qu’il est primordial, pour les bien-portants, de prendre toutes les mesures pour éviter de contaminer les autres . À commencer par porter un masque.
C’est aussi la conclusion d’une étude menée dans le Hubei, en Chine, par des chercheurs américains de l’université de Columbia, avec l’Imperial College de Londres. Leurs savants calculs – une modélisation de l’épidémie – montrent que, sur dix personnes infectées, neuf sont passées inaperçues . Elles n’ont pas été détectées, parce qu’elles ne présentaient aucun symptôme.
Deux fois moins contagieux
Ces malades qui s’ignorent seraient deux fois moins contagieux que les autres. Mais s’ils s’avèrent aussi nombreux, ils peuvent contaminer un nombre considérable de personnes. Cela expliquerait la propagation fulgurante du virus sur la planète.
Même avis de l’Académie française de médecine : Il est établi que des personnes en période d’incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus et entretiennent la transmission de l’infection. Elle recommande donc au gouvernement de rendre le port du masque obligatoire pour les sorties nécessaires en période de confinement .